Roman Malko Correspondant spécialisé dans la politique ukrainienne

Le colonel Kosenko: « Un peu d’entraînement, un peu d’armement, et croyez-moi, tout ira bien »

Guerre
21 novembre 2023, 10:40

Tyzhden.fr s’est entretenu avec le colonel Vladyslav Kosenko, commandant de la 112e brigade de défense territoriale de Kyiv. Nous avons tenté de comprendre, pourquoi la «deuxième armée du monde» n’a pas pu prendre Kyiv et pourquoi les militaires de la défense territoriale semblent être les soldats les plus motivés.

– En 2012 vous avez quitté l’armée. Imaginiez-vous d’y retourner un jour?

– Non. Je n’avais pas pensé à y revenir, surtout parce que j’avais ma propre entreprise. En 2014, j’ai reçu la proposition de rejoindre l’armée, mais j’ai refusé. On m’a proposé aussi de reprendre la paperasserie et j’ai dit non. Ensuite, je me suis juste porté volontaire. De 2014 à fin 2020, j’ai aidé les militaires autant que possible, car au début de la guerre, c’était très difficile pour eux.

– Comment l’armée ukrainienne a-t-elle changé depuis lors ? Qu’en avez vous pensé à votre retour?

– A présent, nous prenons nos distances avec les traditions soviétiques… De jeunes cadres sont venus, de jeunes commandants. Il s’agit même d’officiers nés en Ukraine libre (après l’effondrement de l’URSS – ndlr). Ce sont des gens ouverts d’esprit. Parce que le régime soviétique nous imposait des restrictions, c’était comme si nous regardions, mais nous ne pouvions pas tourner la tête à droite ou à gauche. L’autorité des nouveaux venus n’est pas fictive parmi leurs frères de combats. Et cela change vraiment l’armée car il s’agit de renouvellement du personnel. J’ai participé aux combats à Kreminna, où le commandant avait 26 ans. A l’époque soviétique, c’était impossible. Ce n’était pas une option réaliste même pour les commandants qui avaient fait la guerre en Afghanistan. L’armée a évolué.

– Existe-t-il encore des vestiges de la période soviétique?

– Pas tant que ça. Comme je vous le dis, beaucoup de jeunes ont combattu. Et beaucoup de responsables qui dirigent actuellement l’armée, depuis l’état-major général, le commandement des forces de la défense territoriale, et ainsi de suite, sont des gens qui ont été à la rude école de la guerre. Il s’agissait d’une véritable guerre. C’est pourquoi ceux qui sont là depuis l’époque soviétique se font discrets et travaillent du mieux qu’ils peuvent.

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Il est impossible de changer tout à la fois. La réforme de l’armée progressivement mise en œuvre, les choses changent graduellement. Comme vous pouvez l’imaginer, les cadres sont rajeunis. Les officiers de la nouvelle génération, qui ont survécu à l’école de la guerre, apprennent. Ils ont le désir d’apprendre et de progresser. Pour mieux comprendre, sachez qu’à l’époque soviétique, si vous deveniez un commandant à 50 ans, c’était une grande réussite. A présent, ils ont 26-27 ans. De plus, de nombreux officiers et soldats poursuivent leurs études à l’étranger. Il s’agit également d’un tournant dans la pensée des gens.

– Vous étiez-vous préparés à cette guerre? Saviez-vous qu’elle aurait lieu ?

– J’ étais conscient  qu’elle viendrait un jour, mais je ne me préparais certainement pas. J’étais dans les affaires.

– Pourquoi avez-vous rejoint la défense territoriale et non pas les structures habituelles de l’armée ?

