La Russie accroît son activité militaire dans la Baltique

7 mai 2025, 17:03

Plusieurs rapports alertent sur le fait que la Russie se prépare à masser des troupes à la frontière des pays scandinaves et baltes. L’armée russe conduit des manœuvres dangereuses dans la région, comme pour tester les capacités des pays de l’OTAN à y répondre.

La Russie a renforcé sa surveillance des activités de l’OTAN en mer Baltique. Elle mène également des démonstrations de force, selon un rapport du Service de renseignement militaire et de sécurité letton (MIDD) qui évalue les activités de la Fédération de Russie près de la Lettonie.

Selon ce document, la Russie procède à des violations de l’espace aérien letton, se livre à des manœuvres d’approche agressives d’avions et de navires des pays de l’OTAN, augmentant ainsi le risque d’incidents militaires fortuits. L’objectif de ces provocations est très probablement d’intimider et de tester un adversaire potentiel. Parallèlement, des tentatives de discréditer la réaction des pays de la région et leurs capacités de défense ne sont pas à exclure, note le MIDD. C’est également une réponse de la Russie à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, explique le MIDD.

Le rapport note qu’une réforme militaire de grande envergure est en cours en Russie. Il est prévu d’augmenter les effectifs des forces armées de 1 à 1,5 million de militaires. Les changements les plus importants sont prévus précisément sur le front stratégique occidental. « Il faudra probablement plusieurs années, voire une décennie, pour atteindre pleinement les objectifs de la réforme. Mais on s’attend à ce que les effectifs des forces armées russes aux frontières de la Lettonie commencent à augmenter à mesure que l’intensité des combats en Ukraine diminuera », note le service de renseignement letton.

Dans le contexte des efforts pour mettre fin à la guerre en Ukraine, une partie des Européens s’inquiète de plus en plus du fait que l’armée russe renforce discrètement sa présence le long d’autres sections de la frontière, rapporte The Wall Streat Journal. Il attire l’attention sur l’activité autour de la ville de Petrozavodsk, à environ 150 km à l’est de la frontière avec la Finlande, où des ingénieurs russes agrandissent des bases militaires, et où le Kremlin prévoit de créer un nouveau quartier général de l’armée pour commander des dizaines de milliers de soldats au cours des prochaines années.

Les nouvelles infrastructures en construction comprennent des entrepôts et des logements pour les troupes, a déclaré Emil Kastehelmi, de la société finlandaise Black Bird Group, qui analyse les images satellites des installations militaires russes. De nouvelles voies ferrées sont en cours de construction le long des frontières avec la Finlande et la Norvège, ainsi qu’au sud de Saint-Pétersbourg jusqu’à la frontière avec l’Estonie. Les lignes existantes qui traversent la région sont en cours d’extension.

Un média ukrainien Evropejska pravda cite un responsable européen du renseignement qui a déclaré que la Russie « pourrait tenter de tester la solidité de l’Alliance en envahissant un petit pays membre de l’OTAN, comme l’Estonie, qui compte une importante population russe ».

Le service fédéral de renseignement allemand (BND) indique que la Russie se considère en conflit systémique avec l’Occident et se prépare à une guerre à grande échelle avec l’OTAN. D’après une évaluation rapportée par les médias Bild, Süddeutsche Zeitung, WDR et NDR, il ressort que Poutine ne se contenterait pas de l’Ukraine. D’ici la fin de la décennie, la Russie aura probablement créé toutes les conditions nécessaires pour pouvoir mener une « guerre conventionnelle à grande échelle » contre l’Occident.