Array ( [0] => WP_Post Object ( [ID] => 4648 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-06-08 15:29:30 [post_date_gmt] => 2023-06-08 15:29:30 [post_content] => Selon l'Institut international d'études stratégiques (IISS), la Chine et la Corée du Nord peuvent profiter de fait que la dissuasion nucléaire, en quelque sorte, a favorisé la Russie dans la guerre contre l’Ukraine. Le risque d'une confrontation nucléaire avec la Russie a probablement été le facteur le plus important de la non-participation de pays de l’OTAN à la guerre en Ukraine. Toutefois, il est possible que ce même facteur de dissuasion nucléaire joue en faveur de la Chine et de la Corée du Nord dans leurs tentatives d'ébranler l'ordre mondial. C'est ce qui ressort de l'évaluation de la situation sécuritaire dans la région Asie-Pacifique, publiée par l'Institut international d'études stratégiques (IISS), un centre de recherche britannique sur les conflits militaires et politiques. Cette étude a été publiée le 2 juin, à la veille de la conférence sur la sécurité en Asie Shangri-La Dialogue (SLD), qui a eu lieu les 3 et 4 juin. Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, était présent lors de la conférence. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et le ministre chinois de la Défense, Li Shangfu, ont également participé à la réunion. L’étude contient une section spéciale sur l’impact de la guerre en Ukraine sur l’équilibre des pouvoirs dans la région Asie-Pacifique. Les chercheurs ont conclu que l’efficacité relative du chantage nucléaire de Poutine est devenue un défi qui a des implications stratégiques pour la sécurité en Asie. « Malgré que la guerre en Ukraine se déroule avec des armes conventionnelles, elle a provoqué de nombreuses questions sur le nucléaire, et cela a des implications pour la région Asie-Pacifique. Les menaces réitérées de terrorisme nucléaire de Moscou ont créé un précédent inquiétant, contrastant à l’approche relativement responsable de l’Union soviétique en matière de doctrine nucléaire. La menace d’un affrontement nucléaire avec la Russie a été prononcée par le président russe Vladimir Poutine à la veille de l’invasion. C’était probablement le principal facteur de la non-participation de pays de l’OTAN à la guerre en Ukraine. En ce sens, la dissuasion nucléaire a favorisé la Russie. Il convient toutefois de noter que personne n'a empêché l'Ukraine d'attaquer des cibles militaires en Russie, ce qui n'a pas empêché l'OTAN et d'autres organisations de fournir des systèmes d'armes de plus en plus puissants aux forces ukrainiennes, bien qu'avec prudence », lit-on dans le document. [readAlso title:" Lire aussi: "]  La matraque nucléaire de Poutine : des mythes et la réalité  [/readAlso] Bien que la Chine manifeste son opposition à tous recours ou à la menace d’armes nucléaires, la vraie position du Pékin n’est pas claire. « D’une manière générale, il est possible de considérer l’agression russe [contre l'Ukraine] comme un élément d’un défi plus vaste contre l’ordre mondial actuel, créé par la « triple entente » d’États autoritaires limitrophes – la Chine, la Corée du Nord et la Russie », précisent les chercheurs. « Ce bloc qui se forme est d’autant plus dangereux que les trois États possèdent des armes nucléaires... La Russie a créé un précédent en Ukraine. Dans une crise ou une guerre future, la Chine et la Corée du Nord chercheront à recourir à leurs propres menaces nucléaires, pour prévenir l’intervention d’une tierce partie. Pour la Chine, ceci donne des ouvertures complémentaires au sujet de Taïwan qui, ainsi que l’Ukraine, ne bénéficie d’aucune garantie de sécurité officielle de la part des États-Unis. En général, l’élan de la guerre a favorisé un rapprochement non seulement entre la Russie et la Chine, mais aussi entre la Russie et la Corée du Nord. En décembre 2022, Washington a accusé Pyongyang de fournir des armes au groupe Wagner, une société