– Tout est simple. Je suis venu au bureau militaire le 24 février et on m’a dit: « Qu’est-ce qu’on peut vous proposer? Vous avez bac plus dix… Rentrez chez vous ». Je suis rentré chez moi. Dans la matinée du 25 février nous avons fêté l’anniversaire de ma fille, puis, dans l’après-midi, je me suis rendu dans un autre bureau militaire. Là, aussi, on m’a encore refusé. Mais j’ai entendu dire qu’ils distribuaient des armes dans la rue Polyarna, alors, je me suis inscrit comme simple soldat. J’ai pris mon arme. Lors de la vérification, il s’est avéré que parmi tous les officiers, j’étais le plus gradé. Je suis lieutenant-colonel.

Photo issue des archives de Vladyslav Kosenko

J’ai reçu sous mes ordres 50 personnes et on m’a dit « Pouchtcha Vodytsia (en banlieue de Kyiv) est là-bas ». Je me suis rendu à l’endroit désigné. Seulement 5 ou 6 d’entre eux mes recrues avaient fait leur service dans l’armée. Il faisait chaud. Alors, ils portaient des casquettes, des baskets, des vestes légères. Comme des gamins. J’ai désigné ceux qui avaient déjà eu l’expérience de combats à devenir des commandants de groupes. Nous avons aménagé des positions du mieux que nous pouvions (nous n’avions pas de pelles, rien) et nous nous sommes mis en défense. Nous sommes restés à Pushcha-Vodytsia les 25 et 26 février, et dans la soirée du 26, nous avons été remplacés. Un véritable bataillon est arrivé. Cent autres personnes ont été rajoutées à mon unité et, le 27 février, je me suis rendu dans la rue Kondratyuk, où j’ai pris part à la défense.

– Il n’y avait pas encore de vrais combats à l’époque ?

– Non. Nous avons mis en place nos positions de manière appropriée. Nous avions déjà des pelles, nous avons travaillé ensemble, avec les habitants et l’administration du district. Et l’ennemi a alors commencé à bombarder nos positions. Comprenez bien une chose : il s’agissait de gens non formés. Aussi, la première chose que j’ai fait a été d’inviter des instructeurs qui enseignaient le maniement des armes, leur utilisation. Et ainsi de suite. Un soldat sans formation militaire est un véritable désastre.

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– Les nouvelles recrues qui arrivent aujourd’hui, sont elles formés correctement?

– Les gens apprennent très rapidement quand ils font partie intégrante de bataillons qui ont déjà acquis une expérience du combat. A présent, tous les bataillons sont allés sur la ligne de front, et certains y ont fait deux séjours. Je suis commandant de la 112e brigade indépendante de la défense territoriale de Kyiv depuis deux mois, mais nous avons déjà lancé le processus de formation.

– Que leur apprend-on?

– Il s’agit de tous les aspects de la vie militaire, du tir, à la médecine tactique. Les combats contemporains sont dynamiques. Ils doivent être capable de tout faire. J’essaie de garder les gens qui savent professionnellement manier des lance-roquettes, des lance-mines… Il faut savoir utiliser l’artillerie. Par ailleurs, nous collaborons étroitement avec les centres de formation et nous instruisons les gens pour qu’ils fassent leur travail de manière professionnelle.

– Cette approche est-elle spécifique ou est-ce comme ça partout?

– Je ne sais pas, c’est comme ça dans mon cas. Je sais que dans plusieurs brigades, c’est également pareil. Pourquoi avez-vous besoin d’un matériel particulier si vous ne savez pas comment vous en servir? Pour avoir du stock? Ce n’est pas une option. C’est pourquoi, il faut enseigner. Il faut éduquer les canonniers, les lanceurs de grenades, les opérateurs de «Javelin». Et il faut apprendre à tirer. Parce qu’un homme peut savoir tirer, mais dans des conditions de paix. Il faut lui faire comprendre que lorsqu’il se met en position, il reçoit également des balles en retour.

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– Quels sont les traits de caractère importants que vous appréciez chez vos subordonnés en tant que dirigeant?

