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[post_content] => Au début de la guerre, l’'Ukraine a surtout cherché l’appui des pays développés. Mais elle prend aujourd’hui conscience qu’elle doit aussi plaider sa cause auprès des pays du Sud. Le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kouleba, vient de terminer une deuxième tournée en Afrique. Au moment même où le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kouleba, prenait son avion pour Abuja, la dernière capitale de sa tournée africaine, le ministre russe Sergey Lavrov se précipitait au Kenya pour une visite inopinée. Cela ne fait que souligner l'importance des efforts actuels visant à renforcer les liens entre l'Ukraine et les pays du continent. Le ministre ukrainien s'est rendu dans cinq pays : Maroc, Éthiopie, Rwanda, Mozambique et Nigeria. Au Nigeria, il a assisté à la cérémonie d'investiture du président Bola Ahmed Tinubu. En Éthiopie, il s'est aussi rendu au siège de l'Union africaine. Mais la portée de sa mission dépassait largement la géographie de ces cinq pays. 




Yana Rikhlitska [/caption] Cependant, elle n'a pas pu rester les bras ballants lorsque la Russie a tenté de détruire son pays. Dans un premier temps, Yana a apporté son aide en tant que bénévole, puis elle s'est engagée dans l'armée en tant qu'infirmière militaire. Le 3 mars 2023, elle a été tuée lorsqu'un obus russe a touché la voiture dans laquelle elle transportait un soldat blessé. La jeune fille était à quelques jours de son trentième anniversaire. Son parcours illustre celui de nombreuses femmes dans la guerre en Ukraine. Elles meurent comme les hommes, en défendant leur pays. Aujourd'hui, elles sont plus d'une centaine à avoir été tuées au front, et sans compter les blessées. [readAlso title:" Lire aussi: "] L’histoire d’une jeune femme qui sauve des soldats ukrainiens [/readAlso] Le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne en 2014 a vu de nombreuses femmes prendre les armes et rejoindre l'armée ukrainienne. Lorsque la Russie a déclenché la guerre totale en 2022, le nombre de femmes engagées dans les forces armées a fortement augmenté. Les changements législatifs nationaux ont également joué un rôle important dans cette évolution. Jusqu'en 2018, les femmes ukrainiennes ne pouvaient pas être combattantes. C'est ce que rappellent souvent celles qui ont commencé leur carrière militaire en 2014. « Lorsque la guerre a commencé [en 2014], les femmes ne pouvaient pas officiellement occuper des postes de combat. Elles intervenaient en tant que tireuses d'élite, mitrailleuses, mais étaient enregistrées sous statut des cuisinières et des couturières, ou au mieux, comme des signaleuses ou des infirmières », explique la tireuse d'élite ukrainienne, Olena Bilozerska, lors d'une interview. Ce problème est désormais résolu et les femmes peuvent occuper des postes de combat et de direction dans l'armée sur un pied d'égalité avec les hommes. Selon le ministère ukrainien de la défense, les forces armées comptent actuellement 42 000 femmes combattantes et 60 000 employées civils auprès de l'armée. Aujourd'hui, il y a des femmes dans différentes unités, et plus d'un millier d'entre elles sont à des postes de commandement. À partir de 2023, les femmes ayant une formation militaire peuvent s'enrôller si elles le souhaitent. Seules les diplômées de médecine ou de pharmacie sont tenues de s'inscrire à l'armée, en tant que réservistes. Elles bénéficient toujours d'un report de trois ans avant d'être engagées sous les drapeaux. C'est la possibilité de s'inscrire au service militaire et d'être éventuellement mobilisée qui a incité Anna Herych, journaliste et spécialiste des relations publiques de Lviv, à commencer à étudier à l'Académie de l'armée à l'automne dernier. « Je suis fermement convaincue que nous devons tous être prêts », a écrit Anna sur sa page Facebook. Dans un commentaire pour Tyzhden.fr, elle a précisé que sa formation militaire durerait deux ans. « J'ai toujours regretté que la conduite et l'instruction militaire à l'école soient réservés aux garçons et que la couture soit réservée aux filles », explique Anna, en référence aux stéréotypes de genre qui, bien qu'en voie de disparition, existent toujours dans la société. Et oui, au lycée en Ukraine on apprend à conduire et à coudre, mais c'est une autre histoire. Oksana Klymonchuk, quant à elle, a décidé de rejoindre l'armée ukrainienne à la suite de l'invasion russe en février 2022. Oksana est également une ancienne journaliste qui a travaillé pour les principales agences de presse ukrainiennes et qui a ensuite rédigé un livre sur la vie de Lubomyr Husar, patriarche de l'église greco-catholique ukrainienne. Au moment de l'invasion, Oksana vivait en Allemagne. « En fait, jusqu'en 2022, je pensais que je ne pourrais jamais prendre les armes. Non pas que je sois pacifiste, mais je me suis rendu compte que si vous prenez les armes, vous devez être capable de tuer. J'étais convaincue que ce n'était pas pour moi », explique la militaire à Tyzhden. « Mais lorsque des discussions sérieuses ont commencé au niveau mondial sur la possibilité d'une guerre à grande échelle, cela m'a changée et m'a même mise en colère. Je me suis sentie déterminée et j'ai compris que s'il le fallait, je prendrais les armes », a-t-elle dit. [caption id="attachment_4405" align="aligncenter" width="1840"]
