Ganna Fabre, traductrice et éditrice franco-ukrainienne, est née à Kharkiv. Dans cet article elle partage ses impressions sur la visite de sa ville natale, ravagée par la guerre mais pas soumise et très soignée par ses habitants.
Le slogan de Kharkiv pendant la guerre est devenu « Kharkiv est en béton armé » (zalizobeton) en référence à sa résistance qui fait, à son tour, référence au patrimoine architectural de la ville : le cœur historique est un exemple du constructivisme des années 1920 avec des bâtiments imposants en béton armé.
Le Kharkiv de l’été 2024 est inquiet. L’offensive soudaine aussi qu’imprévue des Russes en mai 2024 a non seulement surpris les habitants de la ville mais, surtout, les a beaucoup déstabilisés. Après l’offensive ukrainienne et la libération d’une partie de la région en automne 2022, ils se sentaient en sécurité car la construction de lignes de défense le long de la frontière avait été annoncée. Il s’est avéré qu’elles n’étaient pas assez solides, mal construites, voire inexistantes. L’argent dédié avait-il été mal utilisé, insuffisant, ou tout simplement volé ? Autant de questions auxquelles les autorités peinent à apporter des réponses claires.
Photo : Un bâtiment résidentiel dans le quartier de Saltivka après un bombardement
L’armée ukrainienne essaie de repousser les Russes sur le front de Kharkiv – il s’agit de tenir les villes de Vovtchansk (environ 17 000 habitants en 2019) et de Lyptsi, au nord de la ville. Certains villages se trouvant sur la frontière ont été occupés dès la première heure de la guerre. Par conséquent ils n’ont pas été bombardés jusqu’à leur libération de l’automne 2022. Depuis la deuxième offensive russe, les bombardements sont devenus presque quotidiens. Mais malgré cela Vovtchansk tient encore.
L’évacuation massive des habitants de cette région a changé la physionomie de Kharkiv, point de chute le plus proche pour eux. Et ils ne partiront pas plus loin. Beaucoup ont laissé derrière eux des maisons, des animaux, des mini-exploitations agricoles.
Ma belle-sœur vient de cette partie de la région. Sa grande sœur qui vivait à la frontière russe l’a réveillée le 24 février 2022 à 5 heures du matin en disant « Ils sont là ». Elle, son mari et leur enfant de 12 ans ont d’abord passé neuf mois sous occupation, avec un accès très limité à l’électricité, l’eau, Internet, les Russes ayant détruit les antennes-relais, puis un an sous les bombardements. Ils ont fini par quitter le village : d’abord ils ont emmené leur fils à Poltava, à deux cents kilomètres de chez eux, chez leur fils aîné. Ils sont retournés au village pour continuer nourrir les animaux. Les jours se ressemblaient : pas d’électricité, pas d’eau, les tirs russes. Une fois par semaine Olga montait sur une colline pour accéder au réseau, appeler sa sœur et faisait le bilan de la semaine : telle maison a été détruite, telle autre a perdu un toit. « Et vous, quand partez-vous ? » – lui demandait ma belle-sœur. Cette question est longtemps restée sans réponse. Jusqu’en septembre 2023 quand Olga est venue à Kharkiv. Son mari est resté au village. Il l’a rejointe en janvier 2024.
Il n’est pas facile de quitter sa maison pour les habitants des zones agricoles car la maison (avec toutes les constructions, l’exploitation agricole) c’est le fruit de leur travail, c’est leur vie. Tout quitter c’est se priver non seulement de sources de revenu mais aussi d’années de travail. Partir c’est laisser la terre, laisser les animaux. Malgré le danger, certains refusent de laisser les bêtes dans les villages. Il faut donc se résoudre à les vendre. Cela veut dire les sortir, dans un moyen de transport adapté à un village sous les bombes. Avant cela il faut trouver un acheteur, négocier avec lui. Tout cela dans un état de stress permanent.
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Partir c’est aussi arriver quelque part… Chez qui ? Chez quelqu’un de la famille si vous avez encore de la famille à Kharkiv (comme c’était le cas pour Olga qui est restée pendant des semaines chez nous). Mais un jour il faut trouver un travail et un logement. Vous avez plus de cinquante ans, vous êtes arrivé dans une ville où vous ne connaissez qu’une seule personne… Vous vous donnez combien de chances pour vous en sortir ?
