Selon le ministère ukrainien de la culture et des communications stratégiques, 132 artistes ukrainiens et 93 professionnels des médias sont tués par la guerre. Ces chiffres font penser des autres pages tragiques de l’histoire ukrainienne. Tout comme dans les années 20 et au début des années 30 du XXe siècle, le régime stalinien a détruit une génération d’artistes ukrainiens, la Russie détruit aujourd’hui délibérément l’élite culturelle de l’Ukraine.
Les journalistes qui travaillent actuellement en Ukraine produisent des informations, des enquêtes et des reportages importants dans un environnement à haut risque. Ils enregistrent les événements de la guerre pour fournir à l’Ukraine et au monde des informations fiables sur ce qui se passe. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ils recueillent des preuves irréfutables des crimes commis par les occupants et mettent en lumière la force, l’héroïsme et le courage de nos défenseurs.
Pendant la guerre, des professionnels des médias ukrainiens, mais aussi sept professionnels des médias étrangers, ont été tués. Les crimes systématiques de la Russie contre les journalistes et les médias constituent une grave menace pour la liberté d’expression et la sécurité de l’information, sapant les valeurs démocratiques et les droits de l’homme. Le ministère ukrainien de la culture et des communications stratégiques a également préparé des listes d’artistes et de professionnels des médias qui ont été tués pendant la guerre.
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L’Institut des mass média, l’ONG ukrainienne qui veille au respect des principes de la liberté d’expression et de la protection des journalistes, tient également sa propre liste de professionnels des médias tués par la guerre. Selon les estimations de l’IMI, ils sont au nombre de 92.
Le dernier nom dans cette liste, c’est un cameraman Oleksiy Andreev, disparu depuis longtemps. Le corps d’Oleksiy a été restitué récemment lors d’un échange. Fin octobre, l’expertise ADN a confirmé sa mort. Il a été enterré le 2 novembre 2014 à Chernivtsi. Selon Detector Média, depuis les années 2000, Oleksiy Andreev travaillait comme caméraman pour les chaînes de télévision locale TV7 et Sigma à Marioupol et pour le centre de presse d’Azovstal. Le 25 février 2022, il a rejoint les rangs des défenseurs de l’Ukraine.
Selon son épouse, Natalia Ikim, Oleksiy a été porté disparu dans le village de Bohdanivka, dans le district de Bakhmout. « Il y a eu une bataille là-bas, il était sur la ligne de front, au premier rang, et depuis, plus de nouvelles », a-t-elle expliqué. « C’était une personne rare. Simple, gai, gentil, mais en réalité, Oleksiy était profond et avait des principes. Un homme qui savait aimer », précise sa femme. « Mariupol, la ville qui était toujours dans son cœur, lui manquait. Je sais qu’il aurait aimé la revoir sous le drapeau ukrainien… », a écrit Natalia, la sœur de son épouse, en mémoire d’Oleksiy Andreyev. Il avait 50 ans.
Parmi les noms d’artistes tués par la guerre, les Ukrainiens se souviennent du photographe Iryna Tsvila, du graphiste Serhiy Pushchenko, des acteurs Pavlo Li, Roman Filonov, Pavlo Yeremenko, du soliste du ballet de l’Opéra ukrainien Artem Dotsyshyn, et de bien d’autres encore.