Oksana Klymonchuk [/caption] Oksana raconte qu'au cours des premiers mois de l'année 2022, elle a ressenti le besoin de retourner en Ukraine, « être parmi les siens ». En mars, elle a acheté une voiture en Allemagne pour revenir dans son pays. « Je voulais servir dans l'armée, mais je ne savais pas comment m'y prendre, car je n'avais pas reçu la formation nécessaire. Lorsque je me suis présentée au bureau de recrutement militaire de Kyiv, on m'a dit que je ne pouvais travailler que dans l'unité médicale d'une société de sécurité », raconte l'ancienne journaliste. Elle n'était pas satisfaite de cette offre et a donc cherché d'autres opportunités. Oksana a fini par les trouver et a rejoint une unité de combat. Au cours de la conversation, la militaire a dit qu'elle regrette de ne pas avoir suivi de formation militaire alors qu'elle en avait eu l'occasion auparavant. Depuis qu'elle a rejoint l'armée, elle a déjà changé d'affectation militaire et exerce désormais un métier plus proche de sa profession civile. Oksana Klymonchuk a récemment reçu la Croix d'or des mains du commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeriy Zaluzhnyi, pour son dévouement. Bien que les Ukrainiennes servent dans l'armée sur un pied d'égalité avec les hommes, les rôles stéréotypés des hommes et des femmes continuent d'influencer les attitudes à l'égard des femmes. « Les commandants masculins sur la ligne de front sont prudents à l'égard des femmes dans leurs unités parce que nos hommes ont été élevés pour être gentlemen, et si une femme de leur unité est blessée ou tuée, ils le prennent très mal, comme une faute de leur part », a déclaré Hanna Malyar, vice-ministre de la défense de l'Ukraine, lors d'une récente réunion d'information. En même temps, Oksana Klymonchuk pense que les femmes doivent être plusieurs fois plus fortes que les hommes dans l'armée simplement parce qu'elles sont des femmes. Les stéréotypes entrent en jeu. Les femmes qui ont commencé leur carrière dans l'armée avant l'invasion totale parlent souvent des nombreux obstacles qu'elles ont dû surmonter. L'officier d'artillerie Liubov Plaksiuk, qui commande aujourd'hui une unité entière, a déclaré lors d'une interview qu'elle rêvait de servir dans l'armée depuis son enfance, mais qu'elle avait été rejetée lorsqu'elle s'était présentée au bureau de recrutement militaire après avoir obtenu son diplôme de fin d'études secondaires. Cependant, après avoir suivi une formation dans une spécialité militaire, elle a pu trouver une place, et s'est formée pour devenir un officier d'artillerie performant. Il est intéressant de noter que les femmes ukrainiennes ne sont jamais restées à l'écart de la lutte pour l'indépendance de l'Ukraine. Elles ont ainsi combattu pendant la Première Guerre mondiale, dans les unités de volontaires ukrainiens de l'armée austro-hongroise, les Fusiliers du Sitch ukrainien, et plus tard, durant la Seconde guerre mondiale, dans les rangs de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (la résistance contre l'occupation soviétique dans l'Ouest de l'Ukraine qui a duré jusqu'à 1951). [caption id="attachment_4406" align="aligncenter" width="660"]
Coupure de presse russe du début du XXe siècle sur une jeune femme officier capturée [/caption] Olena Stepaniv était l'une des soldates les plus efficaces et les plus actives chez les Fusiliers du Sitch. Elle a été reconnue comme une combattante efficace et a été promue au rang de « khorunzha » (lieutenant). Pendant la guerre, elle a été faite prisonnière par les Russes, la presse moscovite de l'époque a parlé de la « jeune femme officier capturée... une « Mazepa » par conviction, animée par la haine vis-à-vis de la Russie ». Les femmes ukrainiennes ont donc plusieurs exemples à suivre, bien que les stéréotypes liés au genre soient difficiles à éradiquer. Dans le même temps, ce sont les crises qui deviennent souvent le moteur des changements radicaux. L'Ukraine vit actuellement une telle période, car la lutte contre la Russie est une lutte pour la survie, et le genre n'a pas d'importance. La participation active des femmes dans cette lutte au sein des forces armées en est une autre preuve.