paramilitaire privée qui opère en Ukraine ». [readAlso title:" Lire aussi: "] Serhiy Korsunsky : « Nous avons un ennemi, le Japon en a trois »   [/readAlso] Les experts ont conclu que les menaces nucléaires de la Russie à l’encontre de l’Ukraine auraient pu causer des doutes accrus quant à la pertinence de la dissuasion nucléaire élargie des États-Unis dans la région Asie-Pacifique. Et les premiers signes qui en ressortent sont très parlants. « En janvier 2023, Yoon Suk Yeol est devenu le premier dirigeant coréen qui a publiquement averti que Séoul pourrait développer ses propres armes nucléaires dans une situation critique. Il convient de traiter l’inquiétude de Séoul avant tout comme une réponse stratégique au programme nucléaire de la Corée du Nord et à ses capacités en matière de missiles balistiques. Toutefois, le jeu nucléaire de la Russie et l'érosion des tabous nucléaires ajoutent une pression supplémentaire au régime mondial de non-prolifération, y compris en Asie du Nord-Est », lit-on dans l’analyse. 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Andriy Klymenko, chef du groupe de surveillance de l'Institut d'études stratégiques de la mer Noire, qui observe les mouvements des navires marchands transportant des marchandises russes, explique pour The Ukrainian Week/Tyzhden.fr comment se déroulent ces opérations. « Les transbordements de pétrole ou de produits raffinés se produisent tous au même endroit, dans le golfe Laconique, situé au large des côtes grecques », explique M. Klymenko. [readAlso title:" Lire aussi: "] Comment le pétrole russe parvient aux pays qui soutiennent les sanctions   [/readAlso] La Grèce, de son côté, profite des lacunes de la réglementation pour laisser faire. « Mais les opérations de transbordement d'un navire à un autre ont lieu en dehors des eaux territoriales. Leurs eaux Grecques sont étroites. Alors que dans la majorité de cas cette zone s’étend sur 12 milles, la Grèce ne dispose que de 6 milles, parce qu'il y a beaucoup d'îles, avec la Turquie à proximité, et Athènes y mène une politique prudente. En d'autres termes, il est possible d'immobiliser un navire par le biais de la défense maritime, si le navire se trouve dans les eaux territoriales, ce n'est pas difficile à faire. Mais s'il se trouve à l'extérieur, le mécanisme est différent », précise M. Klymenko. Dans le même temps, les navires se trouvent toujours dans la zone économique exclusive de la Grèce, et celle-ci pourrait au moins réagir aux risques environnementaux découlant de telles activités. « Du point de vue du droit maritime, les Grecs devraient au moins comprendre que le transbordement d'énormes volumes de ces produits est une opération dangereuse pour l'environnement. Et ils devraient prendre des mesures. Ils pourraient adresser des avertissements à la radio, des avertissements écrits aux armateurs, et aux capitaines de ces pétroliers », estime le chercheur. De plus, une nouvelle zone de transbordement de navire à navire est en train d'émerger en mer Noire : « Si vous tracez une ligne droite entre la petite ville turque de Sinop et Novorossiysk (un port de commerce russe sur la mer Noire – ndlr), vous verrez apparaître une nouvelle zone de transbordement à peu près à mi-chemin. Parce que c'est rentable, c'est efficace, c'est une rotation plus rapide des navires. Cette zone est visible pendant deux ou trois jours, voire une semaine, lorsque les conditions météorologiques sont bonnes et que le signal [des navires] est reçu ». [readAlso title:" Lire aussi: "]  Comment la Russie entraîne l’Afrique dans un engrenage de dépendance économique  [/readAlso] Andriy Klymenko indique que les exportations de pétrole russe n'ont cessé de croitre au cours des deux derniers mois. « La diminution des expéditions vers l'UE en avril-mai a été suivie d'une augmentation significative qui a presque atteint le niveau de janvier 2023 : 1 122 192 tonnes en 20 jours de mai. La croissance en