– L’humanité. Je ne suis pas un adepte de la servilité. Ce n’est pas nécessaire pour moi. Ça m’agace au plus haut point. Tout cela se pratiquait dans l’armée soviétique. Nous sommes Ukrainiens et nous ne faisons pas partie de l’armée soviétique. Il faut une approche très différente. Le professionnalisme et l’efficacité sont importants dans le travail des gens. J’ai été le dirigeant de mon entreprise et je me suis habitué à atteindre des objectifs (cela s’applique également à la période quand j’étais dans l’armée, jusqu’en 2012) . Si un homme ne peut pas y arriver, il doit venir et prévenir. Je sais comment demander.

Photo: Oleg Paltchyk

Il est très important de bien traiter les gens, ils essaieront de bien faire leur travail. Il faut établir la confiance, c’est prioritaire. Parce que, si vous ne leur faites pas confiance, ils cesseront de remplir certaines obligations car ils commenceront à penser que, quoi qu’ils fassent, ce sera toujours de leur faute. Nos relations ne devraient pas être basées sur un sentiment perpétuel de culpabilité. Alors, tout ira bien.

Il est important de communiquer. Aujourd’hui, vous êtes commandant de brigade, et demain tout peut changer. C’est pourquoi il est important de rester un humain. Parce que ce sont des gens, bons ou mauvais, mais se sont vos gens. Un commandant n’accomplira aucune mission, indépendamment. Le résultat dépend de la manière dont vous organisez votre gestion et vos cadres. Les cris et le bruit, cela ne sert à rien. Jamais. Un cri est un signe de faiblesse.

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Il convient de préciser que le commandant du bataillon ou de la brigade prend une décision basée sur la réalité. Il existe un ordre de combat de la part d’un supérieur hiérarchique, il y a un état-major, il y a des responsables. Le commandant ne prend pas la décision tout seul, car il ne peut pas tout savoir. Pas d’ordres stupides : la décision d’un commandant doit être toujours équilibrée. Si vous pensez qu’il y a une faute, vous obéissez d’abord à l’ordre (c’est ainsi que cela fonctionne dans l’armée), puis vous pouvez le contester.

– Pourquoi les Russes ont-ils fui Kyiv si rapidement ?

– Parce que c’était trop difficile pour eux. Je pense qu’ils ont compris qu’ils n’auraient aucun succès ici. A Kyiv, 700.000 personnes se sont rassemblées et ont pris les armes. Ils se sont rendu compte qu’il s’agissait de personnes des plus motivées. Ils ont pénétré dans cette région en pensant qu’ils seraient bien accueillis, mais ils ont été accueillis par des cocktails Molotov et des lance-missiles antichars « Javelin ». La résistance a été forte. Et puis, les barrages ont été bombardés et l’eau est montée. Ils n’ont pas pu aller plus loin.

– Après la défense de la capitale, qu’avez-vous avez fait?

– A Kyiv, j’étais commandant de compagnie. A la fin mars, je suis devenu commandant de bataillon. Après la fin de toutes les opérations de combat actives, j’ai été envoyé pour mettre en place la première ligne de défense de la capitale. Nous avons fait partie d’un bataillon qui se déplaçait à la périphérie de Kyiv et nous avons établi les positions dans une certaine zone.

Nous avons eu la chance qu’il y ait des terrains d’entraînement à proximité. Nous avons ainsi suivi une formation complète pendant trois mois et demi, avec des instructeurs, des parcours, du tir, etc. Ensuite, nous sommes allés dans la région de Kharkiv et nous avons pris une part active à la libération de la région. J’avais deux compagnies d’assaut, les pertes ont été minimes parce que nous étions préparés. Il y a eu quelques pertes en effet, mais par rapport à d’autres, on s’en sortait plutôt bien.  Nous sommes entrés dans la ville de Vovchansk et l’avons défendue jusqu’en décembre 2022. Nous avons ensuite été mis au repos et, à la fin du mois de février, nous sommes repartis dans la région de Kreminna. Là, nous avons participé aux combats. La guerre à Vovchansk et à Kremenna sont deux guerres différentes. A présent, le bataillon que j’ai dirigé se trouve également dans la région de Kyiv. Il s’entraîne. Et je suis devenu commandant de brigade, c’est tout.

