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L'adhésion à l'OTAN ne garantit pas la sécurité, mais elle élève les normes A la veille du sommet de l'OTAN qui se tiendra mi-juillet à Vilnius, une idée se répand : au lieu d'adhérer à l'alliance, l'Ukraine devrait se voir offrir des garanties de sécurité fiables et une assistance militaire, dispositif similaire à ce que les États-Unis garantissent à Israël. Un responsable anonyme de l'Administration présidentielle étatsunienne a déclaré au Wall Street Journal que les États-Unis envisageaient cette hypothèse. La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a déclaré lors de la conférence sur la sécurité GLOBSEC à Bratislava que l'OTAN devrait «
construire quelque chose entre la sécurité à l'israélienne et l'adhésion à part entière ». Son homologue polonais Andrzej Douda s’est exprimé dans le même sens. Plus d'armes pour l'Ukraine, une coopération plus étroite dans le domaine du renseignement et du transfert de technologie, tout cela est bienvenu. Mais ce serait une grave erreur pour l'Ukraine (et ses alliés) d'accepter d'autres options que l'adhésion à part entière à l'OTAN. Et compte tenu des différences géographiques, historiques et politiques entre l'Ukraine et Israël, ce modèle n'a aucun sens. L'Ukraine (population : 40 millions) a un mauvais voisin; Israël (population : 10 millions) n'a pas de bons voisins du tout. Israël n'a qu'un seul allié important : les lointains États-Unis. L'Ukraine en compte beaucoup, et pour la plupart à proximité. Des divisions internes existent dans les deux pays, mais à des échelles différentes. La guerre a annulé les divisions linguistiques et autres en Ukraine. Au lieu de cela, la polarisation en Israël s'accroît. Il est très peu probable (Dieu merci !) qu'un règlement d'après-guerre du conflit territorial en Ukraine aboutisse à quelque chose de similaire à la bande de Gaza et à la Cisjordanie. Les deux pays font en effet face à une menace existentielle de la part de leurs voisins, qui utilisent imprudemment la rhétorique de l'extermination. Dans le cas d'Israël, le pays suit sa ligne : il possède un arsenal nucléaire secret, un service de renseignement inégalé, le Mossad, qui espionne tout le monde et partout, il met en œuvre avec succès un programme d'assassinats ciblés sur le long terme (des criminels de guerre nazis aux terroristes palestiniens et aux physiciens nucléaires iraniens). Si nécessaire, Israël frappe l'ennemi dans les airs, sur terre et sur mer. L'OTAN veut-elle voir cela dans l'Ukraine d'après-guerre ? [readAlso title:" Lire aussi: "]
L’Ukraine se voit proposer un modèle israélien d’accord de sécurité [/readAlso] L'élargissement de l'OTAN garantit principalement la défense de ses nouveaux États membres. Mais il y a un autre avantage qui est souvent négligé : l'OTAN assure la sécurité. Un exemple : au cours des dix premières années après leur indépendance, les États baltes ont fait preuve d'énergie, d'ingéniosité et de détermination face aux menaces externes et internes. Mais parfois, les résultats faisaient se dresser les cheveux sur la tête : fuite d'informations classifiées, arrivée au pouvoir de personnes inaptes, frontières floues entre la politique, les affaires, l'administration publique et les services secrets. Afin d'atteindre les normes de l'OTAN, ces pays ont dû mettre fin à ces mauvaises habitudes et en adopter de nouvelles. Ainsi, après avoir rejoint l'OTAN en 2004, la vie est devenue plus calme, malgré la survenue de nombreux et regrettables scandales. Ainsi, un ex-policier estonien dénommé Herman Simm, qui avait accès aux secrets-défense et répondait aux normes de l'OTAN pour un tel poste, a-t-il été arrêté comme espion russe en 2008, quatre ans après l'adhésion de l'Estonie à l'OTAN, sur la simple dénonciation d'un autre pays. Dans les années 1990, marquées par le chaos, il avait réussi à échapper à toute vérification. Quelle que soit l’issue de la guerre, l'Ukraine restera en état de stress et de choc post-traumatique. Victorieuse, vaincue ou épuisée, la Russie sera dans un Etat encore pire. Une atmosphère aussi dangereuse que sombre mettra à l'épreuve les nerfs, l'unité et la diplomatie de l'Occident. L'adhésion à l'OTAN est la meilleure garantie pour que la défense, la sécurité et les services secrets de l'Ukraine soient soumis à un contrôle politique approprié et que les hommes politiques prennent les bonnes décisions. Les opérations impressionnantes menées en quasi-liberté sur le territoire russe par des organisations indépendantes douteuses peuvent être qualifiées d'astucieuses en temps de guerre, car elles détournent l'attention de l'ennemi et le démoralisent. Mais elles n'ont pas leur place dans un pays en paix. [readAlso title:" Lire aussi: "]
Faut-il dissoudre les Nations unis ? [/readAlso] Il y a toujours la tentation de se limiter à des déclarations ambiguës et à des demi-mesures. Cependant, repousser les décisions difficiles ne les rend pas plus faciles à prendre. La voie la plus sûre pour l'OTAN, l'Ukraine et tous les autres acteurs est d'intégrer les Ukrainiens dans l'Alliance dès que possible.
