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[post_content] => Volodymyr Tykhyi est un réalisateur ukrainien. Son documentaire Le jour d'indépendance a été sélectionné pour la compétition nationale du 20e festival du film Docudays. Le film raconte la vie de plusieurs personnes au cours d'une journée, le 24 août 2022. Les lieux de tournage sont disséminés dans toute l'Ukraine, de Lviv aux tranchées du Donbass; les protagonistes sont une jeune fille de 14 ans de Kharkiv qui travaille dans un pub, un membre du parlement ukrainien qui fait son service militaire, une patrouille de plage à Odessa, et bien d’autres avec des histoires inattendues. - Les épisodes du film sont tournés dans différents lieux le même jour, le 24 août 2022. Quelquefois on a l'impression que les prises de vue ont été faites par les personnages eux-mêmes. Comment se sont déroulés le tournage et le travail de l'équipe ? - Nous avons filmé nous-mêmes tous les personnages. Chaque personne a été filmée dans son cadre et son environnement. Par exemple, pour les tranchées de la région de Donetsk, le cameraman Yuriy Pupyrin est lui aussi un combattant. C'est un cameraman professionnel, mais il se bat au front maintenant. J'avais choisi les personnages non seulement parce que j’avais leur accord, mais aussi parce qu'ils sont intéressants et représentatifs de la partie active de notre société, en train de vivre les événements de l’indépendance. Il s'agit d'histoires intimes et de moments très personnels. - Combien de personnes ont travaillé sur l'ensemble des sujets ? - Au total, 11 caméramen ont participé au film; nous avons aussi inclus des images datant de 1991 [lorsque le drapeau ukrainien a été introduit pour la première fois dans la salle de session de la Verkhovna Rada – ndlr] de Jaroslav Kędzier, qui devient ainsi le 12ème caméramen. - Le choix des personnages du film a-t-il été fondé sur autre chose qu'une connaissance personnelle ? Par exemple, une fille de Kharkiv qui travaille dans un bar et promène son chien dans la ville ? - Il s'agit de la fille d'une connaissance d'un de mes très bons amis, l'un des fondateurs de Babylon13, Denys Vorontsov. Denys a créé une antenne permanente de Babylon13 à Kharkiv. Avec Dmytro Mohylenko, ils ont loué un espace, un appartement, et ont travaillé là-bas. C'est là que Vorontsov a rencontré les parents de la jeune Lisa. Nous l’avons choisie parce que nous voulions un éventail de personnes dispersées géographiquement, mais aussi d’âges variés. La jeune fille a 14 ans. Elle vit dans une ville qui, à l'époque, (et aujourd’hui encore), était en permanence en danger, attaquée par des missiles tous les jours. Mais la ville s'en est accommodée, s'y est habituée et continue de vivre, malgré tout. C'est un exemple qui le confirme. - L’un des personnages du film, l'ancienne députée et actuelle soldate Tetiana Chornovol, déclare dans un discours de félicitation à ses soldats qu'il s'agit du premier véritable jour de l'indépendance de l'Ukraine, car ce n'est qu'en 2022 que notre indépendance est vraiment assurée. Êtes-vous d'accord avec cette affirmation ? - C'est ainsi qu'elle comprend cet événement. La guerre dure depuis des années, mais ce n'est que maintenant qu'elle a pris une proportion si grande, à grande échelle. Auparavant, il s'agissait d'une guerre sous diverses formes, culturelles, politiques et économiques. Chornovol est une militante depuis l’époque où elle était étudiante. Elle a participé à presque toutes les