Olga et son mari ont réussi à vendre leur élevage de vaches laitières. Elle a trouvé un travail et, quelques mois plus tard, un logement. Elle est partie chercher son fils à Poltava. Son mari aussi a fini par trouver un travail. Jusqu’à la deuxième offensive en mai 2024, ils partaient tous les samedis voir leur maison et nourrir le chien qu’ils ne pouvaient pas prendre avec eux dans l’appartement. Depuis l’offensive russe, ils ne peuvent plus rentrer dans leur village. Ils ne savent pas si leur maison est encore débout (elle a déjà perdu des fenêtres), si leur chien est encore vivant (ils l’ont bien laissé en liberté) mais, invariablement, tous les samedis ils continuent de partir pour s’approcher de plus près de leur village, discuter avec des soldats ukrainiens, pour être proches de leur terre, pour espérer…
Pour respirer aussi. Le frère d’Olga a quitté son village près de Vovtchansk en mai 2024. Ma belle-sœur a trouvé un petit appartement pour lui et sa compagne. Au septième étage. Serhiy raconte que quand, pour la première fois, il est sorti sur le balcon pour fumer, il a pleuré. « Tu comprends, septième étage ! Moi qui vis dans une maison de plein pied… Vivait », se corrige-t-il, ému.
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Ce déracinement, ce déplacement de la population des villages n’est pas sans conséquences. À court terme, il s’agit d’un choc émotionnel sans précédent dû à la guerre. À long terme, il provoquera forcément des dégâts plus graves. Les habitants des villages détruits pourront-ils retourner chez eux ? Probablement pas. Pour l’instant, ils sont logés dans les foyers pour les étudiants qui ont quitté la ville. Les pouvoirs publics pourront-ils leur accorder un autre logement que provisoire ? Probablement pas. Les déplacés n’ont pas d’autre choix que de lancer leurs propres initiatives, de chercher eux-mêmes des solutions et d’avancer. Et ils avancent grâce au réseau d’amis, de connaissances, de bonnes volontés. La famille est, bien sûr, au premier rang.
Les liens familiaux ont subi beaucoup d’épreuves depuis le début de la guerre. Des familles ont éclaté suite au départ des femmes et enfants à l’étranger. Beaucoup de couples n’ont pas survécu à cette séparation forcée. Des familles attendent leurs hommes revenir du front. Beaucoup pleurent leur mort et essaient, tant bien que mal, de se reconstruire. Tout le monde se donne des coups de main, soutient financièrement et bien sûr moralement ses proches. Toutefois, il y a également des familles qui ne sont plus des familles.
Soit, la ville de Kharkiv continue d’accueillir de nouveaux arrivants sous les alertes aériennes. Depuis le mois de mai elles sont de plus en plus longues. La plus longue a duré 38 heures et 16 minutes, le 21 juillet. En fait, chaque jour il n’y a que quelques plages horaires sans sirènes. Cet état d’alerte permanent empêche beaucoup d’établissements de fonctionner. Les banques, les grands centres commerciaux, les centres administratifs s’arrêtent dès que l’alerte retentit.
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Malgré cela les nouveaux habitants découvrent, émerveillés, la place centrale de la ville, son université majestueuse, ses parcs impeccables, ses marchés vivants, ses transports réglés sur les horaires de la guerre. On les reconnait car ils se déplacent toujours en groupe (en famille, entre amis), les parents tenant fermement les mains des enfants. Ils s’arrêtent souvent et lisent les plaques commémoratives dans la rue principale de la ville qui, d’habitude, est vide à dix heures du matin – elle ne se remplit qu’en soirée, après que les habitants ont fini leur travail.
Après l’accueil, un nouveau grand défi attend la ville : intégrer ses nouveaux habitants. Il faut inscrire les écoliers à l’école (à distance depuis l’invasion), trouver de la place pour tous les bacheliers ou les détenteurs du Brevet du collège. Le nombre de places étant limité dans les lycées, les lycées professionnels prennent le relais mais comment apprendre un métier à distance ? Après deux ans de Covid, les établissements scolaires ont été réouverts de septembre 2021 au 23 février 2022. Les élèves et les étudiants ont passé 4 ans presque non-stop en distanciel. Le travail de nos professeurs des écoles, des enseignants des collèges, des lycées, des universités et de tous les établissements d’enseignement est remarquable. Ils continuent d’enseigner en ligne, d’accompagner les enfants et leur famille. Cependant, ce type d’enseignement n’est pas prévu pour durer et le manque d’interactions sociales et d’acquis pratiques dans certains domaines sont réels.
Les habitants de la ville (les nouveaux et les anciens) ont également besoin d’un renforcement de l’espace culturel. Presque tous les musées sont fermés. La vie culturelle existe uniquement grâce à quelques expositions temporaires. L’une d’elle, lancée en juillet 2023, est consacrée à la toponomie de Kharkiv. Dans le cadre de la décolonisation, des projets de changement de dénomination de rues sont en cours dans toute l’Ukraine. Grâce à l’opiniâtreté des associations et des figures de la société civile, la municipalité a annoncé, le 26 juillet, une nouvelle vague de dénomination.
