Selon les chiffres officiels, à ce jour, 16.210 enfants ont été déportés en Russie. Il s’agit uniquement de cas qui ont été clairement identifiés et pour lesquels le gouvernement ukrainien dispose d’informations précises sur leur nom, prénom, lieu et date de naissance. « Le nombre exact d’enfants concernés ne peut être déterminé en raison des hostilités et de l’occupation temporaire d’une partie du territoire de l’Ukraine », précise le portail ChildrenOfWar crée par le gouvernement ukrainien pour rechercher et faire revenir les enfants kidnappés.
Pour soutenir l’Ukraine dans ce travail difficile, l’UE va organiser en partenariat avec Varsovie et Kyiv, une conférence afin d’aider à la localisation des enfants enlevés par la Russie et à leur retour dans leur pays, a annoncé jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « C’est un rappel horrible des périodes les plus sombres de notre histoire, les déportations d’enfants qui se passent là-bas. C’est un crime de guerre », a-t-elle déclaré à l’issue d’un sommet à Bruxelles.
Actuellement, l’Ukraine a réussi à récupérer seulement 324 enfants. Les vidéos des retrouvailles avec leurs proches sont déchirantes. Voici l’histoire de Sachko, 12 ans, originaire de Mariupol : « Les Russes ont capturé Sashko, 12 ans, et sa mère Snizhana à Mariupol en mars 2022. Dans un camp de filtration, ils ont été séparés, sans qu’ils puissent se dire au revoir. Sasha a été emmené à l’hôpital pour une blessure à l’œil. Plus tard, ils lui ont dit qu’il serait placé dans un orphelinat jusqu’à ce qu’il soit adopté par une famille russe. Cependant, grâce au courage du garçon, aux efforts de sa grand-mère Lyudmyla et au travail coordonné d’une large équipe appartenant à des organisations gouvernementales et non gouvernementales, il a été ramené sur le territoire contrôlé par l’Ukraine. Le sort de la mère de Sashko est toujours inconnu », rapporte le site ChildrenOfWar.
Selon Ursula von der Leyen, «ces actions criminelles justifient complètement les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale» le 17 mars contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire présidentielle russe aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova pour «déportation illégale» d’enfants ukrainiens lors de l’invasion russe.
«En partenariat avec les Ukrainiens, le Premier ministre (polonais) Mateusz Morawiecki et moi-même avons lancé une initiative visant à rapatrier ces enfants enlevés par la Russie. Pour cela, nous organiserons une conférence (…) nous voulons exercer une pression internationale afin que toutes les mesures possibles soient prises pour retrouver la trace de ces enfants», a indiqué Mme von der Leyen, cité par l’AFP.
Elle n’a pas donné de précision sur la date ou la localisation de cet évènement.
La présidente de la Commission européenne espère, via cette conférence, «aider les organes de l’ONU et les organisations internationales concernées à obtenir des informations plus complètes» sur les enfants déportés». «Cela inclut également les enfants qui ont été adoptés ou transférés dans des familles d’accueil russes», a-t-elle précisé.
Au cours des 30 années qui ont suivi le rétablissement de son indépendance, l’Ukraine a fait l’objet d’une agression armée de la Russie qui dure depuis 9 ans. C’est un tiers de la durée d’existence de l’Ukraine indépendante. Nos enfants naissent au son des mitrailleuses et des obus qui explosent. Ils grandissent trop vite : à 12, 10 ou même 9 ans ils font preuve d’une maturité étonnante. Ou bien au contraire, pas étonnante du tout, vu les circonstances dans lesquelles ils grandissent.