avril 2023 a été de 68,2 %, et en 20 jours de mai de 40,0 % par rapport au mois précédent », précise-t-il. Contrairement à ce qui se passait en mars 2023, où le pétrole russe n'a pu être exporté qu'au moyen d'opération de transbordement, en mai 2023, il a été livré à deux ports appartenant à des pays de l'UE : les Pays-Bas et l'Espagne (transporté par des navires-citernes grecs). Alors qu'en mars 2023, un seul des pétroliers violant l'embargo appartenait à une société enregistrée dans un pays de l'UE (la Grèce), en avril, 4 pétroliers ont violé l'embargo, et au cours des 20 premiers jours de mai, 5 pétroliers appartenant à des armateurs grecs ont contrevenu au régime des sanctions. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Comment la Russie évite les restrictions commerciales  [/readAlso] « Ainsi, le respect de l'embargo de l'UE et du G7 sur les importations de pétrole brut russe par voie maritime en provenance de la mer Noire dépend presque entièrement de la capacité du gouvernement grec à contrôler les actions des armateurs du pays et les transbordements effectués dans le golfe Laconique, qui est situé en dehors des eaux territoriales, mais tout de même dans la zone économique maritime exclusive de ce pays », conclut M. Klymenko. 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Le président Volodymyr Zelensky a réussi à changer de chef de cabinet (le Bureau présidentiel), de premier ministre, de procureur général (deux fois), à démettre son « ami d'enfance » Ivan Bakanov qui était à la tête du Service de sécurité de l'Ukraine (SBU) et à procéder à un certain nombre d'autres licenciements moins visibles. Ces décisions ont été prises dans des circonstances et avec des motivations différentes, mais il y a un point commun. Tous ceux qui ont été écartés du pouvoir sous l'ère Zelensky étaient auparavant trop visibles dans les médias. Certains ont joué le rôle de fusible, recueillant le maximum de critiques. Lorsque le niveau de mécontentement a atteint un maximum qui menaçait la réputation du président, des démissions ont été annoncées, donnant l'impression que le gouvernement répondait à la demande de l'opinion publique. Les anciens procureurs Ruslan Riaboshapka et Iryna Venediktova, le chef de SBU Ivan Bakanov déjà cité et le gouvernement entier d'Oleksiy Honcharuk ont fait l'objet de démissions dans ces circonstances. [readAlso title:" Lire aussi: "] Le monde après Zelensky: une catastrophe qui n’arrivera pas   [/readAlso] Il existe un autre type de départs. Un membre de l'équipe de Zelensky est presque certainement voué au licenciement s'il donne des signes d'aptitude à la politique. Cela s'est produit une fois avec le très controversé premier chef du Bureau présidentiel Andriy Bohdan, et récémment, avec l'influent chef adjoint du même bureau, Kyrylo Timochenko. Au sein du pouvoir actuel, une seule personne peut être considérée comme un véritable homme politique : le président Volodymyr Zelensky. Une personne fait tout de même exception à la règle : l'actuel chef du bureau du président Andriy Yermak. Il s'agit d'une personne proche de Zelensky depuis l'époque où il n'était pas encore en politique. Il est devenu à plusieurs reprises l'objet de l'attention des médias et a même été la figure principale d'un scandale d'espionnage, avec l'échec d'une opération spéciale visant à attirer dans un piège des militants de la milice russe « Wagner », en 2021. Il lui est reproché d'avoir prévenu le président du Bélarus, ce qui a entraîné la fuite des miliciens qui se trouvaient dans ce pays. [readAlso title:" Lire aussi: "]   Sociologue : « L’autoritarisme serait suicidaire pour les élites politiques ukrainiennes » [/readAlso] Andriy Yermak peut aussi se voir repprocher son penchant pour l'auto-promotion. Le « groupe Yermak-McFaul pour l'élaboration des sanctions contre la Russie » en est un exemple. Il s'agit d'un groupe de travail qui prépare chaque nouveau paquet de