Annick Bilobran-Karmazyn présidente de l'Association des descendants des volontaires Ukrainiens de la Légion étrangère

Edith Gallozzi : « Mon fils a payé le prix fort pour les idées qu’il défendait »

Guerre
17 mars 2023, 09:42

Les Ukrainiens et les Français trempés par la pluie se sont tenus côte à côte dans la douleur, disant au revoir à ce jeune homme qui est mort en héros. Andreas Gallozzi avait 22 ans, il est le cinquième combattant français tué sur le champ de bataille de l’Est ukrainien.

« Je respecte profondément les actions et les idées qu’il défendait. Il a payé le prix fort pour cela. Mais je lui dis bravo, » déclare Edith, la mère du garçon.

Ce lundi 13 mars 2023, un grand nombre de personnes se sont rassemblées pour dire adieu à Andreas. Les honneurs de l’Ukraine et de la France lui ont été rendus.

Sa mère et la famille, un colonel représentant l’ambassade d’Ukraine en France, des anciens combattants en tenue avec leur drapeau, des anciens parachutistes, des amis ukrainiens et de nombreux représentants d’associations ukrainiennes et franco-ukrainiennes venus de plusieurs régions de France, tous, dans une même communion, ont accompagné Andreas jusqu’à sa dernière demeure. De nombreux drapeaux ukrainiens et français ont dû « combattre » la pluie et le vent dans le ciel très tourmenté du cimetière de Saint-Valérien.

Andreas était passionné depuis son plus jeune âge par l’armée, il collectionnait déjà les chars d’assaut et s’intéressait aux musées militaires. Cette passion devint réalité puisqu’il intégra, en septembre 2020, le 17ème Régiment du génie parachutiste de Montauban. Son engagement fut de courte durée en raison d’un problème de santé qui l’a contraint à démissionner en décembre 2020.

Il y avait quelque chose de symbolique et même de prophétique dans ce hobby de l’enfance : au cours d’une mission, il a détruit un char russe avec un lance-grenades rudimentaire RPG-7 près de la ville de Koupyansk, pendant la contre-attaque ukrainienne de septembre 2022. « Un acte héroïque qui lui a valu d’être décoré d’une médaille ». « C’est 14-18 au 21ème siècle ! » avait-il écrit à sa maman.

Et puis dans la matinée du jeudi 16 février, Andreas a trouvé la mort près de Svatove, une localité de la région de Louhansk, sur le front Est du pays, alors qu’il faisait face aux forces russes. Il se trouvait sur un poste de défense, un tir direct d’artillerie russe a détruit sa position. Nous avons appris plus tard que le village a été reconquis entièrement par les forces ukrainiennes ces dernières semaines.

Le 24 février 2022, lorsque la Russie envahit l’Ukraine, à l’appel de Volodymyr Zelenskyi, il démissionne de son poste de brancardier dans une clinique de Dijon et décide de partir en Ukraine dans le cadre de la Légion Internationale. Il est parti car son sens du devoir l’a emporté. C’était un fervent défenseur des valeurs de la liberté, de la justice et de la vérité. Il l’a fait pour l’Ukraine comme il l’aurait fait pour la France. C’était un soldat de la paix. Il ne pouvait rester indifférent à cette invasion de l’oppresseur russe dans une Ukraine devenue libre et indépendante. Pour empêcher la destruction d’un peuple, la ruine d’un pays, il est parti.

Andreas ne restera jamais un inconnu, il restera un frère d’armes et de sang pour ses compagnons de la Légion Internationale. Andreas est un Fils de France. Pour avoir donné sa vie en défendant l’Ukraine, il est devenu un fils de l’Ukraine. Le 16 février 2023, le jour de sa mort, le président ukrainien, Volodymyr Zelenskyi a déclaré :« Andreas Gallozzi a donné sa vie pour la liberté en Ukraine près de Svatove. C’était un volontaire français, il restera à jamais un héros Européen et Ukrainien. Nous avons une pensée pour ses proches. Slava Oukraïni ! Et vive la France !