Array ( [0] => WP_Post Object ( [ID] => 4769 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-06-27 17:28:40 [post_date_gmt] => 2023-06-27 17:28:40 [post_content] => « Le Comité international de la Croix-Rouge n'a toujours pas pu avoir accès à tous les centres de détention; toutefois, le mois dernier, il a réussi à identifier des centaines de prisonniers qui avaient été portés disparus », a déclaré le porte-parole du CICR en Ukraine, Oleksandre Vlassenko, interviewé par l’hebdomadaire The Ukrainian week. « Récemment, vers la mi-mai, nous avons pu envoyer un grand nombre de messages destinés aux familles de ces prisonniers; en effet, nous avons pu confirmer la captivité de leurs proches et le lieu de leur détention. Des centaines de personnes ont ainsi été retrouvées au cours de ces deux à trois semaines », a-t-il indiqué, ajoutant que ces informations provenaient du Bureau national d'information russe (une institution que chaque partie belligérante s'engage à créer de son coté, conformément aux exigences de la Convention de Genève – ndlr.). Selon Olexandre Vlassenko, ce n’est qu’après avoir confirmé le statut d'une personne recherchée que le CICR peut demander à la rencontrer. Cependant, l'Organisation ne dispose d'aucun dispositif contraignant. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Le comité international de la Croix-Rouge reste silencieux sur les entraves à son travail en Russie  [/readAlso] « Une personne sera considérée comme portée disparue tant que le NIB (Bureau national de l’information) n’aura pas confirmé qu’elle se trouve en captivité. Ainsi, même si notre enquêteur a pu constater que la personne portée disparue a communiqué, par exemple sur Telegram, cela ne vaut pas comme preuve. Impossible de vérifier, en effet, s’il ne s’agirait pas simplement d'une vidéo. C’est pourquoi la confirmation d'un organisme officiel est obligatoire. Et c’est alors seulement que nous pouvons informer les proches que nous avons localisé quelqu’un. Une autre démarche peut alors s’ensuivre, et nous pouvons demander l’autorisation de communiquer avec lui. Il est possible de transmettre une lettre; nous disposons d’un système particulier de communication qui permet à quelqu’un de donner de ses nouvelles et d’en recevoir en retour. Mais cela suppose que nous avons pu identifier son lieu de détention », explique Olexandre Vlassenko. Et il a reconnu que le CICR, malheureusement, n’a pas accès à tous les lieux de détention des prisonniers ukrainiens en Russie. « Nous n'avons pas un libre accès aux lieux et aux personnes, a-t-il déclaré, le Droit international ne nous donne aucune garantie, même s’il stipule que nous pourrions l’exiger ». [readAlso title:" Lire aussi: "]  Marta Matviyiv : « Le statut « probablement capturé » pour des soldats disparus, c’est la pire d’incertitudes pour leurs proches »  [/readAlso] « En ce qui concerne les prisonniers de guerre, nous disposons de trois moyens pour prendre acte de leur captivité. Tout d'abord, nous pouvons être contactés par les proches d'un prisonnier. Sur la base des informations fournies, nous contactons le Bureau national d'information de Russie et lui demandons des éclaircissements sur son sort puisque nous disposons déjà de données spécifiques. La deuxième méthode advient lorsque nous rendons visite à des prisonniers de guerre et prenons connaissance, à cette occasion, de la captivité d'autres détenus qui ne nous avaient pas été signalés. Nous demandons alors les informations dont ils disposent et, en général, la procédure est la même auprès du Bureau russe. La troisième méthode a été utilisée, lorsque les combattants de l'Azovstal sont sortis de Marioupol et se sont rendus; nous leur avons proposé de s’inscrire et de se référencer auprès de nous. Nous n'avions alors pas besoin de demander plus d’informations, puisque nous savions déjà qu'il s'agissait de prisonniers de guerre. Mais cela ne s'est produit qu'une seule fois à l'Azovstal », a-t-il précisé. Aujourd'hui, la