révolutions et a été députée avant de devenir militaire. Elle a donc une expérience unique dans tous les sens du terme. Son mari a été tué au combat, à l'Est, lorsque la guerre n'était pas encore nommée par son vrai nom. Elle parle donc de sa propre conception de l'indépendance. Il ne s'agit pas seulement d'une métaphore, et elle le dit de manière très convaincante. [readAlso title:" Lire aussi: "] Les idées-clés du festival du cinéma ukrainien Docudays UA [/readAlso] Sur le fait que nous n'ayons plus à nous préoccuper de l'indépendance, je ne serais pas aussi catégorique. Vous voyez la situation : il y a un an, tout le monde s'attendait à ce que nous mettions fin à la guerre. Mais elle est toujours là, et nous avons compris qu'elle ne sera pas terminée rapidement. Mais je suis tout à fait d'accord avec Tetiana concernant la situation réelle de l’Ukraine, particulièrement en ce qui concerne ce type de guerre. Il s'agit d'une guerre totale, ce qui aurait pu arriver déjà en 2014. - Comment notre société a-t-elle évolué depuis l'invasion, ou même depuis l'Euromaidan de 2013 ? - Je dirais qu'il s'agit d'un mouvement constant. Hier comme aujourd'hui, nous continuons à tourner des documentaires, des courts métrages. Récemment, nous avons travaillé sur une série, comprenant 12 épisodes, et intitulée La position de l'Ukraine, dont les héros sont des militaires, des volontaires et d'autres personnes qui se sont retrouvées sur la ligne de front. Chaque épisode est consacré à une personne différente. Je peux dire que par rapport à ce qui s'est passé entre 2014 et 2017, la société s'est développée de manière très positive. Fondamentalement positive Cela est dû, bien sûr, à l'agression radicale de la Russie. La guerre est devenue un catalyseur lorsqu’il est devenu évident que le doute n’était plus possible. D'autre part, toutes ces années, à commencer par celle de la révolution dite de la Dignité, n'ont pas été inutiles, car elles nous ont permis de mûrir face aux épreuves et d'y réagir. L'ennemi s'est rendu compte de l’inanité de ses plans qui se sont avérés irréalisables. [readAlso title:" Lire aussi: "] Vingt jours de guerre : le documentaire de Mstyslav Tchernov sur la ville de Marioupol [/readAlso] Nous avons également dû intégrer qu'il n'y avait pas d'autre solution que d'accepter le combat, pas seulement face à la vie, mais aussi face à la mort. Notre société a tellement mûri qu'elle n'a pas permis un autre choix à nos gouvernants. C'est ce que l'on pourrait appeler la naissance de la véritable indépendance, ancré dans nos esprits. Et c'est de cela que parlait Tetiana Chornovol. Je pense qu'il y a eu un changement très important dans la société. Pouvez-vous décrire en quelques mots le cinéma documentaire ukrainien ? De quoi s'agit-il ?
En fait, il s'agit d'une véritable renaissance en Ukraine de ce genre de cinéma. L'année dernière, de nombreux documentaires ukrainiens ont été présentés dans des festivals internationaux. Cependant, bien qu'il s'agisse d’une formule qui permet à la démocratie de s’exprimer et qui peut être très réactive, le genre documentaire reste une industrie et une technologie. Nous ne pouvons pas nous permettre certaines choses, parce que nous n'avons pas la stabilité pérenne du documentaire ukrainien. Il me semble que les documentaires sont aujourd'hui le moyen le plus adéquat pour la société de communiquer sur les événements récents. Ils sont devenus la forme culturelle la plus populaire dans le pays pour communiquer.