sanctions, et qui est régulièrement mentionné dans la presse, sans avoir d'existence officielle. Toutefois, A. Yermak conserve une influence déterminante au sein du pouvoir. Des personnalités de l'opposition le considèrent parfois comme le président de fait, même s'il s'agit certainement d'une exagération. Avant d'entrer en politique, V. Zelensky a créé une entreprise de médias prospère. Sa société Kvartal 95 était le leader du marché ukrainien des programmes télévisés de divertissement et vendait même ses produits à l'étranger. Dans les affaires, il y a très souvent un propriétaire de l'entreprise et un directeur exécutif (PDG). Ces rôles ne doivent pas être confondus. Il faut faire confiance au directeur, car il sait plus sur la situation que le propriétaire. A. Yermak est la seule personne présente à côté de Zelensky lors de chaque événement : avec des militaires ou des civils, en Ukraine et à l'étranger. Si V. Zelensky perçoit la gestion de l'État comme une entreprise, A. Yermak est probablement son directeur. Il lui est permis d'en faire plus que les autres. Il coordonne le travail des gestionnaires dans tous les domaines, les superviseurs, en charge de faire fonctionner tous les secteurs économiques. Superviseurs Cette photo prise lors de la visite du président américain Joe Biden en Ukraine, en février dernier, décrit mieux que tout autre explication la structure de gouvernance en Ukraine en 2023. Il s'agit de la gouvernance civile, car la gouvernance militaire est un sujet distinct avec ses propres personnages. La photo montre à la fois les acteurs et la difficulté pour répartir clairement les pouvoirs des différentes institutions. Tout d'abord, on voit des personnalités. De gauche à droite, le président Biden est félicité par : le chef du bureau présidentiel Andriy Yermak, le président de la Verkhovna Rada (la chambre unique du Parlement) Ruslan Stefanchuk, le Premier ministre Denys Shmyhal, le premier vice-Premier ministre et ministre de l'Économie Yulia Svyrydenko, le vice-Premier ministre pour la reconstruction Oleksandr Kubrakov, le chef des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, le ministre de la Défense Oleksiy Reznikov et deux chefs adjoints du bureau du président Andriy Sybiga et Roman Mashovets. Comment ces personnes ont-elles été sélectionnées ? Par l'importance de leur poste ? Non. Si ce critère s'applique aux chefs du gouvernement et du parlement, elle ne tient pas pour tous les autres. Il y a cinq vice-premiers ministres en Ukraine, mais seulement deux sont présents. Il y a 10 chefs adjoints du bureau du président, mais seuls deux rencontrent Joe Biden. Ils ont été sélectionnés parce qu'ils supervisent certaines industries. Dans ce cas concret, il s'agit des domaines clés pour la coopération avec les États-Unis. Essentiellement, il s'agit du financement de la reconstruction future et de la coopération dans le réarmement de l'armée ukrainienne. En Ukraine, beaucoup d'autres sujets ont été largement éclipsés par la guerre. La photo montre la répartition de l'influence réelle, à l'heure actuelle. L'endroit où l'on travaille - au Bureau présidentiel, au gouvernement ou au parlement - n'est pas si important. Cette pratique est le fruit d'une volonté délibérée de Volodymyr Zelenskyy, mais aussi une conséquence d'habitudes prises de longue date, liés à la répartition des pouvoirs entre les différentes autorités en Ukraine. