Alla Lazaréva Rédactrice en chef adjointe, correspondente à Paris du journal Tyzhden

Les pays baltes et scandinaves créent un « mur de drones » pour tenir la frontières russe

EN BREF
1 juillet 2024, 18:16

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Les États baltes, ainsi que la Pologne, la Finlande et la Norvège, ont décidé de créer un « mur de drones » qui utilisera ces appareils pour protéger les frontières avec la Russie. La ministre lituanienne de l’intérieur Agne Bilotaite a expliqué dans un interview pour BNS: « Il s’agit d’un projet tout à fait nouveau : un mur d’engins sans pilote reliant la Norvège à la Pologne, qui vise à utiliser des drones et d’autres technologies pour protéger nos frontières ».

Selon la ministre, pour créer ce « mur de drones », les pays concernés utiliseront des engins sans pilote pour surveiller la zone frontalière, ainsi que des systèmes de défense contre les drones pour empêcher ceux de pays hostiles d’être utilisés. Mme Bilotaite n’a pas exclu que ce mur soit financé par l’Union européenne. Ce « mur de drones » comprendra des appareils sophistiqués et des modèles déjà utilisés. Les drones traqueront les migrants que la Russie utilise régulièrement comme « armes », explique Focus. Le président letton Edgars Rinkēvičs n’exclut pas la possibilité d’utiliser des drones armés.

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La Lituanie avait déjà élaboré des plans pour renforcer la protection de ses frontières à l’aide de drones. Le service national des gardes-frontières lituaniens a récemment créé une unité spécialisée dans les drones et elle est en train d’acquérir des engins supplémentaires et des systèmes anti-drones.

Un peu plus tôt, le ministère russe de la défense avait publié un plan visant à étendre unilatéralement les frontières maritimes du pays avec la Lituanie et la Finlande. Moins de 24 heures plus tard, la proposition a été retirée du site web du gouvernement russe.

A son tour, en mars, les États-Unis ont approuvé un programme d’aide à la défense des pays baltes de 228 millions de dollars. Ce programme vise à accélérer le développement des infrastructures militaires. Les trois pays baltes ont convenu de construire une nouvelle ligne de bunkers le long de leur frontière avec la Russie. De plus, les forces de réserve sont prêtes à déployer rapidement des défenses supplémentaires, telles que des mines et des obstacles antichars à dents de dragon.

Selon un récent rapport des services de renseignement estoniens, la Russie prévoit de déployer près de 40 000 soldats près de la frontière dans les années à venir. Ce chiffre dépasse de loin la taille des forces armées estoniennes. Elles comptent 4 200 soldats, même si le pays a aussi 40 000 réservistes formés, résultat d’une politique de conscription.

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Le président letton Edgars Rinkēvičs a expliqué que son pays se prépare au « pire scénario ». Il exhorte les citoyens à transformer leurs sous-sols en abris antiatomiques. Dans une interview accordée au Times, le président letton Rinkēvičs a déclaré que son pays augmenterait les effectifs de ses troupes. « Si les alliés européens de l’OTAN n’allouent pas davantage de fonds à la défense, nous aurons un grave problème dans les relations entre l’Europe et Washington, quel que soit le président des États-Unis », a-t-il dit.