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[post_content] => Les combats se poursuivent au Soudan depuis le 15 avril entre les forces armées du pays et le groupe paramilitaire de la Force de réaction rapide. Les chiffres les plus récents indiquent
que le conflit aurait déjà causé 459 morts et 4072 blessés. Les combats s'intensifient et les
pays qui n'ont pas réussi à évacuer tous leurs citoyens s'activent encore. Entre-temps, certains éléments suggèrent que la Russie pourrait jouer son propre jeu dans cette confrontation féroce. Tyzhden.fr a rassemblé les faits les plus intéressants. Qu'est-ce qui a précédé le conflit ? En 2019, des grosses manifestations et un coup d'État militaire au Soudan ont renversé le régime d'Omar al-Bashir, un dictateur qui a dirigé le pays pendant près de trois décennies. Par la suite, le pouvoir au Soudan est resté pendant un certain temps entre les mains de l'armée, qui a finalement cédé la place à un conseil civilo-militaire. Cependant, en octobre 2021, des militaires ont repris le pouvoir. A leur tête, deux commandants, Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagolo, plus connu sous le nom de "Hemedti". 


Dmytro Kuleba lors d'une réunion avec le ministre angolais des Affaires étrangères Tete Antonio en marge de l'investiture du président nigérian Bola Ahmed Tinubu
Continent oublié ? Parmi les précédents présidents ukrainiens, deux seulement s’étaient rendus en Afrique : Leonid Kravtchouk et Viktor Iouchtchenko. M. Kravtchouk président s'était déplacé en Égypte et en Tunisie, M. Iouchtchenko en Égypte et en Libye. Au fil des ans, des délégations gouvernementales se sont aussi rendues en Afrique. Mais comme l'a fait remarquer le ministre lui-même à la fin de sa tournée, « au cours des trois décennies précédentes, la politique africaine de l'Ukraine s'est développée grâce à l'inertie de l'ère soviétique et, au fil du temps, la force de cette inertie s'est affaiblie ». Compte tenu de cet héritage soviétique, la présence diplomatique de l'Ukraine dans la région était faible. Il n'y avait que 10 ambassades pour plus de 50 pays du continent, c'est-à-dire qu'un ambassadeur représentait l'Ukraine simultanément dans plusieurs pays. Des ambassades de pays africains étaient également présentes en Ukraine, mais souvent « à temps partiel », affiliées à la mission diplomatique à Moscou. Cela ne pouvait pas ne pas affecter les relations entre l'Ukraine et l'Afrique.