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Luttes politiques et fonctionnement du gouvernement en Ukraine: un panorama  [/readAlso] Commençons par ceux qui sont présents à la réunion de par leur titre, à savoir D. Shmyhal et R. Stefanchuk. Le gouvernement et le parlement sont deux organes qui, en théorie, ont beaucoup plus d'influence que le président. Selon la Constitution, l'Ukraine est une république parlementaire-présidentielle. Mais en réalité, V. Zelensky est actuellement le politicien le plus populaire d'Ukraine. La majorité au Conseil ne doit son existence qu'à sa cote de confiance. Par conséquent, le Premier ministre et le président n'ont que deux tâches : ne pas devenir des concurrents politiques de Volodymyr Zelensky et organiser discrètement le travail des départements (adoption de lois et de règlements dans les plus brefs délais). Tous deux font un excellent travail de ce point de vue. Quant au président du parlement, selon le sondage mené par le Centre Razumkov en mars, près de 23% des personnes interrogées ne savent pas qui est Ruslan Stefanchuk. Autrement dit, près d'un quart des citoyens ne connaissent pas le chef de l'organe clé selon la Constitution. Le taux de reconnaissance de D. Shmyhal est beaucoup plus élevé, car il a augmenté pendant la guerre, du fait que le gouvernement doit communiquer en permanence aux citoyens à propos de questions opérationnelles sensibles. Par exemple, où demander une indemnisation pour une maison détruite. Avant la guerre, D. Shmyhal, qui ne peut certainement pas être qualifié de charismatique, était plutôt dépeint comme un commis diligent et discret. Il est devenu le troisième chef de gouvernement ayant la plus grande longévité dans l'histoire de l'Ukraine. S'il tient encore six mois, il sera détenteur du record. Les deux suivants sont Svyrydenko et Kubrakov. La première est aujourd'hui à la tête du bloc économique du gouvernement et de tout ce qui s'y rapporte. Elle a commencé à travailler au bureau du président, mais elle a ensuite été transférée au gouvernement pour plus d'efficacité dans la mise en œuvre des décisions. Et c'est une autre confirmation que la différence entre les institutions est désormais tout à fait accessoire. Le lieu de travail est davantage une question de commodité et de rapidité. Le poste n'a que peu d'impact sur le pouvoir réel d'une personne. Kubrakov est la deuxième confirmation de la même thèse. Jusqu'à récemment, la personne la plus importante dans son domaine - les infrastructures et la coopération avec les autorités dans les régions - était l'adjoint du chef du Bureau présidentiel, Kyrylo Tymochenko. Mais il est devenu victime de sa propre notoriété. Tymochenko a été impliqué dans plusieurs scandales liés à son style de vie luxueux et, selon certaines rumeurs, il a aussi commencé à avoir une cote politique trop haute. Son secteur d'activité a été confié non pas à une autre personne de l'administration présidentielle, mais à Kubrakov, un fonctionnaire du gouvernement. Les chefs du ministère des affaires étrangères et du ministère de la défense étaient représentés à la réunion par leurs « suppléants » : Andriy Sybiga, qui supervise la politique internationale, et Roman Mashovets, qui s'occupe de la défense. Les ministres Dmytro Kuleba et Oleksy Reznikov ne sont pas des membres de l'équipe présidentielle. D. Kuleba a fait une carrière diplomatique à l'époque de l'ancien président Petro Porochenko, et O. Reznikov a été nommé en tant qu'invité de l'extérieur pour mettre de l'ordre dans un ministère de la défense où les problèmes de managements semblaient insolubles, à l'époque, avec des directions qui ne se parlaient plus. C'est pourquoi, dans leur cas, leur influence réelle est partagée partagée avec les membres du Bureau présidentiel qui coordonnent leur activité. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Qui est Valeriy Zaluzhny et pourquoi est-il un exemple de réussite pour les Ukrainiens  [/readAlso] Bien sûr, toutes les personnes clés ne sont pas présentes sur la photo avec Joe Biden. Il y a aussi, par exemple, Andriy Smyrnov, superviseur de la communication avec le pouvoir judiciaire au cabinet du président, et le ministre des Finances Serhiy Marchenko, qui est chargé de travailler avec les institutions financières internationales, telles que le FMI. Un tel fonctionnement peut sembler chaotique, mais il correspond à une logique interne. L'intitulé du poste d'une personne n'a pas d'importance. Il