[post_title] => Volodymyr Tykhyi: « En Ukraine, le documentaire est devenu la forme culturelle la plus populaire pour communiquer"
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[post_content] => Le 20e festival international du film documentaire sur les droits de l'homme Docudays se déroulera à Kyiv du 2 au 8 juin. « Nous ne devons pas nous contenter de nous abriter dans les sous-sols, il faut aussi se développer et s'améliorer », disent ses organisateurs. Le 2 juin débutera à Kyiv le 20e festival international du film documentaire sur les droits de l'homme Docudays. Ce festival existe depuis 2003, mais son format actuel a été défini en 2008. Aujourd'hui, Docudays inclut des films en compétition et hors compétition, dont la moitié sont ukrainiens. Il comporte des compétitions nationales et internationales, des longs et des courts métrages, de nombreuses discussions publiques, un programme industriel et bien d'autres événements importants pas seulement pour le secteur du film documentaire. La plupart des films du programme Docudays ont déjà été présentés en avant-première et projetés dans des festivals célèbres du monde entier et ont été récompensés à Sundance, à la Berlinale, au One World Festival, au Luxembourg Film Festival, etc. Le programme complet est disponible en cliquant ici, et les informations sur les billets, y compris pour le visionnage en ligne, sont disponibles sur le site web des Docudays. Roman Bondartchouk, directeur artistique du festival, explique que cette année, en raison de l'invasion russe à grande échelle, il ne se tient pas à ses dates habituelles, généralement plus tôt dans le printemps. Le thème-clé du festival est « Image du futur" ». Aujourd'hui, l'image principale pour les Ukrainiens est la victoire de l'Ukraine dans la guerre, avec la punition des criminels de guerre qui doit suivre. Et dans le futur, il y a bien d'autres choses qu'on peut imaginer dès maintenant : la reconstruction du pays, les réparations, etc., précise le directeur artistique. A chacun son image du futur Les visuels du festival de cette année ont été créés sous la forme d'une page blanche, comme pour vous inviter à contribuer, à dessiner ou à écrire votre propre image de l'avenir. En collaboration avec le concepteur du festival, l'équipe s'est inspirée de la vitrine d'une imprimerie de Kyiv, où était accroché un T-shirt avec un échantillon proposant différents formats d'impression : 10x15, 20x30... C'était une incarnation artistique du choix à faire, tous les jours, et des options qui existent.
« C'est intéressant que les gens aient déjà commencé à interagir avec notre affiche dans les rues de la ville... Les gens dessinent des fleurs, appellent à démolir une construction qui les dérange, proposent des offres d'emploi et même collent des publicités de magiciens et de sorciers. Nous sommes très inspirés par ces interactions dans les rues de la ville », explique Roman Bondartchouk. La vidéo du festival a été créée par le réalisateur de films d'animation Mykyta Lyskov et le compositeur Anton Baibakov. La bande-annonce raconte également l'histoire d'une page blanche remplie de multiples associations. Elles sont variables et dépendent de l'expérience du spectateur. Les uns peuvent imaginer une vue depuis la fenêtre d'un train, les autres peuvent penser aux tranchées, à une évacuation ou même à des vacances à la plage. La séquence sonore créée par Baibakov a ajouté de la sentimentalité à la vidéo et une vision du moment où tous les trains relieront enfin l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières de 1991. À la mémoire de Viktor Onysko L'un des programmes hors compétition du festival sera dédié à la mémoire du directeur du montage Viktor Onysko, mort au combat lors de l'invasion russe à grande échelle près de Soledar. Depuis longtemps, Onysko avait crée des vidéos de programmes pour Docudays, et sa femme Olga Birzul, ancienne coordinatrice de projets du festival, coordonne aujourd'hui la section intitulée « Transition de montage ». Les mises à jours de la guerre « Cette année, le festival a dû faire preuve de force et d'ingéniosité », déclare Roman Bondartchouk. L'année dernière, l'équipe a dû commander un générateur, équiper des abris anti-bombes, installer Starlink, développer un système d'horaire flexible afin que la session puisse se poursuivre si elle était interrompue par un raid aérien, et bien d'autres choses qui, les années précédentes, n'étaient même pas imaginables. « Le plus important, c'est que le festival ait lieu, qu'on ne change pas nos besoins d'apprendre sur ce monde, de voir de nouveaux films. C'est aussi notre part de résistance. Nous ne devons pas seulement nous abriter dans les sous-sols, mais aussi progresser et nous améliorer », ajoute Bondartchouk. [readAlso title:" Lire aussi: "] Les films ukrainiens « 20 Jours à Mariupol » et « Le Serment de Pamfir » figurent parmi les lauréats du Festival de Cleveland [/readAlso] Daria Bassel, directrice de la plateforme industrielle DOCU/PRO, se souvient des premières tentatives du festival pour créer un espace de cinéma documentaire de qualité : « Quand nous avons lancé la compétition nationale, il n’y avait que des courts métrages. Il n'y avait tout simplement pas assez de longs métrages pour en faire une compétition... Au fil du temps, les courts métrages se sont transformés en longs métrages. On avance, malgré tout ». Yuliya Kovalenko, directrice de la programmation du festival, rappelle que les dernières années ont aussi apporté leurs propres défis : « Je me souviens comment au moment de la pandémie de 2020, nous avons réussi à passer au format en ligne en littéralement un mois, et ce qui semblait impossible, et nous l'avons fait ». La première du film qui ouvrira la 20e édition, Nous ne nous éteindrons pas (Ми не згаснемо) d'Alisa Kovalenko, a eu lieu à la Berlinale de cette année. Il a déjà été projeté dans de nombreux festivals internationaux. « Ce choix, c'est tout un symbole, car il traite également de la résistance et de la manière dont nous rêvons de l'avenir », précise la directrice générale du festival.