L’exposition « Les noms propres » du Musée littéraire de Kharkiv met en avant la nécessité d’une telle procédure administrative. Elle défend, à juste titre, l’importance de l’assainissement de l’espace visuel de la ville et la nécessité de la fixation de l’histoire du pays à travers les lieux. La guerre nous a poussés à nous interroger sur notre « tolérance » qui n’était, en fait, qu’un terrible déni de réalité.
Comment avons-nous pu vivre dans une ville dont les rues nous enfermaient dans notre passé colonial ? Avant la guerre, cela n’était pas « grave » d’avoir une rue Bielinski – du nom du critique littéraire et révolutionnaire russe. Car, pensions-nous, il faisait seulement partie de notre passé. Et le passé, on ne peut pas le changer. Mais, en fait, nous pouvons choisir quel passé nous souhaitons avoir. Celui de l’Empire russe où Bielinski refusait à l’Ukraine le droit à l’existence ? Qui dénigrait de façon obsessionnelle la littérature ukrainienne ?
Les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir à ces demandes de la société civile, qui dataient de l’époque d’avant-guerre, prétextant toujours que ce n’était pas important, qu’il y avait des problèmes plus urgents à gérer, que le temps n’était pas aux revendications… Les habitants de Kharkiv ont choisi quel avenir ils souhaitent avoir – celui dont rêvaient les artistes ukrainiens Maïk Johansen, Mykhal Semуnko, Alla Gorska, Oleksandr Oles qui avaient été remplacés dans notre conscience collective par Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski.
En France, le mouvement de dé-russification de notre culture passe souvent mal car on nous append à « être tolérant » et « faire la part des choses ». Personnellement, j’ai essayé, sans y parvenir. Arracher tout ce qui est russe de mon passé est l’une des façons de rendre hommage aux générations qui se sont battues pour l’indépendance de l’Ukraine.
Bien sûr, il y a des habitants de Kharkiv fermement opposés à l’idée de l’Ukraine comme un état, même s’ils habitent dans ce pays. Les plus virulents commettent des actes terroristes (transmission de données stratégiques aux militaires russes, actes de vandalisme contre des voitures de militaires, dénigration de notre histoire et la culture) – ils sont régulièrement arrêtés et condamnés. Il y a aussi ceux qui sont anti-ukrainiens dans leur sphère privée. Je ne peux bien sûr pas répondre à une dame qui crie au téléphone, dans la rue : « Tu comprends, ils ont renommé la rue L’Amitié des peuples ! En quoi ce nom les gênait ? »
Toutefois je pense qu’il est urgent de relancer l’éducation populaire et parler avec ces gens. Nous ne pouvons pas les laisser dans cette ignorance qui les enferme dans la haine. J’aimerais tant lui parler de cette « amitié des peuples » qui a tué des millions d’habitants de l’Empire russe et de l’Union soviétique. Mais faut-il s’investir, politiquement et émotionnellement, dans la rééducation de la génération qui n’a pas su comprendre et évaluer le lourd héritage de ces pays ? Est-ce peine perdue ? On revient encore (et toujours ?) à la question de l’éducation.
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Un autre problème de Kharkiv aujourd’hui est la fuite des étudiants. Les établissements d’enseignement supérieur vivent des moments difficiles où il y a, d’un côté une baisse de demandes et, de l’autre, une révision à la baisse par l’État de sa demande de spécialistes. À l’Université nationale de Kharkiv, en 1993, il y avait 100 étudiants en première année en faculté de lettres (spécialité langue et littérature ukrainienne uniquement). En 2023 – à peine une trentaine (pour cinq spécialités). Combien seront-ils en 2024 ?
Beaucoup de familles avec enfants quittent la ville à cause des écoles ne fonctionnant qu’en ligne et d’inquiétudes postbac. Le meilleur ami de mon petit neveu part en Pologne pour sa Terminale dans le but d’apprendre la langue et de rentrer en première année dans une université. Ainsi la guerre rompt des amitiés, éloigne des gens, façonne des vies de la façon la plus cruelle car elle les prive de liberté de choix.
En dépit de tout, la ville vit, la ville lit. Au moins trois nouvelles librairies ont ouvert à Kharkiv depuis le début de la guerre. Capitale de l’imprimerie, la ville compte plus d’une dizaine de maisons d’édition. Malgré la frappe sur l’imprimerie Factor Drouk, l’une des principales du pays, l’industrie se maintient et les libraires restent ouvertes malgré les coupures d’électricité et les alertes permanentes. Les livres sont-ils chers ? Je suis toujours mal à l’aise quand on me demande le niveau de vie des Ukrainiens. Surtout que j’ai dû mal à dire si tel ou tel produit est cher.