est beaucoup plus important qu'elle ait une véritable industrie sous sa surveillance et qu'elle bénéficie du soutien du bureau présidentiel, celui de la rue Bankova à Kyiv, où travaille le président. Deuxièmement, les personnes vraiment influentes du gouvernement ukrainien actuel ont rarement l'étoffe pour être des politiciens ou cachent soigneusement ces qualités. Ce ne sont pas eux qui seront les premiers à se retrouver devant les caméras et les dictaphones des journalistes. [post_title] => Zelensky et son équipe : comment fonctionne l'entourage proche du président ukrainien [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => closed [ping_status] => closed [post_password] => [post_name] => zelensky-et-son-equipe-comment-fonctionne-l-entourage-proche-du-president-ukrainien [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2023-05-24 18:54:43 [post_modified_gmt] => 2023-05-24 18:54:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://tyzhden.fr/?p=4494 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [3] => WP_Post Object ( [ID] => 4485 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-05-23 14:19:53 [post_date_gmt] => 2023-05-23 14:19:53 [post_content] => Merrick Brian Garland, l’Attorney general des États-Unis (l’équivalent du Ministre de la Justice en France), a autorisé, mercredi 10 mai, le transfert en Ukraine des fonds confisqués à l’oligarque russe Konstantin Malofeev. Une première. Il a noté que cette pratique se maintiendrait, a rapporté The Financial Times. « Bien qu’il s’agisse du premier virement par les États-Unis de fonds russes confisqués pour la reconstruction de l’Ukraine, ce ne sera pas le dernier », promet le responsable américain. De quoi s’agit-il?  Les préparatifs du transfert des avoirs vers l'Ukraine ont été dévoilés au début du mois de février, lorsque Garland a rencontré son homologue ukrainien, Andriy Kostin. C'est alors qu'il a annoncé la décision concernant les 5,4 millions de dollars confisqués à l'oligarque russe aux États-Unis. « Pour la première fois, il est consenti le transfert des fonds russes confisqués en faveur de la reconstruction de l’Ukraine…  A la fin de l’année 2022, les États-Unis ont adopté un certain nombre de modifications législatives importantes. En raison de ces changements, les fonds confisqués aux personnes impliquées dans l’agression russe peuvent contribuer au soutien de l’Ukraine », a déclaré le procureur général d’Ukraine. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Argent, réputation ou sanctions. Pourquoi l’oligarque russe Roman Abramovitch cherche-t-il à servir de médiateur entre Moscou et Kyiv ?  [/readAlso] Mais il convient de préciser que cette histoire particulière a commencé bien plus tôt : après l'annexion de la Crimée en 2014. En décembre 2022, Konstantin Malofeev, (surnommé en Ukraine « l’oligarque orthodoxe ») a fait l’objet de sanctions américaines imposées à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie. Le libellé des sanctions à l'encontre de M. Malofeev indique qu'il est devenu l'une des principales sources de financement des Russes qui ont encouragé le séparatisme en Crimée et qu'il a « matériellement aidé, parrainé et fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou des biens et des services à la soi-disant République populaire de Donetsk, une organisation séparatiste dans la région ukrainienne de Donetsk, ou en soutien à celle-ci ». [readAlso title:" Lire aussi: "] Comment le pétrole russe parvient aux pays qui soutiennent les sanctions   [/readAlso] Les sanctions comprenaient le gel des actifs de Malofeev aux États-Unis et l’interdiction de l'aider à contourner les sanctions.  