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[post_content] => Avant 2022, l'Ukraine avait misé sur l'éolien et le solaire, qui représentaient 9% de sa production d'énergie. L'agression russe a détruit une grande part de ces capacités, car les plus grands sites de production sont situés dans des zones de combat ou des territoires occupés. Malgré ces pertes, l'Ukraine a adopté une loi pour développer de nouveaux sites de production d'énergies renouvelables. Pour échapper à sa dépendance vis-à-vis du gaz et pétrole russe, l'Ukraine a pris le virage des énergies alternatives. En 2014, la part totale de l'énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie était de 4 %. En 2020, le chiffre était passé à 9 %. C'est-à-dire qu'en 6 ans, la quantité d'énergie « verte » produite avait doublé, selon l'Agence nationale pour l'efficacité énergétique et les économies d'énergie. En 2019, l'Ukraine est entrée dans le top 10 des pays ayant le taux de développement des énergies renouvelables le plus élevés. La même année, dans le classement Climatescope, le pays a pris la 8ème place parmi 104 pays en termes d'attractivité pour les investissements dans ce secteur. Dès l'année suivante, le pays est entré dans le top cinq des pays européens en termes de taux de développement de l'énergie solaire. La place de l'Ukraine dans le classement n'a cessé d'augmenter. L'invasion à grande échelle du 24 février 2022 a mis un coup de frein à ce développement. Quand la guerre a éclaté Depuis lors, la Russie a détruit ou endommagé environ 90 % des centrales éoliennes en Ukraine : les deux tiers des éoliennes ne fonctionnent pas. Le ministre ukrainien de l'Énergie, Herman Galushchenko, l'a constaté lors de la conférence de Lugano. Au moins 30% des centrales solaires ont été détruites ou capturées par l'armée russe : Stanislav Ignatiev, PDG de Solar Generation, constate la destruction de 100% de la capacité de production des centrales solaires dans la région de Kharkiv qui dans les premiers mois de l'invasion a subi des pertes considérables en raison de l'occupation russe et continue d'être soumise à des bombardements quotidiens. Selon l'analyse, environ 280 MW (soit 24%) de la capacité installée par des investisseurs privés a été tout simplement détruite. Le principal problème est que la grande majorité des entreprises de production d'énergie verte sont situées dans des lieux de combats. Leur emplacement est déterminé par les caractéristiques climatiques et économiques de ces régions. Les meilleures conditions naturelles se trouvaient dans les régions de Zaporijjia, Dnipro, Mykolayv et Kharkiv, c'est-à-dire dans le sud et l'est de l'Ukraine : précisément là où la guerre fait rage et où les bombardements sont intenses. [readAlso title:" Lire aussi: "] Qu’est-ce qui ne va pas avec l’idée allemande de transporter de l’hydrogène vers l’Europe par l’Ukraine [/readAlso] Selon Andriy Konechenkov, le président du conseil d'administration de l'Association ukrainienne de l'énergie éolienne, au début de 2022, se sont les regions de Dnipro (1 350,06 MW), Kherson (1 139,65 MW) et Mykolayv (1 121,16 MW) ) qui étaient les leaders parmi les 24 régions d'Ukraine en termes de capacité installée de production d'énergie renouvelable. Ils représentaient plus de 37 % de toutes les capacités en Ukraine. Une