Croix-Rouge pour l’Ukraine a son quartier général à Kyiv avec des bureaux régionaux à Poltava, Dnipro, Odessa, Luhansk, Donetsk et Lviv. [post_title] => En mai, le Comité international de la Croix-rouge a pu retrouver en captivité et identifier des centaines de portés disparus [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => closed [ping_status] => closed [post_password] => [post_name] => en-mai-le-comite-international-de-la-croix-rouge-a-pu-retrouver-en-captivite-et-identifier-des-centaines-de-portes-disparus [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2023-06-27 17:28:40 [post_modified_gmt] => 2023-06-27 17:28:40 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://tyzhden.fr/?p=4769 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [1] => WP_Post Object ( [ID] => 4763 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-06-27 13:25:01 [post_date_gmt] => 2023-06-27 13:25:01 [post_content] => De nombreux experts ukrainiens et occidentaux sont convaincus que les dommages subis par le barrage de Kakhovka sont le résultat d'un sabotage. Pour des raisons techniques un accident ayant provoqué la destruction de la structure est impossible. Les causes de la catastrophe survenue dans la ville de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, font encore l'objet de débats. Mais les experts en ingénierie et les concepteurs de barrages n'ont pas de doutes. Ils affirment que la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka dans la nuit du 6 juin dernier n'a pu être causée par une explosion venue de l'intérieur. Le New York Times a récemment publié une enquête détaillée sur les causes de l'explosion du barrage en Ukraine qui va dans ce sens. Dans le même temps, les experts ukrainiens affirment également qu'il s'agit du seul scénario possible pour expliquer les événements survenus le jour de l'explosion. Le sismologue Ben Dando de Norsar en Norvège, spécialisé dans la surveillance sismique, a déclaré au NYT que les deux signaux sismiques reçus d'Ukraine et de Roumanie correspondaient à une explosion et non à un effondrement du barrage. Les stations sismiques régionales ont montré deux signaux clairs, le 6 juin à 02h 35 et 02h 54 heure locale, et les coordonnées coïncident avec les rapports sur l'effondrement du barrage de Kakhovka. Peu de temps avant l'effondrement, les satellites du renseignement américain ont recueilli d'autres preuves de l'explosion, des signaux thermiques infrarouges qui ne pouvaient apparaître qu'à la suite d'un incendie. Quelques jours avant l'explosion, un autre sismologue Norsar Quentin Brissault, s'est dit convaincu qu'il s'agissait d'une explosion. Ce que disent les ingénieurs Des scientifiques et ingénieurs américains de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, de l'Université du Maryland, les chefs de sociétés d'ingénierie affirment presque unanimement qu'une structure aussi solide ne pouvait être détruite que par une puissante explosion. The NYT a également cité un haut responsable militaire américain anonyme qui a déclaré que le gouvernement américain ne pensait pas que la destruction du barrage était le résultat d'une attaque extérieure, mais plutôt d'une explosion interne due à des obus placés par les Russes de l'intérieur. [readAlso title:" Lire aussi: "] Faux: La Russie «reconstruira la centrale hydroélectrique de Kakhovka en un an »   [/readAlso] Au fond du barrage se trouvait un endroit vulnérable, que Moscou avait bien identifié, car tous les plans d'ingénierie de la structure avaient été conservés par eux depuis l'ère soviétique. Il y a un passage dans un grand bloc de béton à la base du barrage auquel on peut accéder depuis la salle des machines. Des témoins affirment que c'est là que la charge explosive a été déclenchée. L'eau n'est pas plus forte que le béton Cette opinion n'est pas partagée seulement par les experts occidentaux. Un expert de l'une des institutions qui conçoit des barrages au sein de la grande entreprise publique