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[post_content] => Cette année, le Festival international Arsenal du livre, qui se déroule traditionnellement dans le musée Arsenal Mystetskyi de Kyiv, complexe muséal d’art et de culture à Kyiv, a repris ses activités. Il a pu réunir une centaine de maisons d'édition, de magazines et de librairies, en provenance de 10 pays. Cet événement culturel a été créé en 2011. Chaque année, le nombre de visiteurs a augmenté. En 2019, après avoir accueilli 55 000 personnes, la Foire du livre de Londres l'a même reconnu comme le meilleur festival littéraire de l'année.
La pandémie de COVID-19 a entraîné des temps difficiles pour l'Arsenal du livre, ainsi que pour de nombreux festivals similaires : en 2020, il n'a pas eu lieu du tout, en 2021, il a été contraint de se conformer à toutes les règles de quarantaine, et en 2022, il a été annulé en raison de la guerre à grande échelle menée par la Russie en Ukraine. C'est donc un véritable miracle qu'en 2023, malgré la guerre en cours, ce festival ait repris en proposant à son public une centaine d'événements avec plus de 200 intervenants et 7 expositions, qui ont fait le bonheur des 28 000 visiteurs, dont le président Volodymyr Zelensky et son épouse Olena. [readAlso title:" Lire aussi: "] Festival ukrainien Arsenal du livre mélange les genres [/readAlso] Au cours de ses années d’existence, l’Arsenal du livre est devenu une sorte de symbole de la culture ukrainienne car il constitue un lieu de rencontre idéal non seulement pour les éditeurs et les lecteurs, mais aussi pour ceux qui créent la culture nationale et ceux qui l'acceptent avec gratitude, ainsi que pour ceux qui achètent ses produits avec enthousiasme et les consomment avec inspiration. Ainsi, à l'Arsenal du livre, vous pouvez non seulement obtenir un autographe de votre écrivain préféré, mais aussi lui parler de la vie et de ses projets d’écriture ; non seulement écouter des conférences ou des discussions intéressantes, mais aussi y prendre une part active. De plus, chaque année, il y a un programme distinct pour les enfants de tous âges, où ils apprennent à dessiner, à sculpter et, plus généralement, à s’initier à la création artistique. [readAlso title:" Lire aussi: "] Un livre, c’est aussi un plaisir : Comment la lecture est popularisée dans le monde [/readAlso] En 2016, l’Arsenal du livre a lancé le concours du meilleur design de livre, qui a aussi eu un impact significatif sur le secteur de l'édition en attirant l'attention sur le fait qu'un livre ne doit pas seulement être utile, mais aussi avoir un design créatif. Les lauréats de ce concours sont immédiatement devenus des figures de proue et ont contribué à ce que la concurrence dans le domaine du design devienne de plus en plus productive. En Ukraine, il y a un autre festival de niveau similaire, le Forum des éditeurs à Lviv, qui combine une foire du livre et un festival littéraire international. Cependant, l’Arsenal du livre, compte tenu de sa situation dans des locaux spacieux de la capitale, a toujours été considéré comme un peu plus solide. C’est lui qui capte vraiment les tendances du moment et montre les éléments les plus significatifs apparus au cours de l'année, principalement dans l'industrie du livre. C'est toujours un plaisir de rencontrer des personnes dont j'ai lu des articles tout au long de l'année ou dont j'ai commenté les publications sur les réseaux sociaux. Dans un sens, l'Arsenal du livre rassemble des personnes créatives et des consommateurs d'art qui, pendant les 4 à 5 jours du festival, sont tellement inspirées par l'art qu'elles commencent souvent à y participer elles-mêmes. 