partie importante de ces régions est actuellement sous occupation russe. Pertes des plus grandes capacités La plus grande centrale éolienne d'Ukraine, qui fait aussi partie des cinq plus grandes centrales éoliennes terrestres d'Europe centrale et orientale, est celle de Botiyiv. Elle est situé près du village de Primorsky Posad, dans la région de Zaporijjia. Aujourd'hui, les occupants russes ont installé leur base militaire dans cette localité, de sorte que le gouvernement ukrainien n'a aucun contrôle sur les installations et perd une part importante d'énergie. Auparavant, grâce à 65 turbines, le parc éolien de Botiyiv fournissait de l'électricité au sud de la région de Zaporijjia, et jusqu'en 2014, aussi à une partie de la Crimée. La situation n'est pas meilleure avec l'énergie solaire. L'une des plus grandes centrales solaires ukrainiennes - SES Tokmak Solar Energy - est située dans la ville de Tokmak, aussi à Zaporijjia. La ville est sous occupation russe depuis les premiers jours de l'invasion à grande échelle. La station avait une capacité de 50 MW, ce qui était suffisant pour environ 4 districts de la région, et occupait une superficie de 96,4 hectares. Un autre grand projet, qui est actuellement celui ayant la plus grande capacité en Ukraine, est la centrale de Pokrovsk dans le district de Nikopol, situé dans la région de Dnipro. La puissance de cette centrale est suffisante pour fournir de l'électricité à 200 000 foyers : la station est constituée de 840 000 panneaux solaires implantés sur 437 hectares. [readAlso title:" Lire aussi: "] L’Ukraine se prépare à exporter de l’électricité vers l’Europe [/readAlso] Nikopol n'a pas été occupée, mais cette ville sur le fleuve Dnipro est probablement la plus exposée aux bombardements russes de toute sa région. C'est aussi le cas de la plus ancienne et la plus grande centrale hydroélectrique DniproHES-1 dans la ville de Zaporijjia avec une capacité de 1578,6 MW. Le 16 décembre, à la suite des bombardements russes, quand l'occupant a tiré plus de 20 missiles sur la ville, cette installation a subi d'importantes destructions. Serhiy Shulzhenko, chercheur de premier plan à l'Institut de l'énergie générale de l'Académie nationale des sciences d'Ukraine, a expliqué à Tyzhden qu'il existe la possibilité de construire davantage de centrales d'énergie verte pour remplacer celles détruites ou occupées, y compris éolienne et solaire. Mais elles ne permettrons pas au pays de devenir autosuffisant. La perte de capacité incite les acteurs de l'industrie en Ukraine à étendre leurs activités à l'étranger, en particulier en Roumanie, explique Oleksandr Selishchev, PDG de DTEK VDE, le plus grand investisseur privé dans le secteur de l'énergie en Ukraine. Selon lui, la perte de contrôle de la production dans les territoires temporairement occupés oblige Ukrenergo, la compagnie nationale d'électricité, à payer aux producteurs des sommes qui les permettent uniquement de régler leur TVA. Selon l'analyse d'Ivan Bondarchuk, membre du Conseil du Comité de la Chambre des comptes d'Ukraine, la production de l'année dernière a chuté d'environ 20 à 25 % de mars à juin, et en juillet, la part a légèrement augmenté pour atteindre 38,7 %. De plus, en raison de l'invasion, la consommation d'électricité en Ukraine a naturellement chuté, tandis que la