ukrainienne Ukrhydroenergo a déclaré aux journalistes ukrainiens sous couvert d'anonymat que la centrale hydroélectrique de Kakhovka n'aurait pas pu s'effondrer toute seule. Selon lui, le barrage est construit avec des structures en béton extrêmement massives. La centrale est conçue de manière à résister à une forte pression d'eau, de sorte que le chargement du barrage ne pouvait en aucun cas affecter la stabilité de la structure ou détruire le béton. Сet expert ukrainien a aussi noté que lors de l'invasion à grande échelle, il avait déjà vu les résultats du bombardement de la centrale hydroélectrique, et ils causent des dommages complètement différents de ceux que nous voyons après la détonation. De plus, les conséquences des bombardements ont une échelle de destruction beaucoup plus petite. Ils peuvent endommager la surface, laisser des trous, mais pas démolir un gros bloc de béton. Selon un employé du secteur, la zone de destruction n'a pas pu changer de manière significative en raison du flux d'eau qui a commencé à se déverser après l'explosion. Autrement dit, ce que le monde a vu sur les images satellites et les photos ou vidéos des habitants est le résultat d'une seule et unique explosion de grande ampleur. [readAlso title:" Lire aussi: "]  «Elle s’est effondrée»: cinq faux de la propagande russe sur la destruction de la centrale de Kakhovka  [/readAlso] L'expert estime que les parties en béton du barrage ont également été détruites à la suite de la catastrophe - s'il n'y avait que les vannes qui laissaient sortir l'eau, elle aurait coulé en jets. Selon lui, la zone de destruction n'a pas pu être modifiée de manière significative par le flux d'eau qui a commencé à se déverser après l'explosion. En d'autres termes, l'image que le monde a pu voir sur les photo prises par des satellites et les vidéos des habitants ne peuvent témoigner que d'une seule explosion de grande ampleur. Les Russes, qui avaient accès à la centrale hydroélectrique depuis le début de l'occupation de Kakhovka, pouvaient en toute sécurité y apporter des explosifs à la main, explique le spécialiste. Ce que prouvent les images satellite Des photos de la centrale hydroélectrique de Kakhovka prises par les satellite Maxar montrent les dégâts subis parle barrage quelques jours avant l'explosion, entre le 28 mai et le 5 juin. Ils demontrent des dommages partiels aux écluses, puis l'effondrement de la route. Ces photos sont devenues la base des partisans de l'idée que le barrage s'est effondré de lui-même. Cependant, la destruction sur la photo ne pourrait pas avoir de conséquences aussi importantes, et la pression de l'eau n'aurait pas pu provoquer une rupture totale, comme l'ont déjà fait remarquer de nombreux experts en ingénierie étrangers et ukrainiens. barrage 1 barrage 2 L'incertitude quant aux causes de la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka a également été initialement exprimée par un enquêteur en OSINT de la communauté de Bellingcat, Eirik Toler. Cependant, après la parution de l'article du NYT et la présentation des preuves et des enquêtes récentes, telles que l'activité sismique enregistrée, Toler semble avoir changé d'avis. L'opinion selon laquelle les Russes ne pouvaient pas faire sauter le barrage, notamment à cause des photos mentionnées comme preuves, est partagée par un groupe de spécialistes russes de l'OSINT CIT, en particulier son fondateur Ruslan Leviev. Ce programmeur russe a activement défendu la position selon laquelle il n'est pas du tout rentable pour les Russes de détruire la centrale hydroélectrique de Kakhovka. Cependant, la responsabilité de sa destruction incombe de toute façon à la Russie. Les doutes exprimés immédiatement après l'effondrement du barrage ont rapidement été déformés dans l'espace d'information. La thèse selon laquelle il n'y a pas eu d'explosion délibérée est utilisée pour blanchir les autorités russes. Elles affirment qu'il s'agit d'un dommage conditionnel « moindre » causé à