Photo: Olga Vorozhbyt Polina Rayko (1928-2004) était une artiste ukrainienne autodidacte de première importance qui faisait partie de ce qu’on a appelé au 20ème siècle « l’Art brut ». Sans formation artistique donc, elle a commencé à dessiner à 69 ans; elle a débuté en peignant une colombe blanche sur un portail. En quelques années, elle a couvert toutes les surfaces de sa maison (les murs, les grilles, le portail, la clôture, etc.) ainsi que les tombes de ses proches. Polina dépensait sa maigre pension pour acheter peinture et pinceaux. Par manque de place, elle a parfois recouvert d’anciennes peintures par des peintures nouvelles. Ses fresques murales parlent de sa vie personnelle, de sa famille, elles représentent parfois des scènes religieuses, et elles font place à l’imaginaire et au fantastique. Elle inventait des créatures chimériques (comme les hiboux-léopards par exemple). C'est tout un univers artistique empli de symboles païens, chrétiens ou inspirés par l’ère soviétique. La combinaison des images est souvent surréaliste : des anges étreignant une fusée ; des fleurs qui poussent sur le corps des sœurs Rayko ; un temple re-dessiné à partir d'une étiquette de vin.
Certains critiques d’art disent qu'elle voulait transformer sa maison en une sorte de temple. Elle aimait aussi peindre des oiseaux et des humains avec des ailes, mais il ne s'agit pas toujours de figures religieuses, puisque on pouvait y voir, par exemple, un capitaine vêtu d’une tunique qui célébrait le jour de la Victoire à la fin de la Seconde guerre mondiale et qui est représenté de cette manière. Les fleurs, les étoiles, les oiseaux et les croix sont les images les plus fréquentes. Elle disait à sa famille qu’elle reproduisait les rêves qu’elle faisait; ses proches ont été particulièrement effrayés par la représentation d’un corbeau noir qu'elle avait peint à côté d’un enfant. Certaines de ces peintures venaient exprimer l’effet du choc éprouvé à la suite de la mort de sa fille et à celle de son mari. Elle a représenté ce dernier sur un bateau-arche, la main tenant un instrument de musique, et portant des bouteilles aussi grandes que lui, à côté d’une canne à pêche et de poissons. Une sorte de paradis pour un être cher.
Le style de Polina Rayko est une sorte de panthéisme, un éclectisme naïf, la perception de la réalité à travers les yeux d'un enfant qui a grandi; il combine le communisme, Dieu et le pittoresque de la nature ukrainienne. Les chercheurs comparent son œuvre aux peintures de Maria Prymachenko et de Kateryna Bilokur.
Le pronostic sur l’état de la maison-musée de Polina Rayko est insatisfaisant, car celle-ci était déjà détériorée avant la guerre. Il ne reste donc plus qu'à espérer qu'à l'avenir, les peintures seront reconstituées, au moins sous forme virtuelle, afin de préserver un patrimoine artistique unique.
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[post_content] => La cuisine ukrainienne reste encore assez exotique et peu connue dans le monde. Le plus souvent, les gens ne connaissent que par ouï-dire quelques plats proposés dans les restaurants de tous les continents, pas plus. Mais de plus en plus d’étrangers venaient en Ukraine bien avant la guerre totale pour des « virées gastronomiques », car le rapport qualité-prix des plats proposés était très impressionnant. Non seulement les célèbres « tchernozioms » (« terres noires », très fertiles - ndlr) ukrainiens offrent des fruits et des légumes délicieux, mais la façon dont ils sont préparés, selon des traditions très variées, est l’héritière de nombreux siècles d’interaction avec des cultures très différentes. L’histoire de l’Ukraine, c’est l’histoire des esclavages et de luttes réussies contre les envahisseurs, qui ne considéraient le territoire que comme une très belle prise. Mais il s’agit aussi d’une assimilation pacifique des choses les plus saines, les plus nutritives et les plus délicieuses empruntées aux étrangers. Le plus souvent, la cuisine ukrainienne est réduite à deux plats qui sont depuis longtemps devenus des symboles: le borchtch et le lard gras. Bien que pour de nombreux Ukrainiens ces notions soient complémentaires (et ces plats sont consommés avec de l’ail et du pain, de l'aneth et de la crème fraîche), ils sont devenus populaires dans ces territoires à des époques différentes. Apparemment, le lard gras était consommé par divers peuples non musulmans et, à une époque plus ancienne, par divers nomades, car c’est un produit qui se conserve bien pendant les longues marches. [readAlso title:" Lire aussi: "] Les œufs peints, une tradition à l’épreuve de la guerre [/readAlso] A cet égard, tous les sceptiques qui ne reconnaissent pas certains plats comme étant d’origine ukrainienne évoquent la première mise en garde suivante. Effectivement, le lard gras n’est pas une invention ukrainienne et ne constitue pas un plat en soi, car il ne s’agit pas d’une combinaison d’aliments. C’est un tissu gras sous-cutané de certains quadrupèdes à peau épaisse, particulièrement le porc, traité de manière appropriée. C'est vrai, mais il n'y a qu'en Ukraine que l'on trouve une telle richesse de modes de transformation et de cuisson (frit, cuit, fumé, conservé, salée, séché, pimenté, mariné, etc). Il existe d'importantes différences régionales dans les recettes : par exemple, de nombreuses personnes apprécient le saindoux fabriqué dans la région de Vynnytsia, et le « format » même pour le servir à table (en pâte à tartiner, émietté ou en fines tranches « classiques »). Mais surtout, les Ukrainiens ont créé un important folklore et un halo littéraire autour de l'image du lard, qu'il s'agisse de proverbes, de dictons, d'anecdotes ou de romans. Ainsi, ce produit bien-aimé est devenu plus qu'un simple produit, il existe en tant que symbole et il est également très savoureux. En Ukraine, il est possible de déguster non seulement du lard mariné selon les recettes de Vynnytsa, ou du lard « du général » cuit au four, mais aussi du lard au chocolat (c’est une combinaison inhabituelle, mais c’est assez bon). A Lviv, il y a un Musée-restaurant « Salo » (lard), ouvert en 2011 par l’artiste Boris Berger. La collection présente à la fois de petites miniatures fantaisistes et de grandes sculptures faites de lard. Un autre plat important en Ukraine a été, est et sera le bortsch. Et bien que la Russie s'obstine à le considérer comme son plat national (cet État n'est pas étranger à la captation d'héritage des peuples colonisés), le 1er juillet 2022, le bortsch a été officiellement reconnu par l'UNESCO comme ukrainien et inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel. Le célèbre chef ukrainien Yevhen Klopotenko a été l'un des principaux initiateurs de cette candidature. En 2020, il a produit un documentaire intitulé Borsch. L'ingrédient secret, qui peut être visionné sur Netflix. Dans ce film, Klopotenko voyage dans toute l'Ukraine et apprend comment le bortsch est cuisiné aux qautre coins du pays. [readAlso title:" Lire aussi: "] Netflix ukrainien : une coopération qui se développe [/readAlso] Le mot « borchtch » est d’origine iranienne et il a probablement été cuisiné pour la première fois dans ce pays il y a plusieurs siècles. Mais c’est en Ukraine qu’il est devenu, il y a bien longtemps, l’emblème national le plus apprécié. Autrefois, c’était un plat quotidien et maigre, car les paysans ne mangeaient de la viande que les jours de fêtes. A l’époque, il s’agissait d’une soupe composée de betteraves, de choux, de pommes de terre et de légumes de saison, cuite souvent sur un feu pendant la saison de la récolte des produits agricoles. De nos jours, le bortsch rouge au concentré de tomates est considéré comme le plat de base, mais il existe de nombreuses façons de le préparer. Il contient habituellement différentes sortes de viande ou des haricots, des betteraves, des tomates en saumure, des pommes de terre et du chou. Il existe de nombreuses façons de le préparer : avec différentes viandes (les plats de côtes sont particulièrement appréciés, sans viande (par exemple, avec des haricots), avec des tomates en saumure et du chou fermenté (blanc ou rouge), etc. Il existe même une recette ancienne à la carpe crucifère, très apprécié du célèbre poète ukrainien Tarass Chevtchenko. En effet, un Ukrainien peut parler du borchtch en prose et en vers, ainsi qu’en manger presque tous les jours. Autre fait intéressant: en 2020, le Musée du bortsch bouilli a été ouvert dans le village d'Opichnia, dans l'oblast de Poltava. Il propose plus de 360 recettes de cette « soupe chaude ». Certes, la cuisine ukrainienne ne se limite pas à ces plats symboliques. Et chaque région dispose de ses recettes spécifiques. Le poulet à la kyévienne, les galouchki de Poltava, la mamalyga de la Bucovine, le bograch de Transcarpatie, les deruny de Jytomyr), le laghman et la dolma de Crimée, les jarrets et l’okrochka de Donetsk, et bien d’autres choses encore. La véritable découverte de la cuisine ukrainienne est une question d’avenir, car cela ne nécessite pas seulement quelques enthousiastes, mais une campagne sérieuse au niveau national. Cependant, je suis absolument certain que sa reconnaissance mondiale viendra, car elle est vraiment délicieuse !