Ce dernier fait est exactement ce qui est reproché à Jack Hanick, l'un des anciens dirigeants de la chaîne américaine Fox News. En 2013, Hanick s’est rendu en Russie à l’invitation de Malofeev pour l’aider à créer la chaîne de télévision Tsargrad. En quelques mots, Tsargrad est un canal de propagation de la propagande du « monde russe » qui met l'accent sur la promotion du rôle de l'Église orthodoxe russe. Plus tard, Hanick a aidé Malofeev à mettre en place un réseau de télévision pour « promouvoir la vision russe » en Bulgarie et en Grèce. Il a été rapporté que Hanick était tellement influencé par des valeurs orthodoxes que lui et sa famille s’étaient convertis à l’orthodoxie. Cependant, ce n’est pas la télévision et l’orthodoxie qui lui ont valu des problèmes avec la justice américaine. Parallèlement à son travail au sein de la chaîne de télévision, il est devenu l’intermédiaire d’un schéma visant à soustraire les fonds de Malofeev aux sanctions américaines. Le Russe possédait un compte d’investissement dans une banque du Texas d’une valeur de 10 millions de dollars. En 2015, Malofeev a eu l’idée de vendre ce compte à un citoyen grec qui lui était affilié pour la somme symbolique d’un dollar. Mais l’accord a été antidaté, et datant la signature non pas de 2015, lorsque les sanctions étaient déjà en place, mais de la mi-2014, lorsque Malofeev n’était sous le coup d’aucune restriction. Jack Hanick a transporté les documents liés à l’accord depuis la Russie à la Grèce. L’accord a été signé, puis en 2016 l'argent a été encaissé et déposé dans une autre banque, après quoi le ministère américain de la justice l'a de nouveau bloqué. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Pourquoi l’influence russe ne peut pas toujours être neutralisée par des sanctions  [/readAlso] Le cas n’a été connu qu’en avril 2022. Cependant, des documents du bureau du procureur montrent que Hanick avait été interrogé dans cette affaire il y a déjà un an. Tous deux risquent jusqu’à 20 ans de prison. Début février 2023 (quelques jours avant la rencontre entre M.Garland et M.Kostin), un tribunal de New York a confisqué 5,4 millions de dollars sur le compte bancaire, somme qui sera remise à l’Ukraine. La différence entre les 10 millions du compte texan d’origine et ces 5,4 millions n'a pas pu être trouvée à partir des documents disponibles au moment de la préparation de ce document. Quand est-ce que les réserves russes bloquées seront restituées à l'Ukraine? Le transfert des 5,4 millions de dollars à l’Ukraine a été rendu possible par une loi adoptée par le Congrès américain dans les derniers jours de décembre 2022, comme l’a indiqué Andriy Kostin à l’issue d’une réunion avec le procureur général des États-unis. Il s’agit d’un amendement proposé par le sénateur républicain Lindsey Graham, associé au démocrate Sheldon Whitehouse dans le projet de budget américain pour 2023. L’amendement prévoit que le procureur général des Etats-Unis peut virer au département d’État américain le revenu de la confiscation des actifs des Russes sanctionnés pour qu’il soit reversé à l’Ukraine afin qu’elle se remette des conséquences de l’agression russe. L’amendement s’applique à tous les fonds confisqués avant le 1erer mai 2025. Le transfert s’effectuera par l’intermédiaire des mécanismes d’assistance internationale des Etats-Unis. [readAlso title:" Lire aussi: "]  Il n’y aura pas de plan Marshall. Ce que l’on sait des projets de reconstruction de l’Ukraine  [/readAlso] Cela signifie que la méthode ne s’applique pas aux réserves russes qui seraient bloquées aux États-Unis, car elles appartiennent à l’État, et non à des individus. Depuis mars 2022, un groupe spécial, Task Force KleptoCapture, se consacre à l’identification des fonds des oligarques russes sanctionnés. Le groupe a trouvé et gelé un certain nombre de ces actifs, y compris un yacht de 300 millions de dollars. Toutefois, le transfert de ces actifs vers l'Ukraine est impossible sans une décision de justice aux États-Unis, ce qui peut prendre beaucoup de temps, comme le montre l'affaire Malofeev. 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Author: Andriy Golub

Correspondant spécialisé dans la politique ukrainienne