la structure par la négligence des occupants russes et l'absence de régulation du niveau de l'eau. Cela aurait conduit à l'érosion et à la rupture progressive du barrage. Dans ce cas, le blâme est à mettre sur les occupants présents sur le terrain, et non sur le gouvernement russe et les dirigeants militaires russes, qui auraient dû délibérément donner l'ordre de faire sauter la centrale hydroélectrique de l'intérieur, connaissant les conséquences de leurs actions. Cette jonglerie entre responsabilité et punition est typique de la machine de propagande russe, et la discussion sur l' « ambiguïté » des causes de la destruction est dangereuse non seulement dans le contexte de la guerre en Ukraine, mais aussi dans le sens plus large, puisque l'impunité encourage de nouveaux crimes à venir. [readAlso title:" Lire aussi: "]   Dommages de guerre: l’univers de Polina Rayko est en danger [/readAlso] Bien que le Statut de Rome ne contienne pas d'article sur l'écocide, la Russie pourrait être tenue responsable de la destruction de la centrale hydroélectrique au niveau international. Le statut indique par exemple au paragraphe IV de l'article 8(2)(b) sur les crimes de guerre, que la Cour punit la réalisation d'une attaque délibérée avec la conscience de ses conséquences : mort ou blessure de civils ou dommages à des biens à caractère civil ou à grande échelle, dommages graves et à long terme pour l'environnement, disproportionné par rapport à l'avantage militaire d'un tel acte. Tous ces éléments correspondaient bien à la destruction du barrage de Kakhovka, qui s'est produite le 6 juin. [post_title] => Pourquoi la centrale hydroélectrique de Kakhovka n'a pas pu s'effondrer toute seule [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => closed [ping_status] => closed [post_password] => [post_name] => pourquoi-la-centrale-hydroelectrique-de-kakhovka-n-a-pas-pu-s-effondrer-toute-seule [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2023-06-27 13:25:01 [post_modified_gmt] => 2023-06-27 13:25:01 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://tyzhden.fr/?p=4763 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [2] => WP_Post Object ( [ID] => 4739 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-06-22 10:47:32 [post_date_gmt] => 2023-06-22 10:47:32 [post_content] => « Contrairement à la pandémie de COVID-19, ni la crise du coût de la vie, ni la guerre en Ukraine n’ont entraîné une augmentation durable d'intérêt pour l'actualité », conclue la récente étude de l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme (Reuters Institute for the Study of Journalism, RISJ). Selon l'étude, la curiosité pour les informations est en baisse dans de nombreux pays du monde. Un nombre de personnes interrogées qui suivent régulièrement l’actualité « La baisse d'intérêt pour l'actualité se traduit principalement par une diminution de la consommation de contenus provenant des médias traditionnels et en ligne. La proportion de personnes interrogées qui déclarent n'avoir consommé aucune information provenant de sources traditionnelles ou en ligne (télévision, radio, presse écrite, internet ou médias sociaux) au cours de la semaine écoulée a encore augmenté cette année dans tous les pays », indique le rapport du RISJ. La plus grande proportion d'utilisateurs qui ne s'intéressent pas à l'actualité est enregistrée au Japon (17 %), aux États-Unis (12 %), en Allemagne et au Royaume-Uni (9 % chacun). [readAlso title:" Lire aussi: "]  Pas d’ambiguïté : Ukraine n’est pas Israël  [/readAlso] L'année dernière, les experts du RISJ ont attiré l'attention sur l'évitement sélectif de l'actualité. « Les éditeurs ont ouvertement parlé de la baisse du trafic sur le web et de la difficulté d'attirer l'attention du public sur des sujets tels que la guerre en Ukraine et le changement climatique. Nos données ont suscité de nombreuses discussions sur la nature exacte de l'évitement de l'actualité et, cette année, nous avons approfondi la question