Retrouvez l’actualité ukrainienne et internationale du 10 mai
Vladimir Poutine était assis à côté de deux anciens combattants lors du défilé de la Victoire sur la Place Rouge. Cependant, aucun d’entre eux n’a combattu les forces nazies. L’un des vétérans est un retraité du NKVD (le nom du servie de sécurité jusqu’en 1946) ayant réprimé les insurgés en Ukraine, l’autre est un ancien du KGB qui a participé à la répression du Printemps de Prague, selon la chaîne indépendante russe sur Telegram Agentstvo.Novosti. Assis à la droite de Vladimir Poutine, Yuri Dvoikin (photo ci-dessous, portant une casquette), âgé de 98 ans, s’est engagé dans l’armée comme volontaire en 1942, mais n’est jamais allé au front. Après avoir obtenu son diplôme de tireur d’élite en 1944, il a été envoyé dans la région de Lviv, au sein du NKVD, pour « mener des opérations de liquidation des clandestins nationalistes en Ukraine occidentale ».
Assis à la gauche de Poutine, Gennady Zaitsev (avec sa casquette sur la photo). Zaïtsev est né en 1934 et n’a pas participé à la Seconde guerre mondiale Il a été enrôlé en 1953, est resté dans l’armée après avoir effectué son service militaire et a rejoint le KGB en 1959. En 1968, Zaytsev a participé à l’introduction de troupes soviétiques en Tchécoslovaquie pour réprimer les manifestations anti-soviétiques et le Printemps de Prague. Zaytsev a dirigé un groupe de la 7e direction du KGB de l’URSS dans l’opération Danube, nom donné à l’entrée des troupes en Tchécoslovaquie. C’est sous sa direction que le bâtiment du ministère de l’intérieur à Prague a été saisi. Dans les années 1970, Zaytsev dirige le groupe antiterroriste Alfa créé par Youri Andropov.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko n’a pas participé au petit-déjeuner informel des chefs d’État de la CEI le 9 mai, confirme Interfax. Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, « il devait se rendre à Minsk pour assister à des manifestations organisées à l’occasion de la fête de la Victoire ». Il a refusé de commenter l’état de santé du leader biélorusse. Mais plusieurs médias ont attiré l’attention sur ce sujet. Le journal en ligne kirgiz Tengrinews écrit que Loukachenko avait un bras bandé lors du défilé à Moscou. Lorsque les autres présidents sont allés déposer des fleurs à pied sur la tombe du soldat inconnu dans le jardin Alexandre Loukachenko n’était pas là. RIA Novosti rapporte que le dirigeant biélorusse s’y est rendu en voiture électrique. RIA Novosti rapporte que le dirigeant biélorusse s’y est rendu en voiture électrique. Des journalistes et des chaînes Telegram affirment qu’au lieu d’être au repas au Kremlin, auquel Vladimir Poutine avait invité les dignitaires étrangers, le chef de l’État biélorusse s’est rendu à l’aéroport en ambulance. Selon le journal biélorusse Zerkalo, Loukachenko n’a pas prononcé son discours, comme il l’avait fait les années précédentes. C’est le ministre de la défense biélorusse, Viktor Khrenin, qui a pris la parole lors de la cérémonie.
Arman Soldin, reporter vidéo de l’AFP, a été tué à Bakhmout le 9 mai. Le grand public ne connaissait pas son nom, pas plus que celui de Frédéric Leclerc-Imhoff, autre reporter français tué dans des circonstances similaires en Ukraine, l’an dernier. Cette mort nous invite à prendre conscience de fait que l’information est ainsi recueillie par des reporters qui sont sur le terrain et ne sont pas des vedettes. On n’apprend leur existence qu’au moment où ils sont tués, ce qui n’aurait jamais du se produire. Dans un de ses derniers reportages, dont il a diffusé quelques images sur son compte Twitter, Arman Soldin montre sans fard les soins prodigués sur le front aux soldats dans un poste médical avancés. Il filme des soldats blessés quelques minutes plus tôt dans le chaudron de Bakhmout. Ces images ont une grande force. Elle témoignent de la violence des combats. La mort d’Arman Soldin est l’occasion de rendre hommage aux nombreux reporters anonymes, souvent jeunes, qui savant vaincre leur peur pour aller à la source de l’information. Hommage à eux, hommage à Arman.