production de centrales solaires a augmenté de façon saisonnière en été. Les contrôleurs ont été contraints de limiter la production. Ukrenergo aurait dû compenser les pertes, mais ne l'a pas fait en raison de problèmes techniques en temps de guerre et d'un manque de fonds. Quelles sont les prochaines étapes ? Actuellement, la situation est telle que, malgré les victoires importantes des forces armées ukrainiennes sur le front, il ne sera possible d'évaluer les dégâts et d'entreprendre la reconstruction qu'après la libération totale de territoires occupés. Bien que les frappes sur les sous-stations électriques ont diminué par rapport à l'automne 2022, comme le note S. Shulzhenko, les prévisions dépendent du nombre de missiles qui tomberont encore sur les terres ukrainiennes dans l'avenir. Dans le même temps, malgré cet avenir incertain, les efforts pour rendre le secteur énergétique ukrainien plus vert se poursuivent. Le 3 mai, le président Volodymyr Zelensky a signé une loi sur la création du Fonds d'État pour la dé-carbonisation et la transformation éco-énergétique. Les mesures prévues par cette loi doivent permettre d'augmenter l'efficacité énergétique et d'attirer des fonds étrangers dans ce domaine. [readAlso title:" Lire aussi: "] Faire d’une pierre deux coups. Est-il possible de vaincre la pauvreté et d’effectuer une transition écologique en même temps ? [/readAlso] Récemment (le 23 mai) l'Ukraine et l'Allemagne ont lancé un projet d'une valeur de 2 millions d'euros « Sources d'énergie renouvelables pour une Ukraine stable - R2U » en mettant l'accent sur la reconstruction « verte » de l'industrie énergétique ukrainienne. Dans le cadre de ce projet, dans un premier temps, 5 700 panneaux solaires d'une capacité totale d'environ 2 MW arriveront en Ukraine. Ils seront répartis entre 20 communautés sélectionnées et leurs infrastructures critiques. Kyiv espère le soutien de ses partenaires pour la diversification de l'approvisionnement en électricité qui devient vitale, vu les attaques russes qui ne s’arrêtent pas. La guerre en Ukraine encourage les pays développés à accroître la production d'énergie verte, alors que les prix du pétrole et du gaz a flambé. Selon l'AIE, la sécurité et la stabilité des prix des énergies renouvelables produites localement sont devenues si attrayantes pour les gouvernements que les énergies renouvelables deviendront la principale source d'électricité au monde au cours des trois prochaines années. Au cours des cinq prochaines années, le niveau d'investissement devrait augmenter de 30 % par rapport à ce qui était encore prévu il y a un an. L'Ukraine a un potentiel non seulement pour remplacer les installations énergétiques détruites ou occupées, mais aussi pour devenir un exportateur d'énergie après la guerre, soutenant les efforts de dé-carbonisation et renforçant la sécurité énergétique de l'UE. En 2015, l'IRENA a enquêté sur le secteur des énergies renouvelables en Ukraine. Le potentiel total d'énergie éolienne à cette époque a été évalué entre 16 GW et 24 GW. Aujourd'hui, la reconstruction du secteur se concentrera évidemment sur les dommages causés pour restaurer et fournir l'accès à l'énergie aux citoyens. Cependant, les efforts pour développer les énergies renouvelables devraient être une priorité dans la reconstruction d'après-guerre.