et examiné ce qui peut être fait pour y remédier. Les données de cette année montrent un niveau toujours élevé de cette façon de lire les nouvelles (il s'agit de personnes qui déclarent éviter activement les nouvelles - parfois ou souvent) », indique le rapport du RISJ. Selon l’étude de l’Institut Reuters, parmi les personnes qui évitent les informations, près de quatre sur dix (39%) ne lisent pas les actualités sur la guerre en Ukraine, sur la politique nationale (38 %), sur les questions de justice sociale (31 %), les actualités criminelles (30 %) et les actualités sur les célébrités (28 %). Le nombre de ceux qui évitent les nouvelles sur la guerre en Ukraine (parmi ceux qui évitent les actualités) Les experts de RISJ avancent que ces données ne reflètent pas un manque d’intérêt pour l’Ukraine de la part des pays limitrophes. Il s’agit davantage de la volonté d’utiliser le temps de manière rationnelle ou de protéger sa santé mentale des atrocités de la guerre. Il est possible que les personnes interrogées de ces pays croient être déjà suffisamment informés sur l’Ukraine par le biais de tous les médias, y compris via les réseaux sociaux. [post_title] => Quels sont les pays qui évitent le plus les informations sur la guerre en Ukraine ? 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Les lieux de tournage sont disséminés dans toute l'Ukraine, de Lviv aux tranchées du Donbass; les protagonistes sont une jeune fille de 14 ans de Kharkiv qui travaille dans un pub, un membre du parlement ukrainien qui fait son service militaire, une patrouille de plage à Odessa, et bien d’autres avec des histoires inattendues. - Les épisodes du film sont tournés dans différents lieux le même jour, le 24 août 2022. Quelquefois on a l'impression que les prises de vue ont été faites par les personnages eux-mêmes. Comment se sont déroulés le tournage et le travail de l'équipe ? - Nous avons filmé nous-mêmes tous les personnages. Chaque personne a été filmée dans son cadre et son environnement. Par exemple, pour les tranchées de la région de Donetsk, le cameraman Yuriy Pupyrin est lui aussi un combattant. C'est un cameraman professionnel, mais il se bat au front maintenant. J'avais choisi les personnages non seulement parce que j’avais leur accord, mais aussi parce qu'ils sont intéressants et représentatifs de la partie active de notre société, en train de vivre les événements de l’indépendance. Il s'agit d'histoires intimes et de moments très personnels. - Combien de personnes ont travaillé sur l'ensemble des sujets ? - Au total, 11 caméramen ont participé au film; nous avons aussi inclus des images datant de 1991 [lorsque le drapeau ukrainien a été introduit pour la première fois dans la salle de session de la Verkhovna Rada – ndlr] de Jaroslav Kędzier, qui devient ainsi le 12ème caméramen. - Le choix des personnages du film a-t-il été fondé sur autre chose qu'une connaissance personnelle ? Par exemple, une fille de Kharkiv qui travaille dans un bar et promène son chien dans la ville ? - Il s'agit de la fille d'une connaissance d'un de mes très bons amis, l'un des fondateurs de Babylon13, Denys Vorontsov. Denys a créé une antenne permanente de Babylon13 à Kharkiv. Avec Dmytro Mohylenko, ils ont loué un espace, un appartement, et ont travaillé là-bas. C'est là que Vorontsov a rencontré les parents de la jeune Lisa. Nous l’avons choisie parce que nous voulions un éventail de personnes dispersées géographiquement, mais aussi d’âges variés. La jeune fille a 14 ans. Elle vit dans une ville qui, à l'époque, (et aujourd’hui encore), était en permanence en danger, attaquée par des missiles tous les jours. Mais la ville s'en est accommodée, s'y est habituée et continue de vivre, malgré tout. C'est un exemple qui le confirme. - L’un des personnages du film, l'ancienne députée et actuelle soldate Tetiana Chornovol, déclare dans un discours de félicitation à ses soldats qu'il s'agit du premier véritable jour de l'indépendance de l'Ukraine, car ce n'est qu'en 2022 que notre indépendance est vraiment assurée. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation ? - C'est ainsi qu'elle comprend cet événement. La guerre dure depuis des années, mais ce n'est que maintenant qu'elle a pris une proportion si grande, à grande échelle. Auparavant, il s'agissait d'une guerre sous diverses formes, culturelles, politiques et économiques. Chornovol est une militante depuis l’époque où elle était étudiante. Elle a participé à presque toutes les révolutions et a été députée avant de devenir militaire. Elle a donc une expérience unique dans tous les sens du terme. Son mari a été tué au combat, à l'Est, lorsque la guerre n'était pas encore nommée par son vrai nom. Elle parle donc de sa propre conception de l'indépendance. Il ne s'agit pas seulement d'une métaphore, et elle le dit de manière très convaincante. [readAlso title:" Lire aussi: "]   Les idées-clés du festival du cinéma ukrainien Docudays UA [/readAlso] Sur le fait que nous n'ayons plus à nous préoccuper de l'indépendance, je ne serais pas aussi catégorique. Vous voyez la situation : il y a un an, tout le monde s'attendait à ce que nous mettions fin à la guerre. Mais elle est toujours là, et nous avons compris qu'elle ne sera pas terminée rapidement. Mais je suis tout à fait d'accord avec Tetiana concernant la situation réelle de l’Ukraine, particulièrement en ce qui concerne ce type de guerre. Il s'agit d'une guerre totale, ce qui aurait pu arriver déjà en 2014. - Comment notre société a-t-elle évolué depuis l'invasion, ou même depuis l'Euromaidan de 2013 ? - Je dirais qu'il s'agit d'un mouvement constant. Hier comme aujourd'hui, nous continuons à tourner des documentaires, des courts métrages. Récemment, nous avons travaillé sur une série, comprenant 12 épisodes, et intitulée La position de l'Ukraine, dont les héros sont des militaires, des volontaires et d'autres personnes qui se sont retrouvées sur la ligne de front. Chaque épisode est consacré à une personne différente. Je peux dire que par rapport à ce qui s'est passé entre 2014 et 2017, la société s'est développée de manière très positive. Fondamentalement positive Cela est dû, bien sûr, à l'agression radicale de la Russie. La guerre est devenue un catalyseur lorsqu’il est devenu évident que le doute n’était plus possible. D'autre part, toutes ces années, à commencer par celle de la révolution dite de la Dignité, n'ont pas été inutiles, car elles nous ont permis de mûrir face aux épreuves et d'y réagir. L'ennemi s'est rendu compte de l’inanité de ses plans qui se sont avérés irréalisables. [readAlso title:" Lire aussi: "] Vingt jours de guerre : le documentaire de Mstyslav Tchernov sur la ville de Marioupol   [/readAlso] Nous avons également dû intégrer qu'il n'y avait pas d'autre solution que d'accepter le combat, pas seulement face à la vie, mais aussi face à la mort. Notre société a tellement mûri qu'elle n'a pas permis un autre choix à nos gouvernants. C'est ce que l'on pourrait appeler la naissance de la véritable indépendance, ancré dans nos esprits. Et c'est de cela que parlait Tetiana Chornovol. Je pense qu'il y a eu un changement très important dans la société. Pouvez-vous décrire en quelques mots le cinéma documentaire ukrainien ? De quoi s'agit-il ? En fait, il s'agit d'une véritable renaissance en Ukraine de ce genre de cinéma. L'année dernière, de nombreux documentaires ukrainiens ont été présentés dans des festivals internationaux. Cependant, bien qu'il s'agisse d’une formule qui permet à la démocratie de s’exprimer et qui peut être très réactive, le genre documentaire reste une industrie et une technologie. Nous ne pouvons pas nous permettre certaines choses, parce que nous n'avons pas la stabilité pérenne du documentaire ukrainien. Il me semble que les documentaires sont aujourd'hui le moyen le plus adéquat pour la société de communiquer sur les événements récents. 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Author: Tétiana Bots