[post_title] => Pas d'ambiguïté : Ukraine n'est pas Israël
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[post_content] => Tous les regards sont tournés vers la ligne de front en Ukraine : il semble que l'offensive des envahisseurs s'arrête et qu'une contre-attaque des défenseurs se profile. Les enjeux sont considérables. En réponse aux tensions accrues sur le champ de bataille, le Kremlin cherchera de distraire et d'intimider les alliés occidentaux de l'Ukraine, en utilisant des tactiques proches de la déclaration de guerre. Et sa réputation dépend de la réaction de l'Occident. L'utilisation de tactiques basses peut choquer les citoyens endormis, mais elles ne sont pas nouvelles. Tout au long de son existence, l'Union soviétique a utilisé des «
mesures actives » contre l'Occident de manière très inventive et impitoyable. Le nouveau
livre de Mark Hollingsworth en fait état : une mesure particulièrement insidieuse consistait à profaner des cimetières juifs afin de faire passer les pays occidentaux pour des états antisémites. En termes modernes, cela s'appelle la «
guerre hybride », mais l'essence n'a pas changé : il s'agit d'exploiter les mécanismes d'une société ouverte (tels que la liberté d'expression, la confiance et la vie privée) afin de l'affaiblir. Cela inclut, par exemple, le financement de campagnes politiques souhaitées ; chantage ou corruption d'hommes politiques ; intimidation des critiques ; les tentatives de provoquer des divisions démographiques, religieuses ou régionales ; et l'utilisation de la propagande pour influencer les décisions des personnes au pouvoir et de l'opinion publique. Le problème est qu'à la suite de l'insouciance frénétique des années 1990, l'Occident a largement sacrifié ses capacités défensives au profit de capacités tactiques. Nous avons même encouragé avec enthousiasme nos adversaires à acheter de l'influence dans nos pays sous prétexte de développer le commerce et les investissements. Aujourd'hui, nous devons donc faire face à notre vulnérabilité d'une manière ou d'une autre. La difficulté est que nous manquons d'options de réponse correctement calculées. Quand la Russie nous attaque, nous avons, en gros, quatre leviers. Nous pouvons nous plaindre. Nous pouvons expulser des diplomates russes. Nous pouvons imposer des sanctions. Et nous pouvons déclencher une guerre qui, compte tenu de notre faiblesse dans les méthodes conventionnelles, se terminera très probablement par Armageddon nucléaire. Il n'est pas nécessaire d'être un grand stratège pour se rendre compte que les trois premières options ne sont pas très efficaces aujourd'hui, et que la quatrième est tellement effrayante qu'elle ne tient pas dans la tête. Par exemple, que devrions-nous faire si des saboteurs russes commencent à faire sauter des voies ferrées en Pologne ?