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– Quelles impressions avez-vous après la libération des territoires occupés ? Comment les gens vous ont-ils accueillis?

– Des jeunes et des enfants nous ont accueillis avec sincérité. Il s’agissait déjà d’Ukrainiens, nées en Ukraine indépendante. Mais il y avait aussi des gens qui attendaient le retour des Russes. Ces personnes existent également.

Les pro-ukrainiens étaient plus nombreux. Ceux qui voulaient s’enfuir ont eu trois jours pour le faire, car nous avancions progressivement. Par conséquent, tous ceux qui étaient favorables à la Russie, ont traversé le poste de Chebekino.

– La ville légendaire de Chebekino qui a été prise et reprise, plusieurs fois

– La première fois, nous avons dû y mettre le feu. Alors que nous tenions une zone dans les environs, les Russes nous bombardaient sans cesse. Il y avait entre 85 et 100 bombardements par jour. Nous avons construit des tranchées pendant une semaine, établi des positions, puis nous avons trouvé un mortier de 120 mm et des munitions russes. J’avais suffisamment de drones et une bonne reconnaissance aérienne. Nous avons alors commencé à comprendre leur tactique. Puis ils nous ont coupé l’électricité. Nous leur avons fait la même chose. Ils nous ont coupé le gaz. Nous leur avons fait la même chose…

Nous avons commencé à provoquer des incendies, petit à petit. D’abord, nous avons détruit toutes leurs positions, puis leurs sous-stations, puis à l’aide des drones, nous avons identifié des cibles que nous ne pouvions pas atteindre, et la brigade a utilisé son artillerie pour les liquider. C’est ainsi que nous avons été les premiers à prendre Chebekino.

Après cela, des sapeurs ont réussi à entrer dans le centre-ville et ont trouvé leurs stocks. C’était un centre commercial. Les explosions y ont duré trois jours. Puis nous les avons repoussés au-delà de Chebekino.

– Dans quelle mesure les tentatives actuelles de l’ennemi de briser le front près de Kreminna pour essayer d’atteindre à nouveau Kharkiv, peuvent-elles être fructueuses?

– C’est impossible. Je ne pense pas qu’ils peuvent y arriver. Au début, il n’y avait presque pas de troupes ukrainiennes sur place et la résistance a dû s’organiser dans les environs de Kharkiv. A présent, il y a suffisamment de troupes et d’armes. Les Russes attaquent, mais ils n’avancent pas.

– Quelles sont les missions actuelles de votre 112e brigade, si ce n’est pas un secret?

– Deux unités sont au sud, deux unités sont à l’est. Ils se battent. Ici aussi, à Kyiv, il y a cinq bataillons au repos. Nous avons un système de rotation: certains travaillent, tandis que d’autres se préparent à les remplacer.

Photo issue des archives de Vladyslav Kosenko

– Selon vous, la défense territoriale, en tant que structure, a-t-elle rempli les objectifs qui lui avaient été assignés ?

– Elle a rempli sa mission et continue à le faire. Il s’agit d’une structure bien plus importante que celle d’avant 2022. Il y avait Kyiv, Mikolaïv, Dnipro et les régions, mais à présent, les militaires de la défense territoriale se battent partout. Je vous dirai également qu’à ce stade, ce sont les personnes les plus motivées.

– Sur la base de votre expérience, comment est-il possible de modifier ou d’améliorer la défense territoriale pour que la structure soit encore plus efficace?

– Tout est simple. Prenons par exemple l’expérience d’Israël. En trois jours, une armée d’un demi-million de personnes a été rassemblée. Et cette armée était déjà préparée pour une mission de combat. Pourquoi? Parce qu’elle passe par toutes les étapes de l’entraînement de manière systématique. Tous les six mois les réservistes ou conscrits, interrompent leur travail et suivent une formation d’un mois. Les gens comprennent leur place, leurs responsabilités, etc.

