Alla Lazaréva Сorrespondente à Paris du journal Tyzhden

Catherine Colonna: « Le temps ne joue pas en faveur de la Russie »

Politique
29 août 2023, 16:30

Au cours de la conférence de presse conjointe de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et de Dmytro Kuleba, ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, en marge de la XXIXe Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs, la dirigeante de la diplomatie française a répondu à une question de notre média.

– Est-ce que la France serait prête à accorder des garanties bilatérales de sécurité pour l’Ukraine? Est-ce que ça s’envisage, pour ainsi devenir le premier pays européen à le faire ? Et également, la France envisage-t-elle d’accueillir le sommet pour le plan de la paix de Zelensky, mentionné tout à l’heure ?

– Nous y travaillons, depuis Vilnius et en marge de Vilnius. Vous vous souvenez que les pays du G7 ont exprimé leur soutien et leur intention de conclure des arrangements de sécurité avec l’Ukraine. Et depuis, une vingtaine de pays, je crois même un peu plus, les ont rejoints, ce qui donne, je pense, le sens de la solidité de notre engagement collectif aux côtés de l’Ukraine. Nous y travaillons, ce travail est en cours, nous en avons parlé avec le Ministre. Est-ce que nous serons le premier pays à le faire ? Très honnêtement, je n’en sais rien, et je dirais- je ne veux pas vous choquer – que cela m’indiffère. Ce n’est pas une compétition. Ce que nous privilégions, c’est la substance. Et vous savez que les différents arrangements bilatéraux sont sous cette ombrelle multilatérale qui a été décidée en marge de Vilnius. Il y aura un volet militaire, nous en avons parlé avec le Ministre, et il vous a rendu compte de quelques contacts de cet ordre qu’il avait eus ce matin. Il y aura également un volet humanitaire et un volet civil, puisqu’il s’agit, en peu de mots, de prolonger le soutien que notre pays a accordé jusqu’ici à l’Ukraine, et de le projeter sur une plus longue durée, pour avoir de la visibilité, de la prévisibilité, aussi pour nos industries, nos partenaires et nos investisseurs, et pour, je l’ai dit alors et je le redis, adresser aussi un message à la Russie, de notre détermination à poursuivre et du fait que le temps ne joue pas en sa faveur.

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Pour le sommet, c’est un peu prématuré, nous semble-t-il. Mais nous y travaillons, en élargissant le cercle des pays qui parlent avec l’Ukraine des paramètres d’une paix juste et durable, cercle qui s’élargit, et qui permet d’entretenir ce dialogue entre l’Ukraine et des pays qui ne lui parlaient pas spontanément, qui désormais lui parlent et travaillent avec elle.