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[post_content] => Les dirigeants des Etats-Unis et de l'OTAN sont à la recherche d'un nouveau modèle de sécurité, et actuellement le modèle dont on parle le plus est le modèle israélien. Aujourd'hui, le « modèle israélien de garanties de sécurité » signifie la fourniture d'armes et de technologies militaires occidentales à long terme. « Dans un avenir proche, il pourrait être formé et signé lors du sommet de l'OTAN en juillet, et les États-Unis se porteraient garants du respect des conditions promises », écrit le Wall Street Journal. Dans le contexte des nouvelles sur la contre-offensive et de l'attention portée aux événements de Bakhmout, les partenaires ukrainiens ont commencé à discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine et de sa capacité à contrer l'agresseur. En particulier, la discussion porte sur l'adaptation du modèle israélien au contexte ukrainien. Le président polonais Andrzej Duda a déclaré dans une interview au Wall Street Journal que le transfert d'armes et de technologies de pointe sera prioritaire dans l'accord sur la sécurité de l'Ukraine basé sur le modèle israélien. [readAlso title:" Lire aussi: "] L’Organisation du Traité d’indifférence collective. Comment le bloc de Tachkent qui se voulait une « alternative à l’OTAN » s’est avéré être un village Potemkine [/readAlso] Selon des responsables occidentaux familiers des négociations, cet accord serait lié à l'avancement de l'Ukraine vers une future adhésion à l'OTAN, mais ne ferait pas de cette dernière une partie prenante d’un conflit avec la Russie. « Les discussions sur cette question sont en cours en ce moment », a déclaré Andrzej Duda. Il n'a pas précisé quelles armes ou technologies pourraient être transférées à l'Ukraine dans le cadre de cet accord. Dans le même temps, Joe Biden a récemment déclaré que les États-Unis soutiendraient la formation de pilotes ukrainiens sur le F-16. Il s'agit d'une étape importante pour l'envoi potentiel d'avions de chasse en Ukraine. Les pourparlers sur cet accord ont commencé à un moment où le soutien occidental à Kyiv augmentait, y compris la livraison de chars, de systèmes de défense aérienne américains et allemands de haute qualité et une production accrue d'obus et de munitions. « Une partie des milliards de dollars d'aide militaire occidentale visent à garantir que l'Ukraine, et non la Russie, détermine son avenir », souligne WSJ. [readAlso title:" Lire aussi: "] La victoire de l’Ukraine entraînera un désaccord entre ses amis [/readAlso] Selon le président polonais, Joe Biden a discuté du concept du modèle israélien lors de sa dernière visite en Pologne. Il devrait également figurer à l'ordre du jour du sommet de l'Otan à Vilnius en juillet prochain. L'accord de sécurité serait basé sur une proposition connue sous le nom de Traité de sécurité de Kyiv. Il pourrait être signé après le sommet, ont déclaré au WSJ des responsables proches des négociations. « Un représentant de l'Administration américaine a déclaré que la discussion sur le modèle israélien était apparue comme un moyen de résoudre les principaux problèmes de sécurité de l'Ukraine, reconnaissant que cette dernière n'atteindrait pas rapidement son adhésion à l'OTAN. Mais même s'il est basé sur le modèle de sécurité israélien, selon ce responsable, les contours de l'accord de défense avec l'Ukraine restent flous », notent les auteurs d'article. Bien qu'Israël ne soit pas membre de l'OTAN et que les États-Unis ne soient liés par aucune exigence, il reste l'un des partenaires les plus stables de Washington au Moyen-Orient. Israël est également le plus grand bénéficiaire de l'aide étrangère américaine depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans le dernier accord, les États-Unis s'engagent à fournir au pays 38 milliards de dollars d'aide militaire entre 2019 et 2028. [readAlso title:" Lire aussi: "] Zelensky en Pologne : une visite sur l’avenir [/readAlso] L'accord de Kyiv vise à convaincre Vladimir Poutine qu'il n'y a aucun espoir d'affaiblir le soutien américain et européen à l'Ukraine. « La Russie doit comprendre aujourd'hui que l'Ukraine a ces garanties de sécurité et qu'elles ne seront pas perdues avec le temps ou avec la lassitude de l'Occident », a déclaré Andrzej Duda. Il a souligné que la proposition n'était pas liée à un quelconque engagement de l'Ukraine en faveur de la paix ou de négociations avec Moscou. Les États-Unis seraient le principal garants de l'accord impliquant les membres européens de l'OTAN. Comme l'écrit le WSJ en citant des sources, le concept du modèle israélien a été développé pour la première fois en septembre par Andriy Yermak et l'ancien chef de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen. Les parties au traité sur les garanties de sécurité devraient être les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France. Fabrice Pothier, ancien assistant de Rasmussen, a déclaré au WSJ que le succès de l'accord dépendait des détails. « Le traité doit être suffisamment contraignant pour être crédible, sinon les Russes ne le prendront pas au sérieux, cela ne les dissuadera pas et cela n'empêchera pas une autre guerre », a-t-il déclaré.
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