Si ce système de la défense territoriale avait été mis en place dès le départ, les choses auraient été très différentes. Mais le système s’améliore constamment. Nous avons le plus grand nombre d’informaticiens, le plus grand nombre de volontaires très motivés. Ce sont des personnes qui sont venues de leur propre gré. La seule chose qui manque aujourd’hui à la défense territoriale, c’est l’armement lourd. La structure est capable d’accomplir des missions en tant qu’unités de combat si on y ajoute des hommes et des armes lourdes. J’en suis certain, car j’ai fait mon service dans la 14e brigade et la 95e brigade d’assaut. Nous sommes capables d’accomplir de telles missions. Mais je le répète, il faut ajouter des hommes, des armes lourdes, de l’artillerie et avoir la formation appropriée.

– Est-il raisonnable de former tous les hommes dans la défense territoriale, et pas seulement se limiter aux réservistes, comme cela se fait par exemple en Suisse?

– Et bien oui, c’est raisonnable. Parce qu’un homme qui défend son territoire, sa propriété, qui connaît son territoire et qui sait quelle est sa place dans les forces armées sera plus efficace. Un peu d’entraînement, un peu d’armement, et croyez-moi, tout ira bien. Nous sommes déjà la meilleure armée d’Europe.

– Il y a beaucoup de gens lassés par la guerre aujourd’hui. N’êtes-vous donc pas fatigué?

– Je suis optimiste par nature. Je sais que nous allons vaincre. Plus nous aurons de troupes bien qualifiées, plus vite nous gagnerons. Et plus vite je reviendrai à mes activités. Et tous ces gens qui ont quitté la pays ou pour qui la guerre est déjà terminée, qui se sont enfuis au moment le plus difficile : ils ne faisaient rien. A présent, ils sont revenus et n’ont rien compris. Ils sont en sécurité. Ils célèbrent des mariages en grande pompe et ils font tout pour dévaloriser ceux qui défendent le pays.

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Je vais vous en dire davantage. Il y aura une victoire et ils seront les premiers à se promener avec des ordres et des médailles et à crier qu’ils ont participé à la bataille de Kulikovo. Ils ne comprennent pas que les militaires reviendront de la ligne de front et que les choses changeront quelque peu. Parce que les gens ont acquis une certaine expérience de la vie. Ils ont découvert qui est un ami et qui est un ennemi. J’ai un ami, Kolya Sergua. Nous sommes amis depuis longtemps. Lorsqu’il s’adresse aux soldats, il leur dit : « Vous devez revenir vivants pour empêcher le district militaire de Transcarpatie occidentale de prendre le pouvoir ». Il fait allusion aux gens qui n’ont pas participé à la guerre avant et qui n’y participent pas aujourd’hui. Qui croient que tout le monde leur doit quelque chose. Et ils se comportent exactement de la même manière à l’étranger et en Ukraine occidentale, où ils ont trouvé refuge. Personne ne doit rien à personne.

– Comment imaginez-vous notre victoire?

– Ce ne sera pas une célébration, plutôt une grande douleur. Beaucoup de gens sont morts. Ce sera difficile. Nous vaincrons. C’est évident. Mais chacun a une idée différente de la victoire. Certains espèrent une carrière politique après la victoire. Pour d’autres, il s’agit de restaurer les frontières. Beaucoup de mes amis disent qu’il faut libérer notre territoire, c’est tout. Ils veulent simplement s’engager dans la reconstruction de l’État. Je suis convaincu que les Ukrainiens reconstruiront tout après la victoire et que nous serons l’un des principaux pays d’Europe. Car nous avons toutes les capacités pour le devenir. Nous sommes un grand pays, nous avons tout. Et la plupart des gens aiment leur pays, c’est pourquoi ils ont pris les armes pour le défendre.

Auteur:
Roman Malko