Selon la plupart des Ukrainiens, la Pologne, les États-Unis et le Royaume-Uni ont joué un rôle crucial en aidant l’Ukraine à résister à la Russie. C’est ce que montrent les résultats d’un sondage d’opinion mené conjointement par le service sociologique du Centre Razumkov et la Fondation Ilko Kucheriv pour les initiatives démocratiques du 23 au 30 mars 2023 (les deux instituts ont gagné en crédibilité et opèrent sur le marché ukrainien depuis 1994 et 1992, respectivement, Ndlr).
En particulier, plus de la moitié des personnes interrogées estiment que la Pologne et les États-Unis sont ceux qui ont le plus aidé l’Ukraine (respectivement 68,5 % et 67,4 %), tandis que 46 % partagent la même opinion au sujet du Royaume-Uni. L’Allemagne est classée quatrième (17,6 %) et la France (7,9 %) septième, derrière la Lituanie et la Lettonie.
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Les auteurs de l’enquête notent que les résultats sont liés au volume de l’aide militaire, puisque les trois pays “ont fourni la plus grande quantité d’aide militaire à l’Ukraine, en particulier au cours des premiers mois de la guerre, qui ont été les plus critiques et les plus difficiles”.
Cette déclaration est cohérente avec les données publiques disponibles, y compris celles de Ukraine Support Tracker Data, gérées par l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale. Les États-Unis y occupent la première place en termes de valeur totale de l’aide militaire fournie, suivis par le Royaume-Uni, tandis que l’Allemagne a déjà dépassé la Pologne en termes de valeur. Cependant, pendant la première phase de la Grande Guerre, Berlin a tardé à prendre la décision de commencer ses livraisons. L’aide militaire de la France est estimée à un niveau comparable à celui de la République tchèque et de la Finlande, et inférieur à celui, par exemple, des Pays-Bas et de la Norvège.
Les Ukrainiens ont également été interrogés sur leur attitude à l’égard des hommes politiques étrangers en fonction de leur rôle dans la résistance à l’agresseur. Les personnes interrogées ne devaient pas citer plus de cinq noms.
Le président américain Joe Biden a été cité par 58 % des personnes interrogées, le président polonais Andrzej Duda par 50 % et l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson par 49 %. Suivent le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz (respectivement 10 % et 9 %), le président turc Recep Erdogan (6 %), ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre canadien Justin Trudeau (4 % chacun).
Au total, 2017 personnes âgées de 18 ans et plus ont été interrogées. L’erreur d’échantillonnage théorique déclarée ne dépasse pas 2,3 %. Dans le même temps, des écarts supplémentaires par rapport à l’échantillon peuvent être causés par les conséquences de l’agression russe, en particulier l’évacuation forcée de millions de citoyens. L’enquête a été réalisée par des entretiens en face à face dans toutes les régions d’Ukraine, à l’exception de la République autonome de Crimée, des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et des oblasts de Zaporizhzhia, Mykolaiv, Kharkiv et Kherson, où l’enquête a été réalisée dans les zones contrôlées par le gouvernement ukrainien et non concernées par les combats.