Bien que la production agricole de l’Ukraine subisse des dommages considérables, le pays espère ensemencer ce printemps presque autant de terres que l’année dernière. « La superficie prévue pour les céréales et les cultures industrielles pour la récolte 2023 sur le territoire contrôlé par l’Ukraine est de 19,3 millions d’hectares, ce qui est en fait comparable au chiffre de la saison précédente, qui était de 19,8 millions d’hectares”, indique le communiqué du ministère de la Politique agraire et de l’alimentation, cité par Ukrinform.
Selon un récent rapport de lONG Comité international de secours, les fermes situées en bordure de la ligne de front ont subi des dommages considérables: 25% des petits exploitants auraient arrêté ou réduit leur production agricole en raison de la guerre. L’augmentation des coûts de production se fait également sentir à travers tout le pays: les coûts de production pour l’élevage du bétail, et pour les cultures maraîchères et céréalières ont augmenté respectivement de 64% et 72%, réduisant encore les revenus des exploitants agricoles.
Si l’on tient compte des zones temporairement occupées par l’envahisseur, la réduction des superficies de semence en Ukraine, pourrait atteindre 25 à 30 % par rapport à la situation d’avant-guerre en 2021, notent les experts du secteur, contactés par Tyzhden. « Après plus d’un an de guerre, l’Ukraine est également devenue l’un des pays les plus contaminés par les mines, qui constituent toujours une menace pour la vie et les moyens de subsistance des agriculteurs, en particulier dans les zones récemment libérées par l’armée ukrainienne », souligne le journal français Les Echos. Le directeur de l’Institut des sols, Sviatoslav Baliuk, interrogé par Reuters, a déclaré que la contamination des terres agraires par des munitions et des mines pourrait entraîner une réduction de 10 à 29 millions de tonnes de la production céréalière ukrainienne.
Tout de même, malgré les énormes difficultés, les agriculteurs ukrainiens ont entamé une nouvelle campagne de semis. Elle a déjà commencé dans dix régions. Mais cette année, des fermiers sont allés dans les champs sans attendre le printemps. « Grâce à la douceur de l’hiver, nous avons pu amener plutôt les machines dans les champs et épandre de l’engrais sur les cultures d’hiver », a dit à Tyzhden Ivan Petrenko, un petit producteur de la région de Kyiv. Cette année, Ivan sème le maïs et prévoit d’augmenter ses cultures de soja, car il y a une demande. Le temps permet déjà aux machines d’entrer dans les champs, et Ivan s’efforce de ne pas perdre un seul jour pour ensemencer ses terres à temps.
