Les médias russes ont tenté de présenter les manifestations contre la réforme des retraites comme des protestations contre l’envoi d’armes à l’Ukraine. En vain. Le sondage Eurobaromètre de la Commission Européenne, publié ce mardi 21 mars, indique qu’une majorité de Français approuve l’aide à l’Ukraine.
Un an après le début de l’invasion, une majorité de personnes interrogées en France soutient l’aide humanitaire aux personnes frappées par la guerre (92%), l’accueil dans l’UE des personnes fuyant la guerre (88%) et l’envoi d’une aide financière à l’Ukraine (68%), indique un communiqué de presse de la Commission Européenne. Dans le même temps, 65% des personnes interrogées sont d’accord avec les sanctions économiques imposées au gouvernement, à des entreprises et des personnalités russes. Le même pourcentage de gens (65%) s’exprime en faveur de l’achat et de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine.
Entre le 10 mars 2022 et le 30 janvier 2023, la France a accueilli plus de 100.000 Ukrainiens, « dont près de 80% de femmes », indique le ministère de l’Intérieur français, qui explique avoir délivré des « autorisations provisoires de séjour » (APS) à 87.928 Ukrainiens (en dehors des enfants) sur cette période. « L’accueil des réfugiés ukrainiens a coûté près de 500 millions d’euros à la France, essentiellement pour l’hébergement et l’allocation », précise le ministère.
« 46% des personnes interrogées en France sont satisfaites des mesures prises par l’Union européenne et 50% par celles prises par leur gouvernement à la suite de l’invasion russe en Ukraine », dit l’enquête Eurobaromètre réalisée durant l’hiver 2022. Ces chiffres démentent l’idée reçue, largement répandue, selon laquelle la plupart des Français, malgré la guerre et les atrocités commises par l’armée russe dans les territoires occupés, seraient toujours des russophiles ouverts ou latents.
La guerre en Ukraine a profondément changé l’attitude des Français ordinaires à l’égard des événements en Europe de l’Est, dont ils se désintéressaient pour la plupart. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît les couleurs nationales ukrainiennes, connaît le nom de la capitale du pays et se souvient que les Ukrainiens ont leur propre langue, leur propre culture, leurs propres traditions et, surtout, qu’ils ne veulent pas vivre dans l’esclavage et se soumettre à Vladimir Poutine. Nombreux sont ceux qui ont compris que la sécurité nécessitait une nouvelle approche et de nouveaux investissements. Selon l’ Eurobaromètre, huit Français sur dix (80%) pensent que la coopération dans le domaine de la défense devrait être renforcée au niveau de l’UE et 64% que le budget de la défense devrait être augmenté dans l’UE.
La guerre a obligé à changer non seulement les Ukrainiens, qui doivent défendre leur liberté par les armes, mais aussi l’ensemble de l’Europe, qui se retrouvent face à de nouveaux défis géopolitiques et économiques suite à l’agression russe.