Les soldats ukrainiens déployés dans la région de Koursk, en territoire russe, se sont retrouvés pour la première fois face à des soldats nord-coréens. Environ 11 000 nord-coréens ont été envoyés en Russie pour renforcer l’armée russe, alors que la Russie ne veut pas décréter de mobilisation générale.
Selon des sources de renseignement ukrainiennes, le premier affrontement militaire entre des soldats ukrainiens et des militaires nord-coréens a eu lieu dans la région de Koursk, en Russie, rapporte le Financial Times. « Un haut responsable des services de renseignement ukrainiens a confirmé les hostilités, mais a refusé de fournir des informations spécifiques sur le premier affrontement militaire entre les troupes ukrainiennes et nord-coréennes », détaille le média.
Actuellement, l’Ukraine contrôle environ 600 kilomètres carrés de territoire dans la région russe de Koursk, soit un peu plus de la moitié de ce qu’elle détenait après l’invasion de l’été. Selon le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le nombre de soldats nord-coréens dans la région de Koursk est passé à 11 000. Le département d’État américain a également fait état d’une estimation de plus de 10 000 soldats nord-coréens dans cette région, précise la radio Svoboda. Le 4 novembre, le dirigeant russe Vladimir Poutine a rencontré le ministre des affaires étrangères de la Corée du Nord, Choe Sung-hui, au Kremlin.
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Un haut fonctionnaire ukrainien a déclaré à FT que Moscou fournissait déjà à Pyongyang des technologies militaires pour l’aider dans ses programmes de missiles, ainsi que de « l’argent ». De hauts responsables des services de renseignement ukrainiens ont indiqué également que les troupes étaient stationnées dans des casernes situées à environ 50 km de la frontière ukrainienne.
Selon The Guardian, l’armée de la RPDC est inexpérimentée, mal entraînée et manque des provisions. « Ces soldats sont mal nourris et manquent d’expérience au combat, ce qui les rend vulnérables en territoire inconnu », estime le média britannique. Bien que leur participation permette à la Russie d’éviter une mobilisation, il y a des doutes au sujet de leur efficacité.
« Les soldats, dont la plupart ont moins de 20 ans, ne sont pas habitués à combattre dans les plaines et porteront des uniformes avec des symboles russes qui ne leur sont pas familiers.
La Corée du Nord n’a combattu auparavant que pendant la guerre de Corée, dans les années 1950 », rappelle UNIAN. Les soldats sont équipés d’armes russes, notamment des fusils d’assaut, des mortiers et des fusils de précision. Selon le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, « la Russie les a formés à l’artillerie, aux opérations par drone et aux opérations d’infanterie », les préparant ainsi à combattre en première ligne.
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Pour de nombreux Nord-Coréens, la participation aux combats en Russie est une source de fierté et une occasion de gagner de l’argent pour subvenir aux besoins de leur famille. Selon les services de renseignement sud-coréens, les familles de ceux qui sont partis se battre contre les Ukrainiens ont été transférées dans des lieux inconnus afin de garantir la confidentialité de leur déploiement. La Corée du Nord n’a jamais envoyé d’importantes forces terrestres à l’étranger. On peut considérer que l’envoi d’un contingent militaire aux côtés de la Russie dans la région de Koursk est une décision historique pour la Corée du Nord.