[post_title] => La cuisine ukrainienne: ses symboles et ses codes cachés
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[post_content] => Il y a exactement 88 ans, le 15 mai 1935, s'éteignait Kazimir Malevitch, artiste d'avant-garde de renommée mondiale. Son destin était étroitement lié avec l'Ukraine. La plupart des gens associent le nom de Kazimir Malevitch, un des premiers peintres abstraits du XXe siècle, à son tableau le plus célèbre Le carré noir, peint en 1915. Cependant, il existe beaucoup de gens qui disent que son chef-d'œuvre n'est pas une vraie œuvre d'art, mais une sorte de malentendu, et que n'importe quel enfant pourrait dessiner une telle image. Quoi qu'il en soit, Le carré noir ne laisse personne indifférent, provoquant diverses émotions, ce qui est déjà le signe qu'il s'agit d'une œuvre d'art.
La question la plus importante qui se pose à tous les admirateurs du talent de Malevitch est la suivante : cet innovateur aurait-il pu peindre des toiles, des paysages ou des portraits dits « ordinaires » ? La réponse n'est pas tout à fait évidente : non seulement il le pouvait, mais il a aussi beaucoup appris auprès des peintres ukrainiens spécialisés dans les scènes de la vie quotidienne, en particulier de son premier professeur de peinture, l'artiste Mykola Pymonenko (originaire de Kyiv, peinture de l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg, membre de l'Union Internationale des Arts et des Lettres de Paris). [readAlso title:" Lire aussi: "] Anthropologie [/readAlso] Ce fait n'est pas connu de tous ses admirateurs : Kazimir Malevitch est né à Kyiv, il connaissait parfaitement la langue ukrainienne et s'est longtemps considéré comme un Ukrainien. Ce n'est que récemment que l'on a découvert à quelle adresse exacte Malevich vivait dans la capitale de l'Ukraine : il s'agit de l'actuelle rue Jylianska (approximativement au n ° 62-65). La maison, malheureusement, n'a pas été préservée et maintenant un immeuble de grande hauteur s'élève à sa place. Son père appartenait à la noblesse polonaise appauvrie qui vivait en Ukraine depuis au moins trois siècles. Sa mère était probablement d'origine ukrainienne, convertie catholique avant le mariage. Elle aurait changée son prénom de Liudmyla en Ludovika (Kazimir se souvenait qu'elle faisait de la broderie et de la dentelle, et qu'il a appris cet « art » auprès d'elle, ainsi que le crochet). En raison du fait que son père travaillait dans la gestion d'usines sucrières, la famille Malevitch a vécu dans différents villages (la plus longue période dans les années 1883-1889 à Moyvka dans l'actuelle région de Vinnytsia). 

Pièce commémorative de la Banque nationale d'Ukraine, 2019 L'influence de Malevitch sur l'art mondial est vraiment colossale, révolutionnaire et telle que l'art moderne ne peut être imaginé sans lui. C'est en Ukraine qu'il s'est fait connaître en tant qu'artiste abstrait.