Viktor Iouchtchenko lors de sa visite en Égypte, 2008. Source : UP
Avant l'invasion à grande échelle, des tentatives avaient déjà été faites pour accorder plus d'attention à la coopération avec le Continent. En janvier 2022, une Stratégie pour le développement des relations avec les États africains a été approuvée. L'agression russe a intensifié ce dialogue et l’a rendu encore plus nécessaire : en 2022, Volodymyr Zelensky s'est entretenu avec 18 dirigeants des pays de la région. Pour 9 d’entre eux, c’était pour la première fois dans l'histoire des relations diplomatiques bilatérales. Tous les pays visités par Dmytro Kоuleba lors de sa première tournée en Afrique (Sénégal, Côte d'Ivoire, Ghana et Kenya) ont également accueilli le ministre ukrainien des Affaires étrangères pour la première fois. « La tournée de M. Kouleba - le premier voyage d'un ministre ukrainien des affaires étrangères en Afrique subsaharienne dans l'histoire de la diplomatie ukrainienne - a été extrêmement fructueuse. En particulier parce qu'elle a permis d'obtenir certains résultats lors du vote du 12 octobre sur la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies condamnant l'annexion des territoires ukrainiens : pour la première fois, aucun pays africain n'a voté contre. Certains ont même changé de position et ont voté pour, notamment l'Angola, le Cap-Vert, l'Égypte, Madagascar, le Sénégal, etc. Parmi eux se trouvent les pays que le ministre Kouleba avait visité la veille », a déclaré le représentant spécial de l'Ukraine pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Maksym Soubh, dans une interview accordée à Dzerkalo Tizhnia. Le 26 octobre 2022, le président de la Guinée-Bissau s'est rendu pour la première fois en Ukraine. Il s'agissait de la première visite d'un dirigeant africain en Ukraine depuis l'arrivée de Mouammar Kadhafi en 2008. [readAlso title:" Lire aussi: "] Comment la Russie entraîne l’Afrique dans un engrenage de dépendance économique [/readAlso] Lors d'une visite au Rwanda, M. Kouleba a annoncé qu'un accord avait été conclu pour l'ouverture d'une ambassade dans ce pays. Au total, à la fin de l'année dernière, l'Ukraine a déclaré l'ouverture prochaine de dix nouvelles ambassades dans les pays africains. Selon le ministre Kouleba, huit pays sur dix ont déjà accepté l'ouverture de représentations diplomatiques ukrainiennes. Histoire oubliée Tout de même, l'Afrique n'a jamais été étrangère à l'Ukraine. Depuis l'époque de l'URSS, de nombreux étudiants africains ont étudié dans les universités ukrainiennes. Avant l'invasion à grande échelle, parmi plus de 70 000 étudiants étrangers en formation en Ukraine, 23 000 étaient des citoyens de pays africains. « Nous devons nous appuyer sur les étudiants qui ont étudié et étudient en Ukraine pour jeter un pont entre l'Ukraine et l'Afrique », a déclaré Diallo Issa Sadio, président du Conseil africain d'Ukraine, lors d'une conférence de presse le 25 mai. Son organisation s'est engagée depuis de nombreuses années à renforcer la communication interculturelle entre l'Ukraine et les pays du continent africain. Diallo Issa Sadio lui-même est venu en Ukraine en tant qu'étudiant dans les années 1980, puis est resté pour développer sa propre entreprise. Avant l'invasion, l'Ukraine commerçait assez activement avec les pays africains, y envoyant un dixième de ses exportations. Au cours des trois dernières décennies, les Ukrainiens ont également participé à des missions de maintien de la paix en Angola, en Sierra Leone, en République démocratique du Congo, en Éthiopie et en Érythrée, au Soudan, au Liberia, en Côte d'Ivoire et au Mali, ce qui leur a valu d'être bien connus sur le continent. Depuis le début de l'invasion à grande échelle, de nombreux pays africains ont adopté une position réservée sur l'agression russe, mais certains pays ont tout de même accepté de participer à la première réunion du groupe de contact international, à Ramstein. [readAlso title:" Lire aussi: "] Stepan Levynsky, un essayiste ukrainien amoureux de l’Afrique et du Japon [/readAlso] Il s'agit notamment du Kenya, du Libéria, du Maroc et de la Tunisie. Le Maroc aurait même remis des chars T72B à l'Ukraine, même si aucune déclaration officielle ne le confirme. Par ailleurs, lors d'une rencontre avec son homologue ukrainien le 23 mai alors que le Maroc a été le premier pays africain visité par Dmytro Kouleba lors de sa deuxième tournée, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a souligné « la position de non-ingérence » de Rabat au sujet de la guerre en Ukraine. Il est probable que cette aide à l’Ukraine a eu lieu en échange de chars plus récents de fabrication américaine. Certains analystes militaires relèvent un autre aspect. En 2022, des représentants du gouvernement marocain ont attiré l'attention sur le fait que l'Algérie achetait des drones iraniens, que la Russie utilise également pour attaquer l'Ukraine, pour le mouvement nationaliste du Front Polisario, qui lutte contre le Maroc au Sahara occidental. Ce fait pourrait donc influencer le Maroc pour qu’il soit plus compréhensif vis-à-vis des problèmes ukrainiennes.
