L’Ukraine propose l’échange de prisonniers – tous pour tous – comme l’une des conditions du cessez-le-feu, mais la Russie continue de tuer des prisonniers militaires ukrainiens, comme le témoigne Dmytro Lubinets, l’ombudsman ukrainien.
Le ombudsman ukrainien Dmytro Lubynets fait état d’une nouvelle vidéo apparue sur les réseaux sociaux. On y voit des militaires russes exécuter une nouvelle fois des prisonniers de guerre ukrainiens. M Lubynets a envoyé des lettres aux Nations unies et au CICR pour que ce crime de guerre soit enregistré. « Rien qu’en 2024, il a été officiellement confirmé que les Russes ont abattu 109 prisonniers de guerre ukrainiens. Si les années précédentes, le nombre total de cas enregistrés était de 177, vous comprenez que comparé à 2024, c’est beaucoup moins », a-t-il précisé.
« Nous savons que l’année dernière, plus de 100 exécutions de prisonniers de guerre ont été enregistrées, et il ne s’agit que de celles qui ont été filmées et distribuées par les Russes eux-mêmes », explique à Tyzhden.fr Lera Bourlakova, la porte-parole de l’Amnesty International Ukraine. « Nous avons vu que l’année dernière, de hauts responsables russes – dont Dmitri Medvedev et Ramzan Kadyrov – ont publiquement appelé à des exécutions. Les exécutions, la torture, la violence, y compris la violence sexuelle, les disparitions forcées et la détention de prisonniers de guerre dans un isolement total ne sont pas des épisodes isolés, mais une politique criminelle systémique des Russes. Il s’agit de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre. Et tout le monde devrait en être tenu pour responsable, qu’il s’agisse des hauts fonctionnaires ou des cadres directs. Nous souhaitons également attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que les crimes de guerre ont une compétence universelle. En contexte des négociations avec la Russie, il est impossible et inacceptable d’oublier, avant tout, la responsabilité pour des crimes déjà commis. L’impunité engendre de nouveaux crimes, et c’est ainsi que l’Ukraine s’est retrouvée là où elle est, après la Géorgie, la Tchétchénie et la Syrie », a-t-elle noté.
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En octobre dernier, des analystes de l’Institut pour l’étude de la guerre (Institute for the Study of War) ont signalé une augmentation des exécutions de prisonniers de guerre ukrainiens, qui sont tolérées et encouragées par les commandants russes. La même tendance a été observée par le procureur général Andriy Kostin. « Ces crimes ne sont pas des incidents isolés, mais une politique délibérée de l’État agresseur », a-t-il souligné. L’assassinat de prisonniers de guerre constitue une violation des conventions de Genève et est considéré comme un crime grave. L’Ukraine demande à toute personne ayant des informations sur ce type de crime de les signaler aux autorités.