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J’essaie de construire des repères pour rendre la réalité parlante. Sur le site de la région, dans le top des métiers les mieux payés on trouve infirmier(ère) de réhabilitation avec un salaire mensuel de 50 000 grivnas (environs 1 100 euros au cours d’aujourd’hui), chauffeur avec 27 000, contrôleur de gestion (21 000), comptable (20 000), électricien (19 000), mécanicien-réparateur (18 000), enseignant du secondaire (16 000) … Un livre à 400 grivnas pèse deux fois plus dans le budget de l’enseignant ukrainien que celui en France. Le prix d’un trajet dans un taxi collectif est de 20 grivnas (les transports publics sont gratuits), la botte de persil coûte 20 grivnas, un kilogramme de tomates entre 20 et 50. Un pain coûte 16 grivnas…
Les bibliothèques animent la vie culturelle en attirant des lecteurs à la recherche de nouveautés littéraires et de contact humain. La bibliothèque de l’Université nationale de Kharkiv est ouverte tous les jours, de 9 heures à 16 heures. Nous sommes peu nombreux dans la salle de lecture. Les bibliothécaires s’occupent du catalogage et c’est un plaisir de replonger avec elles dans la recherche d’un titre ancien ou rare. Chaque fois qu’elles m’apportent un livre pour mes recherches je suis autant émue qu’en ouvrant un cadeau de Noël.
La plus grande bibliothèque de la ville, la Bibliothèque Korolenko, a même mis en place un système de prêts – chose inédite pour cette bibliothèque de chercheurs. Une seule salle de lecture est ouverte le mardi et le jeudi de 10 heures à 16 heures. Si vous ne pouvez pas travailler en salle, vous pouvez emporter certains titres à la maison. Toute émue, je rentre dans cette bibliothèque que j’ai fréquentée étant étudiante. Rien n’a changé mais je ne reconnais pas le hall d’entrée si vide … Je demande si je peux refaire ma carte de bibliothèque. La bibliothécaire accueillante m’inscrit et m’accompagne dans la salle de catalogue. « Voulez-vous consulter les ouvrages en russe ? », dit-elle en m’invitant à aller tout droit. « Non, c’est pour la littérature ukrainienne », je lui réponds.
La question de la langue reste ouverte à Kharkiv qui voit des étudiants, des artistes, des habitants historiques partir et de nouveaux arriver. Beaucoup de ses habitants actuels parlent les deux langues, en fonction de situation. En 2023, une enquête a été menée auprès de 1 433 membres de la communauté éducative (dont 705 lycéens) dans seize communes de la région. Seulement 10-11 % des lycéens qui habitent dans les villages communiquent en ukrainien en dehors du temps d’école et 6-7 % des lycéens dans les villes. Mais 84 % le considèrent comme leur langue natale. Cela reste une question très personnelle. Je parle ukrainien avec mon grand neveu qui n’utilise plus le russe depuis le début de la guerre. Je parle russe avec mon petit neveu de dix-sept ans. La guerre a provoqué chez chacun d’eux des réactions différentes. Si le grand voit dans son rejet de la langue russe un acte de résistance, pour le petit l’ukrainien représente la guerre, tandis que le russe est associé au monde d’avant. Comme dit la poétesse kharkivienne Natalia Maryntchak, « chacun a sa propre guerre ».
Personnellement, j’admire les gens qui sont restés à Kharkiv, grâce à qui la ville continue de vivre. Ils travaillent, consomment et font vivre l’économie. Certes, ils sont des cibles vivantes mais si la ville est debout c’est par ce qu’il y a des habitants. Qui sait ce que les Russes auraient fait s’il n’y avait plus eu personne. À l’instar de ces habitants, la ville se fait belle en permanence, grâce au travail des employés municipaux. Des fleurs sont régulièrement plantées, arrosées, et le parc Chevtchenko arbore des allées splendides. Tout est incroyablement propre – les Kharkoviens sont très fiers de leur ville et respectent les consignes. Les habitants se figent aux feux rouges, les voitures passent en douceur, sagement. Le temps s’arrête…
Les portraits d’artistes ukrainiens dessinés sur les murs et sur les plaques qui ont remplacé les fenêtres explosées regardent les passants d’un regard grave. Les graffitis du peintre urbain Hamlet envoient des messages encourageants aux habitants de la ville. À chaque venue à Kharkiv j’en découvre un nouveau. Cet été, à l’ombre d’une rue qui porte un nom symbolique « Celle qui apporte la paix » (Myronositska), se trouve l’un d’eux, important à mes yeux, et qui explique pourquoi les habitants de Kharkiv tiennent. En 2023, lors des coupures d’électricité, il était important d’avoir son téléphone chargé et une batterie extérieure appelé « power bank ». Le message de l’artiste est : « Tu peux être un power bank pour les autres ». Les habitants de la ville le sont.