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Photo: Roman Shalamov
Par conséquent, la chose la plus importante de cette fête est l'atmosphère d'admiration générale pour la simplicité avec laquelle l'art vit et respire sous vos yeux, composé progressivement des paroles de romanciers et de poètes talentueux qui se produisent dans différents endroits ; de la musique des groupes jouant sur la scène d'été ; des sculptures, des installations et des peintures disposées un peu partout. L'existence d'un tel événement international et pan-ukrainien est une sorte de baromètre de la société : puisque l'Arsenal du livre a eu lieu, la culture existe. L’événement nous démontre ce que défendent les militaires ukrainiens, ce pour quoi ils se battent contre un ennemi qui ne veut ni de l'Ukraine ni de sa culture. [readAlso title:" Lire aussi: "] Lénine par terre sur fond de guerre [/readAlso] Olesia Ostrovska-Liuta, directrice générale de l’Arsenal Mystetskyi qui accueille le festival, en parle également, notant que l'Arsenal du livre est « un grand lieu de rencontres, un lieu d'expérience commune et un lieu de réflexion, où le livre joue le rôle d'un média qui transmet et généralise le vécu commun ». En ce sens, le festival est comme une extension spatiale du livre. C'est pourquoi les lectures, les discussions, la calligraphie et le travail artistique sur les thèmes, et même la vente de livres sont si importants ici. L’Arsenal du livre ne se concentre pas seulement sur la littérature, mais inclut aussi d'autres arts qui permettent la réflexion et l'expérience. Ce festival est donc pluridisciplinaire. Sa mission officielle, élaborée il y a quelques années, se lit comme suit : « Créer des interactions entre les personnes, les communautés, les institutions, pour renforcer via la lecture les capacités des individus et de la société ». La directrice du musée estime que le festival a rempli sa mission à cent pour cent : « Si vous demandez pourquoi renforcer cette capacité, la réponse est évidente : il s'agit de notre survie à la fois en tant que société et en tant qu’individus créatifs. C'est comme ça qu'on résiste : en produisant et en protégeant notre culture ». [post_title] => Le festival international Arsenal du livre : un baromètre de la société ukrainienne [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => closed [ping_status] => closed [post_password] => [post_name] => le-festival-international-arsenal-du-livre-un-barometre-de-la-societe-ukrainienne [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2023-07-04 08:05:56 [post_modified_gmt] => 2023-07-04 08:05:56 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://tyzhden.fr/?p=4831 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw ) [1] => WP_Post Object ( [ID] => 4707 [post_author] => 6 [post_date] => 2023-06-15 10:09:17 [post_date_gmt] => 2023-06-15 10:09:17 [post_content] => Lorsque le 6 juin 2023, l'armée russe a fait sauter le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, elle a engendré une catastrophe dont les conséquences se feront sentir des années durant, causant des dommages à la nature autant qu’aux êtres humains. Un autre aspect dont on ne parle pas beaucoup mais qui est tout aussi important, c’est la volonté d’anéantissement de la culture ukrainienne, car la Russie ne veut pas seulement exterminer les ukrainiens et ruiner son environnement. Là où les Russes passent, les musées sont pillés, les œuvres d’art sont volées, les bâtiments historiques sont bombardés et détruits. С'est le cas de la maison unique de l'artiste ukrainienne Polina Rayko qui s'est retrouvée inondée. [readAlso title:" Lire aussi: "] Comment la Russie détruit le patrimoine culturel de l’Ukraine en Crimée [/readAlso] L'année dernière, l'armée russe a bombardé le Musée d'Histoire et des Traditions locales d'Ivankiv, dans la région de Kyiv, qui abritait des peintures de l'artiste de renommée mondiale Maria Prymachenko ; elle a rasé le Musée Hryhorii Skovoroda près de Kharkiv ; elle a saccagé le Musée des Traditions locales de Melitopol, qui abritait l'or des Scythes ; elle a ravagé le Musée des Antiquités ukrainiennes (la maison de Tarnovsky) à Tchernihiv ; elle a pillé des pièces exposées au Musée des beaux-arts de Arkhip Kuindjhi à Mariupol, et cette liste n’est pas exhaustive. Nous devons impérativement répertorier ces crimes contre la culture afin de ne pas oublier que la guerre touche non seulement les territoires et les ressources, mais aussi l’héritage culturel. Le 6 juin dernier, une autre chose a été détruite : la maison transformée en musée de la célèbre artiste ukrainienne Polina Rayko, située à Oleshky dans la région de Kherson, qui a été submergée par les eaux. Ce jour-là, 600 kilomètres carrés de la région de Kherson ont été inondés à la suite de la destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka.





