L’Ukraine est en passe de devenir une base de production d’armes pour l’ensemble de l’Europe. Le groupe français Renault va investir dans le pays pour y produire de grandes quantités de drones qui vont être utilisés sur le front, mais servir aussi à l’armée française qui bénéficiera du retour d’expérience.
La France et l’Ukraine vont produire ensemble des drones sur le territoire ukrainien avec la participation d’un grand constructeur automobile français, le groupe Renault, annoncent des médias ukrainiens. Ils citent le ministre français des Armées Sébastien Lecornu qui vient d’annoncer que le constructeur automobile va s’associer à une PME française spécialisée dans la défense, pour créer des lignes de production à quelques dizaines ou centaines de kilomètres du front.
« C’est un virage, plus de trois ans après le début de la guerre en Ukraine et un symbole à l’heure du réarmement de l’Europe et des annonces d’investissements massifs dans l’industrie de défense », estime FranceInfo.
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Les drones seront destinés à l’armée ukrainienne et à l’armée française, et l’Ukraine fournira un retour d’information sur leur utilisation en conditions de combat. « Il ne sera pas nécessaire de demander aux citoyens français de travailler sur les chaînes de production en Ukraine »,
a précisé M. Lecornu. L’objectif est d’atteindre un rythme de production permettant de fabriquer plusieurs milliers de drones en quelques mois.
Selon des économistes ukrainiens, le moment pour lancer ce genre de coproduction est propice, parce que récemment, la Verkhovna Rada a exonéré de droits de douane et de TVA la fibre optique utilisée dans la fabrication des drones. L’Ukraine peut apporter aux partenaires français l’expérience tactique acquise sur le front, ainsi que dans le domaine de la guerre électronique et d’autres types d’opérations afin que l’armée française dispose d’une pratique adaptée aux conditions réelles de la guerre moderne.
« Nous avons l’expérience du combat, la France dispose d’une industrie puissante. Il s’agit d’un partenariat mutuellement avantageux », a souligné Rustem Umerov, ministre de la Défense ukrainien. Il a fait comprendre que les deux pays examinent la possibilité d’une production conjointe de systèmes de défense anti-aérienne et d’autres armements, tant en Ukraine qu’en France.
En 2025, l’Ukraine prévoit d’utiliser plus de 4,5 millions de drones. L’Ukraine et la Russie développent activement des technologies de drones d’attaque fonctionnant sur la base d’un système de commande par fibre optique. Dans ce domaine, la Russie se fait aider par la Chine. Selon les estimations d’Andriy Kovalenko, directeur du Centre de lutte contre la désinformation du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, la portée de ces drones pourrait atteindre 30 à 50 km dans un avenir proche, puis dépasser ces chiffres par la suite.
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« Les armées de l’OTAN ne disposent d’aucune technologie de contre-mesure. Une partie des armes de haute technologie, qui constituaient un avantage entre les années 1980 et 2022, ne confèrent plus cet avantage sur le champ de bataille face à une masse d’individus et de drones, » a souligné M. Kovalenko. Dans ce cens, le nouvelle collaboration franco-ukrainienne est prometteuse et indispensable pour la sécurité de toute l’Europe.
Les drones à commande par fibre optique prennent de plus en plus d’importance dans la guerre, en particulier dans des conditions où les moyens de lutte électronique, qui bloquent les communications et le GPS, sont largement utilisés. Ces drones transmettent le signal et reçoivent les commandes non pas par voie radio, mais par un mince câble à fibre optique qui s’étend depuis une bobine située à l’arrière de l’appareil.
En plus des drones, tous les canons CAESAR fabriquées en France en 2025 seront transférées aux forces armées ukrainiennes. Également, l’Ukraine va bientôt recevoir un nouveau lot de robots de déminage financé par la France.