Deux attentats de ce type ont été commis en République tchèque en 2014. Que faire s'ils commençaient à tuer des gens ou semer la discorde parmi la population ? La Russie n'aura pas à créer des problèmes sociaux, économiques et politiques dans les pays qu'elle cible. Il suffira d'exploiter ceux qui existent déjà. Il sera difficile de lui rendre la pareille. La Russie est désormais une société fermée. Nous ne pouvons plus parrainer des médias indépendants ou des candidats de l'opposition. Il est peu probable que les services de renseignements occidentaux pénètrent profondément en Russie pour saboter des attentats. Tout d'abord, il convient de se pencher sur l'histoire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a activement pratiqué l'art de la guerre politique, principalement contre l'Allemagne nazie. Maintenant, nous devons rétablir ces compétences. Les bases sont exposées dans des classiques tels que Le boomerang noir de Sefton Delmer, le fondateur de cet art sombre. Ce livre n'est plus édité, et les exemplaires d'occasion sont étonnamment
chers : à partir de 100 £ (113 €). La paranoïa des dirigeants russes est un atout. Des rumeurs ciblées peuvent avoir un effet très déstabilisant. Parmi les options prometteuses : «
des purges sont à venir », «
le chef va bientôt démissionner » «
ils volent plus que vous ». Deuxièmement, nous devrions utiliser l'expérience de nos amis. Pourquoi ne pas former et équiper les forces spéciales ukrainiennes pour des missions internationales de sabotage ? Peut-être le faisons-nous déjà (je l'espère). Troisièmement (et le plus important), le public doit être informé. Une population bien informée est plus résiliente qu'une population non informée. Par conséquent, parler honnêtement des dangers auxquels nous sommes confrontés n'est pas de l'intimidation, mais une nécessité vitale. Il convient aussi d'expliquer franchement la nécessité de contre-mesures. L'absence de réponse aux attaques est un signe de faiblesse, c'est pourquoi une telle réponse doit être considérée comme la plus irresponsable.
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[post_content] => Vers qui ira le Royaume-Uni : vers les anxieux de l'Est ou les endormis de l'Ouest ? Ce dilemme est est né de la division entre nos alliés au sujet de la guerre en Ukraine. Pour la plupart des Européens de l'Ouest, la priorité est la nécessité de contenir et de réguler le conflit. Mais pour les États voisins de la Russie, il s'agit d'une lutte existentielle qui nécessite une victoire décisive. Et nous, Britanniques, devons choisir notre camp. Si la contre-offensive planifiée par l'Ukraine échoue, stagne ou produit des résultats modestes, des pays comme la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ne toléreront pas une autre année de combat avec tous les risques et les pertes que cela implique. Ces pays, ainsi que l'administration présidentielle américaine, croiront qu'il est temps de conclure un accord et de céder des territoires en échange de la paix. Peut-être alors la Chine agira-t-elle en tant que médiateur. A l'inverse : si la contre-offensive s'avère très réussie, elle pourrait effrayer de nombreux Occidentaux pour différentes raisons. La plupart d'entre eux estiment qu'il vaut la peine d'essayer de forcer les troupes de Vladimir Poutine à quitter une partie, ou même la totalité, des territoires occupés et de créer des conditions favorables aux négociations. Toutefois, le dirigeant russe ne doit pas être acculé ou humilié au point d'envisager l'utilisation d'armes nucléaires. Le point de non-retour est assez proche : par exemple, l'Ukraine ne devrait pas reconquérir la Crimée. Avec l'aide d'artillerie ou de missiles, il est pourtant possible d'empêcher l'approvisionnement de la péninsule par rail et par route depuis la Russie. Ainsi, le précieux trophée russe serait assiégé par l'Ukraine. Mais Poutine menacera ensuite d'une escalade, en chatouillant les nerfs de l'Occident. Tout soupçon de changement politique en Russie augmentera la pression. Les pays occidentaux craindront que le successeur de Poutine ne se révèle être pire : un fasciste pur et simple ou un maniaque. Ils n'aimeront pas le chaos en Russie si les représentants du régime commencent à se disputer le pouvoir. Ils sont encore plus effrayés par la perspective (moins probable) d'un effondrement de la Russie, car les dirigeants en guerre intestine se battraient alors pour un colossal arsenal nucléaire. Afin d'éviter de telles conséquences, les alliés paniqués pousseront les Ukrainiens à battre en retraite au plus vite. En revanche, des pays les plus proches de la Russie, comme la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, voient la guerre différemment. Leur perception ne repose pas seulement sur des certitudes vieilles