Kazimir Malevitch dans sa jeunesse
Dans ses notes autobiographiques, Malevitch a aussi écrit qu'il aimait beaucoup observer les paysannes vêtues de vêtements colorés faits maison qui « luttaient » contre les mauvaises herbes dans les plantations de betteraves sucrières : « J'aimais regarder ces champs le matin, quand le soleil n'était pas encore haut , et que les alouettes se mettaient à chanter. Les cigognes, claquaient, volaient après les grenouilles, et les pies, tournaient dans les hauteurs, regardant les oiseaux et les souris ». Et là, Kazimir a beaucoup regardé comment les paysans ukrainiens peignaient leurs maisons et, en particulier, il les a aidés à recouvrir le sol d'argile et à faire des motifs sur les poêles : « Les paysannes ont magnifiquement peint des coqs, des sauterelles et des fleurs. Les couleurs ont toutes été mélangées sur place avec différents argiles et bleus. J'ai essayé de transférer cette culture sur les poêles de ma maison, mais rien n'a fonctionné. On m'a dit que je salissais les fours. Ensuite, je suis passé aux clôtures, aux murs de la grange et à ce genre de choses ». [readAlso title:" Lire aussi: "] Volodymyr Tatlin. Zangezi, qui élevait des grenouilles [/readAlso] Par la suite, Kazimir Malevitch s'est fabriqué lui-même des peintures à l'aquarelle et des pinceaux, peignant assez bien des chevaux et des personnages. Il se souviendra toute sa vie de la venue de trois artistes « célèbres » de Saint-Pétersbourg dans la ville de Bilopillia (aujourd'hui centre du district de la région de Sumy) pour peindre des icônes dans la cathédrale. Avec son ami, Kazimir se faufilait partout pour les regarder comme s'ils étaient des divinités avec leurs instruments étranges. Dans le même temps, il a commencé à copier les peintures d'artistes connus sur la base de reproductions publiées dans l'hebdomadaire russe le plus populaire de l'époque, Niva. Alors qu'il vivait à Konotop (aujourd'hui une petite ville de l'oblast de Sumy), Malevitch a peint son premier tableau, Nuit au clair de lune, un paysage avec une rivière, des pierres et un bateau. Sans le prévenir, ses amis affichent Nuit au clair de lune dans la vitrine d'un magasin, où il est rapidement acheté pour 5 karbovanets. L'auteur, qui adorait la délicieuse cuisine ukrainienne, l'a noté dans ses mémoires : « Je pouvais manger un anneau de saucisses par jour pendant un mois entier ». Un peu plus tard, Kazimir est aussi allé à la première « école de dessin » d'Ukraine, fondée en 1875 par le peintre ukrainien Mykola Murachko, l'oncle du célèbre artiste ukrainien Oleksandr Murachko. On ne trouve pas de Malevitch dans les listes officielles de l'atelier, mais comme l'école était à Kyiv, il est très probable qu'il ait fréquentée cet en droit en tant qu'élève libre. Nous savons avec certitude qu'il était un des élèves de Pymonenko, dont le jeune Kazimir a emprunté les proportions, les couleurs et les thèmes paysans (il a été particulièrement impressionné par le tableau de Pymonenko Hopak, qui a ensuite été acquis par le Louvre). Cependant, chez Malevitch, toutes ces idées se sont ensuite développées en allant vers l'abstraction.
Mykola Pymonenko devant son tableau Hopak
En 1897, la famille Malevitch s'installe à Koursk, et il retourne en Ukraine peu de temps après. Cependant, il est déjà venu en tant qu'artiste exceptionnel et professeur invité à l'Institut d'art de Kyiv (1927-1930), où une incroyable équipe de génies travaillait à cette époque, dont Mykhailo Boytchuk et Volodymyr Tatlin. À l'institut, Malevitch a ouvert une classe d'art expérimental IZO, enseignant aux étudiants les dernières réalisations en peinture, mais aucun de ses étudiants ne se rallie au mouvement artistique suprématiste, s'arrêtant plutôt au cubisme. En 1928, Kazimir Malevitch à nouveau, après presque une décennie de pause créative (quand il était occupé à écrire des travaux théoriques), a commencé à peindre, qualifiant son style de surnaturalisme. Et en 1930, son exposition, la dernière de sa vie, s'ouvre à la galerie d'art de Kyiv. Il a alors déménagé à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) où il a vécu une arrestation de courte durée, la maladie, la pauvreté et la mort le 15 mai 1935.