Un partisan du mouvement du Front Polisario. Source : DW
Engrais, Wagner, désinformation Le 29 mai, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov est arrivé de manière inattendue au Kenya. Il était annoncé la signature d'un accord sur le commerce bilatéral. Lavrov a rappelé que Moscou avait « donné » 200 000 tonnes d'engrais à Nairobi l'année dernière. Le gouvernement du pays a précédemment souligné que le Kenya avait besoin d'engrais. La Russie est le plus grand exportateur d'engrais au monde, ce type de produit est donc quelque chose sur lequel le Kremlin peut s’appuyer en Afrique. Outre l'influence croissante de la milice privée Wagner sur le continent, le Kremlin a investi dans la désinformation au cours de l'année écoulée. Ainsi, après son interdiction dans l'UE, le bureau anglophone de la chaîne de propagande russe RT a déménagé à Johannesburg en Afrique du Sud et le bureau francophone en Algérie. Le New York Times écrit que depuis l'année dernière, le nombre de contenus pro-russes dans les médias africains et les médias sociaux locales a augmenté de manière spectaculaire. [readAlso title:" Lire aussi: "] L’ombre russe dans le conflit du Soudan [/readAlso] Dans le passé, la Russie a également tenté d'influencer les opinions des Africains via les fermes de trolls et de réseaux de faux comptes. Entre 2019 et 2022, la société Meta a supprimé au moins huit réseaux différents de comptes ciblant le public africain sur Facebook et Instagram. Beaucoup d'entre eux étaient liés à Evguéni Prigojine. Cette tendance persiste, bien que les choses se passent de façon plus « raffinée » aujourd’hui. Des politiciens radicaux et fort populistes jouent aussi un rôle. C’est le cas du chef de l'opposition sud-africaine Julius Malema, qui dans une récente interview pour la BBC a déclaré qu'il était « prêt à armer Poutine parce que la Russie se bat contre l'impérialisme ». Cependant, les experts ukrainiens notent qu'il ne faut pas surestimer l'influence russe en Afrique : « Je ne dirais pas que la Russie y a une grande influence. Elle coopère principalement avec des régimes odieux. Certains ressentiments remontent à la lutte anticoloniale. Nous devons sensibiliser les gens là-bas [en Afrique]. Cela nécessite bien sûr de l'argent. Cependant, avons-nous la possibilité d'allouer de tels fonds ? », demande le diplomate ukrainien Oleg Belokolos, qui a longtemps travaillé à l'ambassade d'Ukraine au Kenya.