de 30 ans sur le penchant de la Russie pour la répression, au niveau intérieur, et pour l'agression, au niveau extérieur (ce que l'Europe occidentale a préféré ne pas voir). Elle repose aussi sur des traumatismes historiques profonds. Par exemple, le mois dernier les pays baltes ont commémoré l'anniversaire des déportations soviétiques de 1949. A l'époque, 90 000 personnes ont été emenées dans des provinces lointaines, dont une fillette de six mois, Christy, qui a survécu au voyage de trois semaines grâce à la gentillesse d'étrangers qui voyageaient avec elle dans le même wagon à bestiaux. Sa fille Kaia Kallas est actuellement Premier ministre d'Estonie. Les horreurs que la Russie provoque actuellement en Ukraine évoquent de terribles souvenirs et suscitent de nouvelles peurs. Le soutien actif de l'Ukraine par les Européens de l'Est n'est pas dicté par le désir d'être du côté des vainqueurs, mais par la compréhension que si nous ne surmontons pas l'impérialisme russe maintenant, le Kremlin reviendra «
pour se servir à nouveau ». De ce point de vue, le risque d'escalade en cas d'échec de Poutine est moins grave que le danger posé par une Russie d'après-guerre engloutie dans un militarisme messianique. Les Européens de l'Est sont aussi plus optimistes quant aux luttes politiques à Moscou. Les périodes de chaos en Russie sont généralement favorables à ses voisins. Le chaos qui a suivi la Révolution d'Octobre et la défaite de la Russie en 1917 a rendu le souveraineté à la Pologne, aux États baltes et à la Finlande. L'effondrement de l'Union soviétique a libéré les républiques asservies et la Finlande de l'emprise du Kremlin. Ces pays s'inquiètent surtout des dirigeants occidentaux qui pourraient sacrifier la sécurité de l'Europe de l'Est au profit d'un espoir illusoire de stabilité en Russie, car une telle tentation s'est souvent manifestée dans les années 1990. Il est assez difficile de comprendre tout cela en dehors de la région est-européenne. La guerre de Poutine est déjà devenue une catastrophe pour la Russie. Une deuxième offensive serait de la folie. Les forces armées russes ont montré leur faiblesses en Ukraine et ont subi d'énormes pertes. Une telle armée peut-elle constituer une menace pour un État membre de l'OTAN ? Cette logique superficielle ne tient pas compte des capacités de l'industrie militaire russe et de l'extrême influence de la propagande anti-occidentale du Kremlin sur l'opinion publique actuelle dans ce pays. Selon des estimations raisonnables, il faudra trois à huit ans à la Russie pour se remettre de la guerre en Ukraine (trois ans, c'est déjà inquiétant). Il convient de noter qu'au cours des 14 derniers mois, seule l'armée de terre russe a subi des pertes, tandis que la marine, l'armée de l'air et d'autres composantes de l'arsenal de Poutine n'ont guère souffert. L'hésitation, les divisions et les fanfaronnades de l'Occident ont gaspillé le temps que l'Ukraine avait gagné pour nous. L'exemple le plus récent : la visite comique et vaniteuse du président Emmanuel Macron en Chine, qui a sapé les tentatives de l'Union européenne de réduire sa dépendance économique vis-à-vis de l'empire du milieu, et a également sapé la réputation de tous les Européens en tant qu'alliés fiables et efficaces aux yeux de l'Amérique. Même en supposant que des fonds et une volonté politique apparaîssent soudainement, les Européens auront aussi besoin d'au moins dix ans pour remettre à niveau leurs forces armées. Pendant ce temps, les États-Unis (garants de notre sécurité) se concentreront de plus en plus sur la menace chinoise. Le point culminant sera le retour de Trump (ou d'un républicain comme Trump) à la Maison Blanche, car alors les alliés européens impuissants deviendront dangereusement vulnérables. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce problème. Que cela nous plaise ou non, nous et nos voisins européens devrons faire face à une Russie agressive et menaçante pendant encore dix ans, voire plus. Et nous ne sommes pas tout à fait prêts à le faire tout seuls. Pour commencer, il serait bon de dire adieu aux illusions.
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La contre-offensive de l’Ukraine peut commencer dans quelques jours, semaines ou mois, mais elle commencera certainement. Il est inutile de prédire sa durée et sa direction. La clé du succès est de prendre les occupants russes par surprise.
Les résultats positifs sont indispensables pour des raisons diplomatiques et militaires. Dans les premiers jours de l'invasion russe, l'opinion dominante parmi les experts supposés à Berlin, Bruxelles, Paris et ailleurs était que 2022 serait une répétition de 2014 : une offensive russe, une retraite ukrainienne et un règlement diplomatique avec la participation de médiateurs.
