Comment la Russie kidnappe et tue les enfants ukrainiens?

Guerre
2 novembre 2022, 15:57

Selon les estimations officielles ukrainiennes, en huit mois de la guerre totale, la Russie a déporté sur son territoire près de 10 000 enfants ukrainiens. Environ 300 enfants sont considérés disparus, près de 500 mineurs sont morts suite à l’occupation russe. Tous ces chiffres se trouvent sur le portail public de recherche des enfants “Les enfants de la guerre”. Pourtant, il est impossible de définir le nombre exact d’enfants blessés tant qu’il n’est pas possible savoir ce qui se passe exactement sur les territoires occupés.

Parmi les anthropologues occidentaux, Véronique Nahoum-Grappe qualifie ce kidnapping d’enfant comme un crime de guerre et un génocide du peuple ukrainien. Effectivement, l’article II de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide déclare que “le transfert forcé des enfants d’un groupe humain à un autre” s’effectue dans le but de détruire, complètement ou partiellement, tout groupe national, ethnique, racial, religieux en tant que tel. C’est exactement ce qu’on observe au sujet de déportation d’enfants, dont une grande partie est délibérément séparée de leurs parents.

Les fonctionnaires russes sont tellement habitués à l’impunité, qu’ils ne se cachent même pas de ce crime d’enlèvement d’enfants ukrainiens. Plus encore : la commissaire russe aux droits de l’enfant auprès du président de la Russie Maria Lvova-Belova, s’est vantée publiquement, dans des interviews, qu’elle avait « adopté » un enfant ukrainien kidnappé à Marioupol. “J’ai vu mon fils quand un groupe de 31 enfants a été évacué de Marioupol”, – a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse du 26 octobre. Selon elle, 350 enfants des régions de Donetsk et de Louhansk ont été illégalement adoptés et répartis dans 16 régions de la Russie. Une partie suivante, plus d’un millier d’enfants, attendent leur tour pour une adoption illégale.

Pourtant, la déportation forcée n’est pas la seule façon dont la Russie détruit les enfants ukrainiens. La Russie tue l’Ukraine dans les cœurs de ces enfants enlevés. Les occupants imposent des enseignants russes sur les territoires occupés, détruisent des livres ukrainiens, obligent les écoliers à étudier à partir des manuels russes.

Au début du mois d’octobre, les occupants ont obligé des écoliers, résidant sur les territoires temporairement occupés, à s’inscrire pour la participation au concours scolaire pan-russe “Regarde, c’est la Russie!”. Le but est évident : créer chez des écoliers un sentiment d’appartenance de leur région à la Russie, les faire croire que l’affiliation historique des territoires occupés à la Russie existe. Au 19 octobre, près de 200 élèves ukrainiens de la région temporairement occupée de Donetsk ont déjà soumis leurs candidatures.

Il est tout à fait évident que ces enfants ukrainiens seront élevés et sont déjà élevés dans un environnement culturel hostile à l’Ukraine. Par conséquent, ils risquent de perdre leur identité nationale. De cette manière, la Russie réduit le nombre des ukrainiens, elle pratique la destruction génocidaire partielle.

Pour tous ceux qui connaissent bien la vraie histoire de la Russie, malheureusement, il n’y a a rien de nouveau. Le pouvoir actuel a adopté les pires pratiques des régimes nazis et en même temps, repris les habitudes staliniennes des années 30. Les répressions, commises par les commissaires bolcheviks, étaient accompagnés par des mêmes pratiques : les séparations des enfants de leurs parents, la transformation des enfants des « ennemis du peuple » en personnes déracinées, sans histoires personnelles.

Contrairement aux criminels nazis de la Seconde Guerre mondiale, les autorités russes – ni il y a 90 ans, ni plus tard – n’ont jamais été traduites en justice pour leurs crimes. Espérons que la guerre en Ukraine sera un tournant pour le droit international et que les criminels seront traduits devant un tribunal. Le régime de Poutine ne doit pas seulement perdre cette guerre. Il doit répondre pour tous les crimes qui ont été commis et recevoir une juste

Auteur:
Petro Koval