Volodymyr Zelensky lors d'une réunion avec le président de la République de Guinée-Bissau Umaru Sissokou Embalo lors de sa visite à Kyiv le 26 octobre 2022
Stratégie africaine de l'Ukraine Lors de sa dernière tournée dans les pays africains, le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a présenté la formule de paix du président Zelensky à ses collègues et dirigeants du continent. En même temps, ces visites étaient conçues pour lancer un dialogue de longue durée dans la région. A cet effet des accords et mémorandums ont été signés à chacune des réunions. Il ne s'agit plus maintenant que de veiller à ce que ces accords ne restent pas que sur le papier. En plus de la coopération économique, il y a un aspect important, souvent mentionné par les experts. Le ministre lui-même a récemment écrit sur ce problème : le manque de personnel qualifié. « Il faut former des spécialistes africains connaissant les langues », a dit Oleg Belokolos dans un commentaire pour Tyzhden. Le diplomate explique qu'à un moment donné, il a proposé à l'une des universités ukrainiennes un cours conjoint avec l'étude de la langue swahili en coopération avec l'Université de Nairobi. Mais il n'y a pas eu assez d'étudiants intéressés. En marge de la visite du ministre Kouleba au Maroc, un accord de coopération entre les académies diplomatiques des deux pays a été signé. Espérons que cette fois, il y aura des étudiants intéressés à la fois à Rabat et à Kyiv. [post_title] => L’Ukraine entreprend de plaider sa cause auprès des États Africains [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => closed [ping_status] => closed [post_password] => [post_name] => l-ukraine-entreprend-de-plaider-sa-cause-aupres-des-etats-africains [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2023-06-08 19:13:15 [post_modified_gmt] => 2023-06-08 19:13:15 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://tyzhden.fr/?p=4652 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [1] => WP_Post Object ( [ID] => 4401 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-05-18 17:37:36 [post_date_gmt] => 2023-05-18 17:37:36 [post_content] => Une jeune fille souriante me regarde sur la photo, encadrée d'un côté par un chat et de l’autre par un chien géant. Début mars, cette photo revenait encore et encore dans mon fil d'actualité sur les réseaux sociaux. Malheureusement, la raison en était très douloureuse : la jeune fille avait été tuée sur la ligne de front de la guerre russo-ukrainienne. Yana Rikhlitska aurait pu choisir une autre voie - émigrer (les femmes, si elles ne sont pas astreintes au service militaire, ne sont pas soumises aux restrictions imposées par la loi martiale pour quitter le pays) ou continuer à travailler dans une entreprise informatique (c'est un bon statut social et un salaire élevé). [caption id="attachment_4418" align="aligncenter" width="1340"]



Abdel Fattah al-Burhan
A cette époque, Abdel Fattah al-Burhan était le commandant en chef des forces armées, Hemedti était son adjoint et en même temps le commandant de l'unité paramilitaire Forces de réaction rapide. Selon The Guardian, Hemedti a longtemps été mécontent du fait qu'avec un grand groupe de vétérans aguerris sous son commandement et une fortune considérable provenant de la vente de l'or des mines illégales, il ne reste qu'un adjoint officiel d'al-Burhan. C'est pourquoi certaines diplomates ont alarmé depuis l'été 2022 qu'un nouveau conflit interne se dessine au Soudan. L’empreinte russe dans le conflit Auparavant, le président russe Vladimir Poutine entretenait des relations « amicales » avec le dictateur soudanais Omar el-Béchir. Déjà isolé en raison d'un mandat d'arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye, Omar el-Béchir s'est rendu deux fois en Russie, en 2017 et 2018.
Omar el-Béchir et Vladimir Poutine
Dans le même temps, des informations indiquent que Yevgeny Prigogine, proche allié de Poutine (et co-fondateur du groupe Wagner, avait choisi le Soudan comme point de transit pour la contrebande d'or et de diamants en provenance de la République Centrafricaine. Néanmoins, lorsque le renversement du régime d'al-Bashir est devenu inévitable en 2019, Moscou a rapidement changé d'allégeance et a préféré le nouveau dirigeant supposément tout aussi loyal, al-Burkhan. Tout de même, les relations entre le Kremlin et le général le plus puissant du Soudan se sont détériorées ces derniers mois. Die Welt suggère que cela pourrait être l'une des raisons pour lesquelles la Force de réaction rapide, dirigée par Dagalo, a entrepris de prendre le pouvoir. Selon CNN, la Russie soutient Dagalo avec l'envoie d'armes. En plus des sources d'information diplomatiques, CNN fait également référence à des images satellites qui témoignent des activités de la milice Wagner dans des bases en Libye voisine. [readAlso title:" Lire aussi: "] Comment la Russie