Les Ukrainiens ont démontré que les experts avaient tort. La résistance de l’Ukraine a contribué à un consensus sur les sanctions, les livraisons d’armes, le soutien financier et la volonté d’assumer les conséquences de la guerre, notamment l’augmentation des prix de l’énergie. Dans la plupart des pays, l’opposition au soutien de l'Ukraine s’est limitée à la périphérie politique. Le consensus repose sur deux convictions : la victoire de la guerre est possible et l'Ukraine est en train de gagner.
Ces convictions peuvent facilement disparaître. Si la contre-offensive de l’Ukraine s'enlise ou apporte le résultat modeste, la plupart des pays du « vieux monde occidental », notamment la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ne toléreront pas une année supplémentaire de combat et considéreront qu'il est temps de conclure un accord, en cédant des territoires en échange de la paix. Peut-être la Chine jouera-t-elle alors le rôle de médiateur.
Tout cela n'est qu'une illusion. Les Ukrainiens ne cesseront pas de se battre tant que la Russie ne cessera pas d'attaquer. Les amis fiables de l’Ukraine, comme la Pologne, les États baltes et d’autres, continueront à la soutenir. Leur soutien n'est pas fondé sur des espoirs de succès (ni même sur le désir d'être dans le camp des vainqueurs), mais sur la conscience de menaces réelles. Si l'impérialisme russe en Ukraine n'est pas détruit, ce n'est qu'une question de temps avant que le Kremlin ne se réapprovisionne, se rétablisse et reprenne l'offensive. L’Ukraine ou un autre État voisin pourrait à nouveau devenir sa victime. L'affaiblissement du soutien à l'Ukraine de la part du « vieil Occident » à l'esprit faible ne promet pas la paix, mais la poursuite de la guerre.
L’Occident ne veut pas comprendre : cela nous plaise ou non, dans les dix prochaines années ou plus, nous aurons affaire à une Russie agressive et dangereuse. Ayant manqué de nombreuses occasions au cours des 30 dernières années de prévenir le revanchisme, nous sommes loin de pouvoir y échapper. En rêvant que le problème disparaîtra de lui-même, nous ne faisons que l'aggraver.
L'absence de succès tangible n'est pas la plus grande menace. Je suis plus préoccupé par les problèmes qui surgiront si la contre-offensive de l'Ukraine est couronnée de succès. Imaginons, par exemple, que le "corridor terrestre" vers la Crimée soit coupé et que l'occupation russe devienne intenable. Le Kremlin menacera de recourir à l'escalade - avec des armes de destruction massive, des sabotages ou d'autres ruses. Le pouvoir de Poutine se verrait alors ébranlé.
En conséquence, une nouvelle vague de pensée illusoire émergera : la victoire de l'Ukraine comme garantie de stabilité. Nous ne devons pas risquer qu'un fasciste ouvert prenne le pouvoir à Moscou. Nous ne devons pas risquer la désintégration de la Russie. Nous ne devons pas risquer Armageddon. Laissons les Ukrainiens se retirer pendant qu'ils sont au mieux de leur forme. S'ils ne suivent pas ce conseil, ils perdront l'aide militaire et financière de l'Occident, dont ils ne peuvent se passer.
Le Kremlin sait comment jouer à ce jeu. J'ai travaillé dans les pays baltes au début des années 1990 et j'ai observé avec consternation les prétendus réformateurs de Moscou exiger des concessions de l'Occident en échange du maintien des partisans de la ligne dure hors du pouvoir. En réalité, ces alarmistes - extrémistes de droite et voyous armés - étaient en grande partie des créations du Kremlin.
A l’époque, les exigences portaient sur le financement et le soutien politique du régime d’Eltsine en faillite, ainsi que sur la pression sur les États baltes en ce qui concerne leurs politiques linguistiques et de citoyenneté. La version moderne consisterait à lever les sanctions et à éviter les actions « provocatrices », telles que le déploiement de forces étrangères en Ukraine après la guerre et la garantie d'une véritable sécurité pour le pays. Cela semble-t-il ridicule ? Je l’espère bien! Mais j’ai quelques doutes.
[post_title] => La victoire de l’Ukraine entraînera un désaccord entre ses amis
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