Vingt-neuf ans exactement après avoir dû transférer à la Russie ses bombardiers stratégiques, l’Ukraine a détruit 41 appareils militaires, dont un certain nombre de ces avions, à l’occasion d’une opération audacieuse, loin à l’intérieur de la Russie, minutieusement préparée grâce à des logiciels d’Intelligence artificielle.
L’Ukraine a attaqué des bases aériennes russes situées loin à l’intérieur du pays à l’aide de drones FPV. L’opération spéciale « toile d’araignée », planifiée et préparée pendant plus d’un an et demi, visait les aérodromes des régions de Mourmansk, Irkoutsk, Ivanov, Ryazan et Amour, précisent les services secrets ukrainiens (SBU).
Les drones ukrainiens ont pris pour cible des avions qui bombardent chaque nuit les villes ukrainiennes. Quarante-et-un auraient été détruits. Selon les informations du journal Ukraïnska Pravda, les dommages causés à l’aviation russe s’élèveraient à plus de 2 milliards de dollars. Des avions brûlent sur les aérodromes de « Belaya », « Dyagilevo », « Olenya » et « Ivanovo ».
Dans le district d’Ousol, dans la région d’Irkoutsk, l’état d’alerte a été déclaré après une attaque de drones ukrainiens contre la base aérienne de Belaya, a annoncé le gouverneur Igor Kobzev sur sa chaîne Telegram. « Je suis arrivé sur le lieu de l’attaque des drones dans le district d’Oussol. Pour des raisons de sécurité, je ne peux pas montrer grand-chose », a-t-il écrit. Kobzev a déclaré que le camion à partir duquel les drones ont été lancés aujourd’hui a été bloqué. Il a souligné que c’était la première attaque de la sorte enregistré en Sibérie.
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Le gouverneur de la région de Mourmansk, Andreï Thibis, a demandé aux citoyens de « rester calmes » et de ne pas partager sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos montrant les opérations de la défense aérienne. Plus tôt, des témoins oculaires avaient signalé que des drones avaient attaqué l’aérodrome d’Olenya, dans la région de Mourmansk, où sont basés des bombardiers Tu-22M3.
Lors de l’attaque contre des aérodromes russes, des drones entraînés à l’aide de l’intelligence artificielle ont été utilisés, rapporte Clash Report. « L’année dernière, les services de renseignement militaire ukrainiens ont scanné les bombardiers russes et ont appris à une intelligence artificielle à les reconnaître et à exécuter des algorithmes de piqué automatique. Aujourd’hui, nous en voyons les résultats », précise le média.
Deux types de drones ont été utilisés lors de l’attaque : des quadricoptères classiques à décollage vertical et des drones de type « aile », lancés à partir d’une mini-catapulte. L’Ukraine a utilisé des bombardiers soviétiques provenant d’un musée pour préparer des drones IA à attaquer les aérodromes russes. Selon Clash Report, le musée de l’aviation de Poltava, en Ukraine, abrite des modèles Tu-95MS et Tu-22M3, sur lesquels les services de renseignement ukrainiens ont formé l’intelligence artificielle des drones afin qu’ils puissent reconnaître et frapper avec précision des cibles similaires en Russie.
Selon l’agence de presse ukrainienne l’UNIAN, plus de 40 avions russes ont été détruits ou endommagés, y compris des bombardiers stratégiques rares. Contrairement aux précédentes attaques contre des aérodromes russes, cette fois-ci, les drones n’ont pas eu à parcourir des milliers de kilomètres depuis l’Ukraine. Ils ont été transportés par camion jusqu’à proximité des aérodromes, où ils ont décollé et ont soudainement attaqué les avions.
Les médias russes rapportent que des personnes impliquées dans l’attaque des drones ont été arrêtées. Cependant, des sources au sein du SBU indiquent que les hommes qui ont participé à cette opération spéciale historique se trouvent depuis longtemps en Ukraine. Ainsi, si le régime de Poutine procède à des arrestations spectaculaires, il s’agira d’une nouvelle mise en scène destinée à l’opinion publique russe, assurent-ils.
La situation précise concernant les dommages ou la destruction d’avions sur les aérodromes en Fédération de Russie sera plus claire dans quelques jours, après la publication des images satellites. Mais quoi qu’il en soit, il s’agit d’un coup dur pour les Russes. On sait que les Russes disposent au total d’un peu plus de 100 appareils stratégiques, dont la moitié sont des avions Tu-95MS, des appareils subsoniques assez obsolètes. En raison des sanctions, la Russie n’est actuellement pas en mesure de fabriquer de nouveaux avions rapidement. Cela signifie que les bombardements réguliers des villes et villages ukrainiens doivent s’atténuer.
« L’opération du 1er juin était une réponse non seulement militaire, mais aussi morale. Après une série d’attaques nocturnes au cours desquelles des avions russes Tu-95 et Tu-22M3 ont bombardé en toute impunité des quartiers résidentiels ukrainiens, Kiev a mené un raid audacieux qui a détruit ces avions. C’était un coup porté en pleine figure, au moment le plus inattendu, en pleine campagne, alors que Moscou était convaincu de son invincibilité. Les bombardiers stratégiques détruits ne sont pas seulement des engins techniques, ils symbolisent la puissance militaire de la Fédération de Russie. Leur transformation en ferraille est un châtiment symbolique », écrit le journal azéri Minval.
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L’Ukraine a montré qu’elle était capable de frapper non pas en riposte, mais de manière préventive. Kyiv sait attendre, venger des vies innocentes et démontrer haut et fort que chaque nouvelle attaque nocturne peut se solder par un nouvel incendie au plus profond de la Russie. Un détail a son importance : le 1er juin 1996, l’Ukraine a remis aux Russes des bombardiers stratégiques en échange de « garanties de sécurité », mentionnées dans le le Mémorandum de Budapest. Aujourd’hui, exactement 29 ans plus tard, le 1er juin 2025, l’Ukraine a trouvé un moyen de « reprendre » une partie de ces bombardiers stratégiques. Nos sources dans le commandement de l’armée de terre ont laissé entendre que cette coïncidence n’avait rien de fortuit.