entraîne l’Afrique dans un engrenage de dépendance économique [/readAlso] De plus, la Russie considère le Soudan comme un partenaire stratégique dans le cadre de sa politique globale visant à étendre son influence dans la région, écrit Die Welt. « En février 2023, pendant la guerre à grande échelle en Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov s'est rendu dans la capitale du pays, Khartoum. L'objectif de ce voyage était l'établissement prévu d'une base militaire dans la ville de Port-Soudan, sur la mer Rouge. La base devrait être prête fin 2023. À partir de là, la Russie pourrait non seulement atteindre rapidement ses objectifs dans la région, mais aussi avancer dans la région méditerranéenne en cas de conflit. Cela permettrait à Moscou de ne pas dépendre du détroit du Bosphore, que la Turquie, membre de l'OTAN, peut fermer à tout moment. De plus, la Russie s'intéresse de près à l'or soudanais », rapporte Die Welt. Selon nos informations, les wagnériens, présents au Soudan depuis 2017, contrôlent les mines d'or dans l'ouest du pays. Il est aussi à noter que Dagalo s'est rendu à Moscou la veille de l'attaque à grande échelle de la Fédération de Russie contre l'Ukraine. 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Les experts du Centre finlandais de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA) ont analysé comment cela se produit. L'UE, l'Australie et le reste des pays du G7 ont adopté une limitation des prix à la vente du pétrole russe, à 60$, ce qui a entraîné une baisse significative des revenus d'exportation de la Russie. Dans le même temps, comme le montrent les données sur les achats de produits pétroliers, ces pays ont augmenté leurs importations de pétrole raffiné de Chine (+3,6 millions de tonnes ou +94%), d'Inde (+0,3 million de tonnes ou +2%), de Turquie (+1,8 millions de tonnes ou +43 %), des Émirats arabes unis (+2,6 millions de tonnes ou +23 %) et de Singapour (+1,8 million de tonnes ou +33 %). Dans l'année qui a suivi l'invasion russe, les importations de produits pétroliers de ces cinq pays ont augmenté de 10 millions de tonnes (+26%) ou 18,7 milliards d'euros par rapport à l'année précédente. Si nous analysons les chiffres plus en détail, nous verrons que la Chine (57,7 millions de tonnes), l'Inde (55,9 millions de tonnes), la Turquie (17,4 millions de tonnes), les Émirats arabes unis (EAU, 1,0 million de tonnes) et Singapour (0,5 million de tonnes), ont considérablement augmenté leurs importations de pétrole brut russe (par rapport à l'année précédente). Cela représente 74,8 milliards d'euros d'importations dans les 12 mois qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'augmentation des importations russes de pétrole brut vers ces pays est de 140 % (soit + 48,2 milliards d'euros en valeur) par rapport à la période des 12 mois précédant l'invasion. Les chercheurs du CREA notent également que la Chine, l'Inde, la Turquie, les Émirats arabes unis et Singapour augmentent leurs importations de pétrole brut russe, car ils peuvent l'acheter à des prix très avantageux en échange de leur refus de sanctionner la Russie. Le raffinage du pétrole brut dans ces pays est une méthode légale par laquelle le pétrole russe entre ensuite sur les marchés des pays qui lui ont imposé des sanctions. Bien qu'ils achètent ce pétrole à un prix moins élevé, ce commerce permet d'alimenter le budget militaire de Poutine, note la CREA. Parmi les structures qui soutiennent les sanctions pétrolières, le plus grand importateur dans lequel le pétrole russe est « blanchi » (les auteurs font une analogie avec le blanchiment d'argent) est l'Union européenne. Ce sont le diesel (29%) et le kérosène (23%) qui pèsent lourd. Depuis l'introduction du plafonnement des prix du pétrole brut, qui est entré en vigueur le 5 décembre 2022 (jusqu'à fin février 2023), l'Inde est le plus grand exportateur de produits pétroliers vers les pays développés, suivie de la Chine (3,0 millions de tonnes) et les EAU (2,9 millions de tonnes). Puisque le pétrole est transporté vers les pays « blanchisseurs » en tankers par voie maritime, les ports de ces pays bénéficient de ce transport. La plus grande quantité de pétrole brut importé de la Fédération de Russie passe par le port indien de Sikka et, par conséquent, la majeure partie des exportations de produits pétroliers vers les pays développés passe par lui. Le port dessert la raffinerie de Jamnagar. De décembre 2022 à février 2023, des produits pétroliers d'une valeur de 2,7 milliards d'euros ont été exportés. Outre les voies maritimes, la Fédération de Russie livre son pétrole brut par oléoducs, notamment à la Chine. Ainsi, la raffinerie de pétrole PetroChina à Dalian, reçoit la plus grande partie du pétrole brut de la Fédération de Russie, qui, après traitement, est acheminée vers l'Australie. 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