Alla Lazaréva Rédactrice en chef adjointe, correspondente à Paris du journal Tyzhden

Le chancelier Scholz entend pousser les Ukrainiens à négocier

EN BREF
9 septembre 2024, 18:16

Mis en difficultés lors d’élections locales en Allemagne, le chancelier Olaf Scholz pourrait mettre sur la table un plan de paix entre la Russie et l’Ukraine inspiré des défunts accords de Minsk, et poussant Kyiv à accepter des concessions territoriales. 

Selon le journal italien La Republica, le chancelier allemand Olaf Scholz prépare un « plan de paix » entre la Russie et l’Ukraine qui prévoit que la Russie conservera les territoires ukrainiens précédemment envahis.

« Assommé par les résultats électoraux dévastateurs en Thuringe et en Saxe et hanté par des rumeurs de plus en plus persistantes selon lesquelles une éventuelle défaite le 22 septembre dans le Brandebourg pourrait le contraindre, le chancelier a décidé de jouer la carte ukrainienne pour sortir de l’impasse », peut-on lire dans l’article.

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Olaf Scholz aurait donc décidé d’entrer dans l’histoire comme un « chancelier de la paix », utilisant la guerre en Ukraine pour regagner le terrain perdu, commente le média ukrainien Censor.net, accréditant cette rumeur.

Des journalistes allemands, citant des sources au sein du Parlement, écrivent que la chancelier Scholz travaille avec certains de ses collègues « sur une sorte d’ « accord de Minsk » qui prévoit la possibilité de transférer des parties du territoire ukrainien à Moscou ». La veille, dans une interview accordée à la chaîne de télévision ZDF, le chancelier allemand a appelé à l’organisation d’un nouveau forum de la paix avec la participation de la Russie.

En Ukraine, cette idée est est plutôt mal perçue, alors que les premiers accords de Minsk ont laissé un mauvais souvenir. L’Union européenne se montre également réservée : « Jusqu’à présent, nous n’avons pas vu d’efforts sincères de la part de Poutine pour se joindre aux pourparlers de paix », a commenté Peter Stano, porte-parole de l’UE, à propos de la participation éventuelle de Moscou au prochain sommet de paix, rapporte Ukrinform.

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« Nous avons dit à maintes reprises que l’implication de la Russie sera probablement nécessaire parce que cet énorme problème de sécurité internationale a été créé par la Russie lorsqu’elle a attaqué l’Ukraine et le peuple ukrainien. Si l’on veut résoudre le problème, il faut aussi impliquer ceux qui l’ont créé. Lorsque le moment sera venu d’organiser la deuxième conférence de paix après le sommet de la paix en Suisse, il appartiendra aux organisateurs de décider (de la participation de la Russie – ndlr) », a déclaré le porte-parole. Il a indiqué que l’UE soutient le plan de paix du président Zelenskyy, qu’elle considère comme le plus constructif.

Auparavant, le chef du cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, avait déclaré que l’invitation d’un représentant russe au deuxième sommet de la paix ne devait pas être interprétée comme l’ouverture de négociations avec la Russie, rappelle le journal en ligne ukrainien Evropejska pravda.

Le président Volodymyr Zelensky a exprimé l’espoir que le document préparatoire du deuxième sommet de la paix soit prêt pour le mois de novembre.

Le premier sommet de la paix s’est tenu les 15 et 16 juin 2024 à Burgenstock, en Suisse, sans la présence de représentants de la Fédération de Russie. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 27 août, des représentants de la Fédération de Russie assisteront au deuxième sommet de la paix s’ils le souhaitent.